Le Conseil de faculté de l’université du Michigan dit que les lettres de recommandation doivent être au choix du personnel enseignant

Le Comité sur les Affaires universitaires du Conseil de faculté de l’université du Michigan (SACUA) réaffirme son engagement pour la défense de la liberté académique et pour les droits et responsabilités de la titularisation à l’université.

ANN ARBOR, MI – Alors que des organisations et personnes individuelles discutent dans tout le pays la décision d’un enseignant de l’université du Michigan de refuser une recommandation à un étudiant désireux d’aller étudier en Israël, le Conseil de faculté pense que la décision d’écrire une lettre doit rester au choix de l’auteur.

Le Comité sur les Affaires universitaires du Conseil de faculté de l’université du Michigan (SACUA) a publié une déclaration lundi 22 octobre réaffirmant «  son engagement pour la défense de la liberté académique et pour les droits et responsabilités de la titularisation à l’université ».

« Le SACUA réaffirme son engagement à la Déclaration d’éthique professionnelle de l’Association américaine des universités (AAUP) qui souligne que l’évaluation d’un membre du personnel de l’université sur le mérite d’un étudiant doit être la préoccupation principale pour écrire une lettre de recommandation et à l’affirmation par l’Association que le personnel de l’université a une obligation particulière à promouvoir des conditions de libre recherche et des autres interprétations publiques de la liberté académique », dit la déclaration.

La lettre du SACUA est une réponse à une lettre de l’AAUP qui incite l’université et son président Mark Schlissel à « agir avec prudence » en examinant les responsabilités des membres du personnel vis-à-vis des étudiants. L’AAUP et d’autres organisations se sont indignées après la décision de l’université de suspendre une augmentation de salaire au mérite de John Cheney-Lippold, maître de conférence en Culture américaine à l’université du Michigan. 

La communauté universitaire a répondu à la décision de l’université du Michigan de punir le professeur John Cheney-Lippold.
L’université a aussi gelé son éligibilité à un congé sabatique pour deux ans, jusqu’à l’automne 2020. Cheney-Lippold avait prévu d’avoir ce congé pendant l’hiver 2019 et devra maintenant attendre jusqu’à l’automne 2020 pour le prendre.   

La lettre de l’AAUP à Schlissel exhortait l’université à annuler les sanctions contre Cheney-Lippold, indiquant qu’elles ne suivaient pas les règlements institutionnels sur la liberté académique et la titularisation recommandés par l’ AAUP.   

Les règlements exigent que des charges qui peuvent conduire à l’imposition de sanctions sévères doivent être précédées d’un enquête informelle menée par un comité de l’université dûment constitué et chargé de déterminer si les procédures pour imposer des sanctions peuvent être entreprises.

La déclaration du SACUA note que ses membres sont préoccupés à l’idée qu’« une lettre à visée discipinaire », venant de la doyenne par intérim de la Faculté de littérature, sciences et arts de l’Université du Michigan, Elizabeth Cole, « pourrait avoir un effet glaçant sur les membres de la communauté universitaire qui pourraient, pour des raisons personnelles légitimes et profondes, se sentir inconfortables à l’idée de fournir des lettres à certaines organisations et à certaines personnes ».

« Un tel inconfort est pleinement en accord avec le principe d’intégrité intellectuelle qui est le coeur de la liberté académique et ne représente pas ‘une exploitation, un harcèlement ou un triatement discriminatoire des étudiants’, qui sont désapprouvés par l’AAUP », dit la déclaration du SACUA. 
En conséquence, la déclaration du SACUA note que les enseignants de l’université ne devraient pas avoir de représailles s’ils refusent d’écrire une lettre.

« Dans la mesure où un membre quelconque de notre communauté académique se sent contraint de fournir une lettre de recommandation, ou d’exprimer des opinions auquel il ou elle ne croit pas, l’intégrité de la recommandation est ternie et la liberté académique, qui est centrale pour notre université, est contestée », dit la déclaration. 

Après avoir d’abord accepté d’écrire une lettre de recommandation à un étudiant pour étudier à l’université de Tel Aviv, Cheney-Lippold a dit à l’étudiant dans un email en septembre qu’il prenait part à un boycott académique contre Israël et ne pourrait plus fournir la recommandation.
Cheney-Lippold a déclaré qu’après avoir examiné la requête de l’étudiant, il avait dû annuler son soutien initial, en remarquant que «  que beaucoup de départements universitaires se sont engagés dans un boycott universitaire contre Israël en soutien des Palestiniens vivant en Palestine ».

Dans son email, Cheney-Lippold a dit à l’étudiant qu’il serait prêt à écrire d’autres lettres pour lui. Il a aussi clarifié plus tard dans un email à The Ann Arbor News qu’il aurait dû dire « beaucoup de professeurs d’universités se sont engagés dans un boycott contre Israël », plutôt de parler des départements universitaires.

Depuis la décision par Cheney-Lippold d’annuler sa lettre de recommandation, le Washington Post a rapporté qu’une étudiante de troisième cycle et enseignante a refusé de recommander un autre étudiant qui candidatait à un programme d’études à l’étranger en Israël. L’assistante a dit que sa décision n’était pas personnelle, mais était née d’un engagement à « boycotter les institutions israéliennes comme moyen d’exprimer sa solidarité avec la Palestine ».