Des représentants officiels de Gaza avertissent que la crise du coronavirus risque de se développer dans des proportions incontrôlables

Un porte-parole du ministère de l’intérieur de Gaza a dit samedi que le confinement serait prolongé de 48 heures, le nombre de personnes infectées s’étant élevé à 182.

Les autorités de la bande de Gaza craignent de perdre le contrôle da la pandémie de coronavirus, d’après des hauts fonctionnaires du Hamas et d’autres factions palestiniennes, qui ont averti pendant le weekend que la crise augmente les chances d’une escalade avec Israël.

Le week-end dernier est censé avoir été critique pour Gaza en ce qui concerne la stabilisation de la situation sécuritaire avec Israël et le traitement de la flambée du coronavirus, ont dit les fonctionnaires.

Le week-end dernier, la situation du coronavirus est devenue incontrôlable à Gaza et toutes les personnes infectées étaient des gens rentrant d’Égypte et aussi d’Israël.

Le Ministère de la santé de Gaza a informé que le nombre de personnes infectées était monté à 182. Parmi elles, 36 ont été identifiés dans les dernières 24 heures. Trente sept personnes étaient rentrées à Gaza et avaient été immédiatement placées en quarantaine au passage de Rafah.

Le taux d’infection à Gaza a conduit les autorités à déclarer l’état d’urgence. Celui-ci comporte un confinement complet pendant cinq jours sur l’ensemble du territoire, avec la fermeture hermétique de lieux où des personnes infectées ont été identifiées, comme le camp de réfugiés de Maghazi.

Un porte-parole du ministère de l’intérieur de Gaza a dit samedi que le confinement serait prolongé de 48 heures et plus éventuellement, si la diffusion du virus n’était pas mise sous contrôle. Le traçage de la survenue du virus avait commencé et les gens ayant été exposés au virus ont été mis à l’isolement pour éviter davantage de diffusion de l’infection dans ce qui est l’une des zones les plus densément peuplées au monde.

Le ministère de la santé de Gaza a averti pendant le week-end que la perte de contrôle sur le virus signifierait le désastre parce que le système de santé n’aurait pas la capacité de traiter un grand nombre de malades et de patients intubés. Ses statistiques indiquent qu’il y a environ 120 respirateurs à Gaza, dont certains sont mis à disposition de patients souffrant d’autres maladies. Le ministère a dit que le système de santé de Gaza réclame depuis des mois du matériel dont des respirateurs et des kits de test du coronavirus.

Parallèlement, le Hamas a averti que les conditions humanitaires à Gaza empirent à cause du manque de progression des échanges avec Israël au sujet de la levée de la fermeture du territoire et du blocus maritime ininterrompu, de même que de la fermeture de la seule centrale électrique de Gaza au cours des deux dernières semaines, qui a réduit la fourniture d’électricité sur le territoire à trois heures par jour.

Le Dr. Husam Adjani, un représentant de l’aide sociale et membre responsable du Hamas a écrit samedi qu’en 2019 Gaza avait un taux de pauvreté de 75% et que ce taux était monté à cause de la crise du coronavirus. 70% des familles de Gaza disent ne pas avoir un approvisionnement alimentaire constant.

Le Hamas a eu des échanges pendant le week-end avec un émissaire du Qatar à Gaza, Mohammad al-Emadi, présent à Gaza depuis quelques jours. Des rapports palestiniens ont fait savoir qu’Emadi avait rencontré des représentants israéliens de haut niveau au passage d’Erez et qu’il était ensuite retourné à Gaza pour des conversations avec le Hamas, dans le but de modérer la violence le long de la frontière et de stabiliser la sécurité avec Israël.

Jusqu’à présent, le Hamas n’a pas publié de déclaration sur le résultat des échanges de vues mais des représentants responsables du Hamas ont laissé entendre que si des réponses israéliennes et internationales n’étaient pas données prochainement sous forme d’aide immédiate pour stopper la progression du virus et pour apporter un soulagement à la population en levant le siège afin de permettre l’entrée de marchandises dans le territoire, une aggravation de l’insécurité n’était qu’une affaire de temps.