medico international et Amnesty International en Allemagne alertent conjointement sur l’attaque contre les institutions internationales garantissant le droit des peuples.

BERLIN, 19.02.2025 –
Cette semaine, deux événements avec Francesca Albanese, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les territoires palestiniens occupés ont été annulés à Berlin, à chaque fois par le lieu qui devait accueillir la manifestation. L’Université libre de Berlin et la Kühlhaus [ancien entrepôt frigorifique, devenu espace événementiel] ont justifié l’annulation par des scrupules concernant la sécurité. En réalité une pression massive, politique et médiatique, a été exercée au préalable sur les lieux prévus pour les événements et Francesca Albanese a été la cible de diffamations, en particulier des accusations d’antisémitisme. L’événement à la Kühlhaus devait être une manifestation de bienfaisance pour l’aide d’urgence à Gaza de l’UNRWA et de medico international, à laquelle Julia Duchrow, secrétaire générale d’Amnesty International Allemagne, était aussi invitée à parler. Pour cet événement, un lieu alternatif a pu être trouvé à la dernière minute.
Duchrow déclare : « L’annulation de deux événements avec la Rapporteuse spéciale des Nations Unies, Francesca Albanese, porte un grave préjudice à la liberté d’opinion et de recherche scientifique en Allemagne. L’objectif de faire aboutir la lutte contre l’antisémitisme, le racisme et toute forme d’hostilité entre êtres humains, et de protéger les vies juives en Allemagne, doit être salué explicitement et sans restriction. Mais les droits fondamentaux et les droits humains ne doivent pas être rognés ce faisant. Même les débats sur des thèmes controversés doivent être possibles. Au lieu de cela, ce que nous vivons est une tentative pour exclure du discours certaines opinions politiques. »
Tsafrir Cohen, directeur de medico international, déclare : « Que les apparitions d’une Rapporteuse spéciale des Nations Unies soient annulées à cause de pressions politiques témoigne en tout cas d’un manque de respect envers le droit international. Cela se produit à un moment où des institutions telle que la Cour pénale internationale sont attaquées par des États puissants, comme dernièrement par les sanctions des États-Unis. C’est un signal fatal quand les politiciens et politiciennes en Allemagne participent aussi à la délégitimation d’institutions internationales au lieu de les protéger lorsqu’elles sanctionnent des crimes contre l’humanité, comme ceux qui ont lieu à Gaza. »
Dans le contexte de l’annulation de l’événement de la part de l’Université libre de Berlin, plusieurs organisations, parmi lesquelles Amnesty International Allemagne et medico international, ont publié en outre le 17 février 2025 une déclaration : « Où, si ce n’est dans une université ? ».