Des enseignants demandent à l’Université de New York de faire la lumière sur ses investissements en Israël

Des dizaines d’enseignants de l’Université de New York (NYU) ont signé une pétition appelant l’université à désinvestir des compagnies multinationales qui profitent de l’occupation israélienne en Palestine. Les 130 professeurs….

Des dizaines d’enseignants de l’Université de New York (NYU) ont signé une pétition appelant l’université à désinvestir des compagnies multinationales qui profitent de l’occupation israélienne en Palestine.

Les 130 professeurs rejoignent ainsi les étudiants de NYU dans la campagne qui prend de l’ampleur pour que les dollars des frais de scolarité ne soient pas employés au déni systématique des droits des Palestiniens.

Zachary Lockman, un professeur d’études moyen orientales, islamiques et d’histoire de NYU a dit à l’Intifada électronique qu’enseignants et étudiants ont commencé à parler du désinvestissement au début de l’année universitaire.

« Nous avons décidé d’avoir pour stratégie de poursuivre cet objectif par les canaux institutionnels en place, le Conseil de l’université – qui représente, au moins formellement, les enseignants « a dit Lockman. « Notre déclaration appelle les membres enseignants du Conseil à s’associer au Conseil d’administration de NYU ».

Lockman a ajouté que la pétition réclamait aussi la transparence à l’université. NYU étant une université privée, son portefeuille de placements est tenu secret. « Mais nous somme à peu près sûrs que NYU, comme d’autres universités, investit dans un tas de sociétés qui profitent de et aident à perpétuer l’occupation israélienne » a-t-il dit.

« Nous voulons savoir ce qu’il y a dans ce portefeuille, et nous voulons appliquer à ces investissements le même type de normes quant aux droits humains que les étudiants et les enseignants de NYU et d’ailleurs ont exigé dans d’autres types de contextes ».

L’interview de Zachary Lockman peut être écouté en anglais sur le lecteur média ci-dessus.

Renforcer le mouvement

Elaine Freedgood, professeur d’anglais qui soutient le désinvestissement a dit à l’Intifada électronique qu’elle se joignait à la campagne parce qu’elle est opposée à l’apartheid israélien. « Ici, à NYU, j’ai toujours soutenu les étudiants depuis qu’ils ont lancé cette campagne » a-t-elle dit.

Freedgood a expliqué que l’engagement d’enseignants dans les campagnes de désinvestissement dirigées par des étudiants est extrêmement important. Il donne un poids supplémentaire au mouvement » a-t-elle ajouté.

À la suite d’une vague de répression de l’administration de NYU contre les organisateurs étudiants de la solidarité avec la Palestine – qui a notamment menacé de graves punitions des étudiants s’étant engagé l’an dernier dans une action de faux avertissement d’exclusion – des étudiants ont dit vouloir lancer une campagne à l’échelle de la ville afin de renforcer les efforts de désinvestissement à New York.

« Nous avons pensé qu’il nous fallait vraiment impliquer les enseignants si nous voulions obtenir davantage de l’administration, parce que les voix étudiantes seules ne compteraient pas autant » a dit Maya Wind, étudiante de deuxième cycle de NYU responsable des Étudiants pour la Justice en Palestine de NYU (NYU-SJP).

Les responsables de NYU-SJP se sont adressés aux étudiants, aux employés et aux enseignants de toute l’université pour obtenir un effet de levier dans le soutien, de manière à approcher l’administration avec des demandes qui soient effectivement prises au sérieux » a précisé Wind.

Mobiliser

Wind a dit être enthousiasmée par le déferlement du soutien à la campagne de désinvestissement de la part des professeurs.

« Cette année a été destinée à créer la base de cette campagne » a-t-elle dit. « La prochaine étape sera de réunir un soutien encore plus large de la part des enseignants ».

Les militants étudiants travaillent également au sein du syndicat des étudiants de deuxième cycle et dans l’organisation des étudiants de premier cycle, pour développer la sensibilisation à la campagne de désinvestissement, l’idée étant de continuer à construire une coalition massive pour le désinvestissement. « Il y a encore pas mal à faire» a dit Wind.

En 2012, les militants étudiants de NYU ont lancé une campagne du même type pour demander au fonds de pension géant TIAA-CREF de se retirer d’entreprises en affaires avec l’occupation israélienne. Environ 200 enseignants et employés de NYU ont apporté leur soutien à cette campagne.

« Nous avons réalisé qu’il y avait du potentiel à NYU pour arriver vraiment à une coalition enseignants-étudiants » a expliqué Wind. « Nous savions déjà qu’il y avait un certain soutien au désinvestissement, chez les enseignants ».

« Des enseignants ont pris conscience que c’est le moment, et c’est formidable de voir tout le soutien dont nous bénéficions » a-t-elle ajouté.