Injustifiable guerre contre l’éducation à Gaza – Un message de la Rectrice de l’Université de Liège

Un message d’Anne-Sophie Nyssen, Rectrice.

En tant que Rectrice de l’ULiège, et dans la lignée de mon post du 2 novembre 2023 dans lequel j’appelais à l’arrêt de la violence ainsi qu’à l’accès aux ressources vitales, aux soins et à l’aide humanitaire, je veux attirer l’attention sur la destruction du système éducatif palestinien. En quatre  mois, des centaines d’universitaires et d’enseignants ont été tué·es, dont au moins 95 professeur.es et 3 président.es d’université. L’armée israélienne a détruit les principales bibliothèques de Gaza, ainsi que de nombreuses librairies, maisons d’édition et des centaines d’autres institutions du savoir. Les douze universités ont été dévastées. Selon l’ONU, au début du mois de janvier, environ 75% des infrastructures éducatives de Gaza avaient été endommagées.  Quelque 88 000 étudiant.es ont dû interrompre leur cursus.

Devant l’ampleur de ces destructions systématiques des infrastructures éducatives, il n’est plus possible de croire qu’il s’agit d’un effet collatéral -regrettable- de l’action de guerre menée contre le Hamas. Il s’agit clairement d’une action ciblée et intentionnelle, visant à l’éradication de l’une des conditions de survie essentielles de la société gazaouie elle-même: la disponibilité d’une structure d’éducation. 

Si d’immenses progrès avaient été réalisés pour permettre l’accès à l’éducation pour tous et toutes de par le monde, on ne peut que constater, ces dernières années, que la confiscation du droit à l’éducation est utilisée dans les conflits armés et par certains régimes pour contrôler sinon détruire des populations. C’est le cas à Gaza mais aussi en Ukraine, en Afghanistan et dans bien d’autres parties du monde. 

Je condamne clairement et explicitement la destruction délibérée des établissements d’enseignement et la discrimination permanente à l’encontre des étudiants et des collègues, qui forment une atteinte au droit à l’instruction, droit fondamental garanti par les conventions internationales des Droits de l’Enfant et des Droits de l’Homme. Dans ce contexte, L’ULiège répète son engagement à suspendre les collaborations institutionnelles avec les organisations, quelle que soit leur origine, qui soutiennent de manière répétée ou sont directement impliquées dans les violations du droit international et des droits humains».

Anne-Sophie Nyssen, Rectrice de l’ULiège