Faisant marche arrière, Israël revient sur une décision et refuse de reconnaître des diplômes universitaires palestiniens

La reconnaissance des diplômes de l’université Al-Qods rehausserait les salaires des infirmiers diplômés, les rendrait éligibles à des promotions et leur permettrait de répondre à certaines offres d’emploi.

Quelque 30 infirmiers diplômés de l’université Al-Quds University à Jérusalem Est ont déposé plainte auprès du procureur général Avichai Mendelblit, à cause du refus du ministère de l’éducation de reconnaître leurs diplômes pour ce qui est du salaire et la catégorie salariale.

L’État a précédemment informé la Cour Suprême qu’il reconnaît les diplômes délivrés par l’école de médecine appartenant aux institutions académiques palestiniennes, d’Abou Dis à Jérusalem Est.

Shlomo Lecker, l’avocat des diplômés, a dit que le département du ministère qui traite des diplômes académiques étrangers avait refusé d’expliquer les raisons de l’absence de reconnaissance des diplômés pour l’année et demie écoulée. Les diplômes d’autres établissements d’enseignement supérieur de Cisjordanie sont reconnus par le ministère.

Nombre de diplômés sont des résidants israéliens, de Jérusalem Est pour la plupart, et travaillent en Israël.

La plainte auprès de Mendelblit est l’aboutissement de sept ans de discussions sur la question au ministère de la santé et au ministère de l’éducation.

En 2009, Lecker a présenté une requête en justice au nom de 15 docteurs diplômés d’Al-Qods, demandant qu’il soit exigé du ministère de la santé qu’il explique pourquoi il n’avait pas reconnu leurs diplômes. En réponse, le ministère de la santé a dit qu’après avoir examiné le cas avec toutes les autorités pertinentes, dont le ministère de l’éducation et le haut conseil de l’éducation, il avait été décidé de reconnaître les diplômes en médecine.

Par la suite, néanmoins, le ministère de la santé annonça qu’il avait décidé de « geler la reconnaissance pour raisons diplomatiques ».

Fin 2014, suivant de nombreuses requêtes en justice et de recours auprès de la Cour Suprême, l’État annonça que tous les obstacles à la reconnaissance des diplômes avaient été levés.

L’accord de l’État pour reconnaître les diplômes intervint après que l’université palestinienne eût déclaré, à propos d’un autre cas présenté à la Cour Suprême, une séparation entre le campus d’Abou Dis et la partie de l’université située à l’intérieur des limites de Jérusalem. Peu après, le ministère de la santé annonçait que l’accord sur les diplômes des médecins s’étendrait à d’autres professions médicales.

A la lumière de l’annonce de l’État, qui a le statut d’une décision de justice, les élèves infirmiers ont demandé au ministère de l’éducation de reconnaître leurs diplômes. Une telle reconnaissance rehausserait leurs salaires, les rendrait éligibles à des promotions et leur donnerait la possibilité de répondre à certaines offres d’emploi.

Les ministères de l’éducation et de la justice n’ont pas fait de commentaires.