EN SOLIDARITÉ AVEC LES SALARIÉS ET LES ÉTUDIANTS PALESTINIENS, LE VOTE DES ADHÉRENTS DU GSOC-UAW 2110 APPROUVE L’APPEL AU DÉSINVESTISSEMENT à 66,5 % ; 57,6 % s’étant engagés à soutenir le boycott académique.
En réponse à l’appel à la solidarité lancé par tous les grands syndicats palestiniens, les étudiants de troisième cycle de l’université de New York (NYU) ont voté pour se joindre au mouvement mondial de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) pour les droits palestiniens. Le Comité d’organisation des étudiants de troisième cycle (GSOC-UAW 2110) est un syndicat de salariés représentant plus de 2000 chargés d’enseignement, assistants adjoints, assistants chercheurs et autres salariés étudiants de troisième cycle de l’université de New York, et c’est le premier syndicat de salariés étudiants de troisième cycle reconnu dans une université privée aux États-Unis. 645 de ses adhérents ont participé à un référendum qui a abouti à faire appel à la NYU et à l’UAW international (Travailleurs unifiés de l’automobile) pour qu’ils retirent leurs investissements des institutions de l’État israélien et des entreprises internationales qui se rendent complices des violations constantes des droits humains et civils des Palestiniens. Le référendum demande également à la NYU de clore son programme à l’université de Tel Aviv, laquelle université continue de violer la politique de non-discrimination qui est celle-là même de la NYU.
366 adhérents se sont engagés aussi à adhérer au boycott académique d’Israël, et à s’abstenir de participer à une recherche et à des programmes parrainés par les universités israéliennes. Le taux de la participation des adhérents a été exceptionnellement élevé, ce qui témoigne de la démocratie syndicale.
« Après des mois d’une mobilisation de masse et une élection sur quatre jours, les adhérents du GSOC se sont positionnés clairement en faveur de la justice en Palestine », dit Shafeka Hashash, membre du GSOC pour le groupe BDS. « Cette approbation historique du BDS par le GSOC à la NYU s’exprime dans la foulée d’un élan qui grandit en faveur du mouvement, sur les campus des universités et dans les syndicats de salariés de tout le pays ».
À ce jour, ce sont plus de huit associations académiques et plusieurs syndicats nationaux qui ont d’ores et déjà approuvé le BDS à une majorité éclatante. À l’avant-garde des efforts pour la syndicalisation des étudiants de troisième cycle dans les institutions privées, le référendum du GSOC de la NYU crée un précédent important tant pour la solidarité avec la Palestine que pour la démocratie syndicale.
« En plus d’apporter des acquis matériels à leurs adhérents, les étudiants de troisième cycle de la NYU remettent en valeur le syndicat en tant que plate-forme politique pour les causes défendant la justice sociale. Grâce à la récente mobilisation de masse pour la justice en Palestine, nous avons pu prendre position sur l’une des questions politiques déterminantes de notre époque. Le succès du référendum est révélateur de l’attrait que le mouvement est en train d’acquérir sur les campus des universités, et de plus en plus, parmi les étudiants de troisième cycle », dit Maya Wind, membre du GSOC pour le BDS.
La semaine dernière, l’organisation des salariés étudiants de troisième cycle de l’université Amherst, Massachusetts, a voté avec succès une résolution BDS, par référendum, suivie d’une mesure de boycott académique qui fut approuvée par le Conseil des étudiants en doctorat de CUNY (Cité universitaire de New York). L’impact du référendum de la NYU ne se fera pas seulement sentir dans les institutions académiques privées, où les efforts de syndicalisation ont pris de l’ampleur, mais encore et plus largement, dans tout le milieu universitaire américain.
En réaction au succès qui grandit rapidement du mouvement BDS, les actes d’intimidation et de répression contre les militants BDS se sont intensifiés. Pendant que des législateurs proposent parfois des lois inconstitutionnelles->http://palestinelegal.org/righttoboycott] prohibant les boycotts d’Israël, des administrateurs d’université se mettent à réprimer la liberté d’expression, quand il s’agit de la solidarité avec la Palestine. Malgré son passé dynamique, aujourd’hui le mouvement salarié n’agit pas différemment. Après que l’UAW Local 2865 eut voté un référendum BDS fin 2014, le comité exécutif de l’UAW international en « a invalidé » les résultats pour des [raisons douteuses, une décision qui fait actuellement l’objet d’un appel. Dans ce cas, la répression du mouvement BDS va de pair avec celle de la démocratie syndicale dans le mouvement salarié.
Dans la lutte pour la justice sociale et contre la répression, le mouvement BDS et la démocratie syndicale sont des alliés naturels. A la NYU, le référendum couronné de succès en faveur du BDS a eu lieu comme prévu alors que le conseil exécutif de la Local 2110 tentait de s’ingérer dans les élections démocratiques aux organes de direction des syndicats. Dans le cas de la NYU, comme avec l’ « invalidation » par l’UAW du référendum BDS du système de l’UC, des directions syndicales ont réprimé leurs propres adhérents. Tout comme dans le système de l’UC, la victoire du BDS à la NYU reflète de façon indiscutable la volonté démocratique de leurs adhérents de base. Non seulement la question du BDS a amené au référendum plus de 10 % des adhérents, mais elle a encore provoqué un débat énergique et un engagement pour le syndicalisme dans de larges couches de salariés diplômés. Comme les Salariés universitaires pour un syndicat démocratique l’ont plus récemment fait savoir, une telle base engagée pose, comme toujours dans les syndicats, un défi aux entreprises. Voilà pourquoi la campagne BDS s’intègre totalement dans la lutte pour l’âme du syndicat.
En tant que syndicat de salariés universitaires, le GSOC constitue un nouveau tremplin pour que le mouvement BDS bondisse de son succès éclatant dans les organisations académiques jusque, plus largement, dans tout le mouvement salarié. Déjà, la convention AFL-CIO du Connecticut et les Salariés unifiés de l’électricité aux USA ont voté des résolutions approuvant le BDS. « Le monde du travail, avec sa capacité à exercer une véritable pression sur les employeurs à travers des grèves et des actions sur le lieu de travail, peut donner un poids important au BDS aux États-Unis. Une fois inscrit dans les revendications syndicales, l’appel au désinvestissement d’Israël passe d’un affichage symbolique à une réalité concrète », dit Ziad Dallal, intendant au GSOC. « La justice en Palestine dépend de la capacité du mouvement salarié américain à démontrer sa solidarité », ajoute Dallal. En donnant le droit aux adhérents eux-mêmes de s’exprimer, le mouvement naissant pour la démocratie syndicale chez les étudiants de troisième cycle contribue à mener ces efforts. La démocratie à la base est l’avenir du mouvement salarié, et ce mouvement salarié peut garantir un avenir dynamique au BDS aux États-Unis.