Nous, enseignant·es, chercheur·es et étudiant·es de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, assistons avec effroi à des massacres incessants de populations civiles depuis octobre dernier : 1140 morts (dont 36….
Nous, enseignant·es, chercheur·es et étudiant·es de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, assistons avec effroi à des massacres incessants de populations civiles depuis octobre dernier : 1140 morts (dont 36 enfants) en Israël lors des terribles attaques du 7 octobre perpétrées par le Hamas, et à ce jour plus de 25 000 à Gaza (dont 70% d’enfants et de femmes), plus de 62 000 blessés et 1,9 millions de personnes forcées de se déplacer (soit 85% de la population de la bande de Gaza). En Cisjordanie occupée, on dénombre 355 personnes tuées (dont 90 enfants) et un harcèlement permanent de la population par les colons et l’armée israélienne. Nous sommes face à une spirale de la violence sans précédent et que rien ne semble arrêter. La ville de Gaza et les autres noyaux urbains sont en cours de destruction : logements, réseaux de distribution d’eau, hôpitaux, écoles, universités, lieux de culte, etc. Selon le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU et selon RSF, qui a porté plainte à la CPI pour le massacre et le ciblage des journalistes à Gaza, des dizaines de journalistes auraient été tués. Les risques de famine et d’épidémie se multiplient et l’aide peine à arriver. La catastrophe humanitaire est en cours et doit être stoppée.
Dans un tel contexte de douleur et de souffrance, nous exprimons notre solidarité avec les étudiant·es, personnels administratifs, universitaires et chercheur·es qui sont touché·es de près ou de loin par le conflit israélo-palestinien.
Nous tenons à rappeler notre attachement aux libertés académiques, au Moyen-Orient et en France, loin des discours partisans et essentialistes.
Nous exprimons ainsi notre solidarité avec les étudiant·es, personnels et enseignant·es des universités palestiniennes affectées par ce conflit, qu’il s’agisse de la destruction des universités à Gaza ou de la multiplication des barrages empêchant leur libre fonctionnement en Cisjordanie occupée. Nous apportons aussi notre soutien aux universitaires et étudiant·es israélien·nes anticolonialistes qui sont menacé·es de sanctions disciplinaires, incluant licenciement ou exclusion, et les campagnes d’intimidation des étudiant·es d’origine palestinienne.
En France, nous soutenons les chercheur·es et universitaires qui travaillent sur la région afin que tou·te·s puissent s’exprimer librement, sans contrainte administrative et politique qui vienne les intimider. Nous réaffirmons notre attachement à la liberté d’expression scientifique, à l’analyse critique et aux débats contradictoires, sources de tout savoir.
Nous condamnons tout acte ou propos raciste, antisémite ou islamophobe, et dénonçons également toute instrumentalisation de ces termes à des fins partisanes de manière à empêcher toute analyse critique et scientifique de la guerre en cours et du conflit israélo-palestinien en général.
Nous joignons notre voix aux appels aux cessez-le-feu immédiat, exigeons la libération des otages israéliens et des « détenus administratifs » palestiniens sans inculpation ni procès, dont nombre d’enfants, et réclamons que la voie militaire mortifère laisse place à une solution politique dans le respect du droit international.
Vous pouvez signer la tribune et consulter la liste des signataires ici