La Campagne aux États-Unis pour le boycott académique et culturel d’Israël (USACBI) condamne dans les termes les plus énergiques les attaques portées contre le professeur N. Bruce Duthu, enseignant en….
La Campagne aux États-Unis pour le boycott académique et culturel d’Israël (USACBI) condamne dans les termes les plus énergiques les attaques portées contre le professeur N. Bruce Duthu, enseignant en Études amérindiennes à l’université de Dartmouth, par la faculté pro-Israël de Dartmouth.
Duthu a récemment refusé sa nomination au niveau de Doyen à Darmouth, parce que la faculté de Dartmouth et les forces de droite pro-Israël, dont le sénateur du Texas Ted Cruz, ont laissé entendre sans aucune preuve que Duthu était antisémite. L’accusation portait sur la signature par Duthu d’une déclaration de 2013 soutenant le boycott académique des universités israéliennes alors qu’il était trésorier de l’Association des Études amérindiennes et indigènes.
L’accusation contre Duthu, et le BDS, était manifestement fausse et démontrait une surveillance malveillante, une diffamation et une intimidation par les forces pro-Israël au sein des universités des États-Unis. Le responsable de la campagne contre Duthu, Alan Gustman, membre de la faculté de Darmouth, a prétendu, sans la moindre preuve, que Duthu et le BDS – une campagne non violente pour les droits civils qui se fonde sur le droit international – étaient « fortement antisémites ». En réalité, c’est le contraire qui est vrai, BDS est antiraciste. Son but est d’affronter et de mettre fin à la politique d’apartheid en Israël.
En réalité, cette accusation d’antisémitisme a été utilisée – et rejetée – à maintes reprises. Des soutiens publics ont été apportés au mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël, notamment par le physicien Stephen Hawking, l’écrivaine Alice Walker, le Syndicat des travailleurs unis de l’électricité des Etats-Unis, le Syndicat des enseignants de Grande-Bretagne, le Syndicat des enseignants d’Irlande et le Congrès national africain.
En effet, les accusations sans fondement d’antisémitisme par Gustman n’ont trouvé un appui et un quartier commun que dans la droite la plus extrémiste de la politique US : le susnommé Ted Cruz, le FrontPage Mag de droite qui a qualifié Duthu d’ « incitateur terroriste », de l’ultra-conservatrice Dartmouth Review, bastion de longue date de la droite républicaine.
La campagne diffamatoire de Gustman reflétait donc la même hystérie islamophobe qui a été légitimée à la Maison-Blanche avec la nomination, par Donald Trump, de conseillers comme Steve Bannon, et qui a trouvé une expression dans les rues des États-Unis sous la forme d’agressions meurtrières contre des citoyens musulmans, comme cela s’est passé encore la semaine dernière à Portland, Orégon.
L’attaque de Gustman contre Duthu constitue également une agression contre la liberté académique et la liberté d’expression à l’université. La tentative d’utiliser le BDS comme une « mise à l’épreuve » pour la nomination académique dégage un relent du maccarthysme le plus grotesque. Elle reflète aussi les efforts pro-Israël pour faire taire toute critique d’Israël dans le milieu académique, étouffer les voix et l’érudition académiques individuelles, et préserver l’hégémonie islamophobe à l’université.
L’USACBI condamne cette agression à tout point de vue. Nous demandons que les administrations des universités rejettent, partout, ces campagnes de dénigrement contre les partisans du BDS et les partisans des droits des Palestiniens, et qu’elles protègent la liberté académique et le Premier amendement pour l’ensemble du corps enseignant.