La position d’Universitaires pour l’Égalité concernant la déclaration du ministre de la Défense israélien qualifiant les organisations de la société civile palestinienne de terroristes

Universitaires pour l’Égalité est une organisation de plus de sept cents membres de la communauté universitaire, engagés dans la promotion d’un avenir juste et démocratique. Universitaires pour l’Égalité exprime son….

Universitaires pour l’Égalité est une organisation de plus de sept cents membres de la communauté universitaire, engagés dans la promotion d’un avenir juste et démocratique. Universitaires pour l’Égalité exprime son soutien sans réserve aux organisations palestiniennes de défense des droits de l’homme et de la société civile qui sont prises pour cibles par la décision déplorable du ministre de la Défense, Benny Gantz, de les proclamer organisations terroristes afin d’interdire par décret leurs activités.

Benny Gantz, alors qu’il était chef d’état-major de l’armée israélienne, a commandé des opérations au cours desquelles les forces israéliennes ont tué des centaines de civils palestiniens, dont cinq cents enfants de moins de 15 ans, pendant la campagne connue sous le nom de « Zuk Eitan » (« Solide comme le roc »). À présent, en tant que ministre de la Défense, il déclare que six organisations importantes de défense des droits de l’homme et de la société civile sont classées comme organisations terroristes. La tâche des organisations de défense des droits de l’homme ciblées par le décret de Gantz, comme Addameer et DCI-Palestine, consiste à défendre les droits des personnes arrêtées par les forces de sécurité israélienne et détenues pendant des mois sans l’instruction ni le procès auxquels elles ont droit, à défendre des militants politiques persécutés pour leurs convictions ou leur organisation politique, et à apporter une défense juridique aux enfants arrêtés jusque tard dans la nuit. Les autres organisations ciblées par le décret de Gantz sont les Comités des femmes et les Comités agricoles – qui ont pour tâche de construire une infrastructure sociale et économique pour les communautés palestiniennes ; et Al-Haq, qui suit et surveille les atrocités de l’occupation, documente et diffuse des informations en Israël/Palestine et dans le monde entier. Une autre organisation ciblée est le Centre Bisan pour la Recherche, lequel se consacre au développement d’une société palestinienne libre et démocratique, et qui a consacré des décennies de son travail à l’amélioration de communautés dévastées et appauvries en leur donnant des possibilités et des capacités éducatives.

Nous, Universitaires pour l’Égalité, nous tenons aux côtés de nos camarades de Scientifiques pour la Palestine, nous avons été solidaires du Centre Bisan et de son directeur lorsque celui-ci a été persécuté et mis en détention et lorsque ses bureaux ont été mitraillés par les forces militaires israéliennes. Nous entretenons des relations et des liens de longue date avec Addameer, spécialement quand il s’agit de défendre les étudiants palestiniens, arrêtés en raison de leurs activités politiques et estudiantines. Ces six organisations sont la moelle épinière civile de la société palestinienne ; une société qui essaie de garder une grande posture de dignité et de fierté dans les conditions défavorables d’une occupation israélienne violente.

Universitaires pour l’Égalitése tient sans équivoque derrière et aux côtés des organisations de la société civile palestinienne. Nous appelons la communauté universitaire israélienne à sortir de son indifférence, à tirer la sonnette d’alarme et à exprimer activement son rejet et son objection à la persécution d’organisations civiles, des droits humains et communautaires. Nous nous adressons à la communauté universitaire internationale et nous lui demandons d’intervenir rapidement et d’exercer sa pression pour l’annulation et le retrait de cette interdiction et déclaration abjectes.

Universitaires pour l’Égalité (Academia for Equality)