Les hauts responsables ayant autorisé le recours à la force létale devraient être tenus de rendre des comptes
(New York, le 13 juin 2018) – L’utilisation répétée de la force meurtrière par des militaires israéliens depuis le 30 mars, contre des manifestants palestiniens à Gaza qui ne représentaient pas une menace imminente à la vie, pourrait constituer des crimes de guerre, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Les forces israéliennes ont tué plus de 100 manifestants à Gaza et blessé des milliers d’autres personnes en procédant à des tirs à réelles.
L’Assemblée générale des Nations Unies devrait soutenir une résolution appelant à des mesures pour garantir la protection des Palestiniens à Gaza, ainsi qu’à l’ouverture d’une enquête de l’ONU afin d’examiner toutes les « violations et exactions alléguées », et d’identifier les responsables israéliens ayant donné des ordres illégaux. Les décès mettent aussi en évidence la nécessité pour la Cour pénale internationale d’ouvrir une enquête officielle sur la situation en Palestine. D’autres pays devraient imposer des sanctions ciblées contre les responsables de violations graves et continues des droits humains à Gaza.
« Le recours par Israël à la force meurtrière en l’absence de menace imminente à la vie a fait de nombreux morts et blessés », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « La communauté internationale devrait tourner la page du système selon lequel Israël mène des enquêtes qui disculpent essentiellement ses troupes et les Etats-Unis bloquent toute mesure par le Conseil de sécurité de l’ONU avec leur droit de veto, et au lieu de cela, devrait imposer des coûts réels pour ce mépris à l’égard des vies de Palestiniens. »
Le Koweït a soumis à l’Assemblée générale de l’ONU une résolution qui dénonce d’une part l’utilisation par Israël de balles réelles contre les manifestants à Gaza, et d’autre part les tirs de roquettes par des groupes armés palestiniens contre des centres de population en Israël israéliens. La résolution demande la fin de la fermeture de la bande de Gaza, ainsi qu’une meilleure protection des résidents palestiniens, selon des recommandations qui seraient soumises au Secrétaire général des Nations Unies. Le Koweït a appelé à un vote de l’Assemblée générale de l’ONU, suite au veto américain au projet de résolution au Conseil de sécurité, le 1er juin.
Communiqué intégral en anglais :