Comment boycotter Israël : directive mise à jour pour les universitaires

La campagne palestinienne pour le boycott universitaire et culturel d’Israël (Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel, PACBI) a récemment mis à jour ses directives sur la….

La campagne palestinienne pour le boycott universitaire et culturel d’Israël (Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel, PACBI) a récemment mis à jour ses directives sur la manière d’appliquer le boycott universitaire et culturel international d’Israël.

Ceci arrive à un moment crucial — dans le sillage du dernier spasme israélien de destruction horrible et d’assassinat de masse à Gaza, et après une période de croissance sans précédent du soutien au mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS).

Les appels en faveur d’un boycott universitaire résonnent plus que jamais, particulièrement à la lumière des récents bombardements sur des installations universitaires à Gaza, des raids violents sur des universités en Cisjordanie et du soutien financier et politique que les universités israéliennes elles-mêmes ont donné au carnage.

Maintenant même, des centaines de milliers d’enfants palestiniens de Gaza ne retournent pas à l’école à temps, une conséquence directe de la dévastation causée par Israël, tandis qu’en Cisjordanie de jeunes enfants sont confrontés à la violence, par exemple à des gaz lacrymogènes lancés sur eux sur le chemin de l’école.

L’année scolaire à Gaza devait commencer le 23 août, mais a été repoussée ; les attaques israéliennes depuis le 7 juillet ont tué plus de 500 enfants et blessé des milliers. Au total 220 écoles ont été endommagés, 22 d’entre elles ont été complètement détruites.

Les enfants ne seront pas capables de retourner en classe jusqu’à ce que « les écoles endommagées par la guerre » soient réparées et les « engins non explosés » enlevés, ont dit les Nations Unions.

Quand les enfants retourneront en classe, l’apprentissage sera certainement un défi encore plus grand puisque virtuellement l’ensemble de la population enfantine de Gaza a besoin d’une aide psycho-sociale à cause du trauma causé par le bombardement israélien pendant 51 jours.

Guide pratique

Les directives mises à jour de PACBI sont importantes pour deux raisons : elles fournissent une référence pratique qui peut servir à décider si une activité spécifique peut être boycottée, et elles peuvent être utilisées pour réfuter les affirmations erronées faites par les opposants au boycott, par exemple que le boycott entrave la “liberté académique”.

Une affirmation erronée courante est que PACBI a appelé à un boycott d’ensemble des Israéliens individuellement ou même des Juifs individuellement.

Mais PACBI affirme : “Ancré dans les préceptes du droit international et des droits de l’homme universels, le mouvement BDS, y inclus PACBI, rejette par principe les boycotts d’individus fondés sur leur identité (telle que leur nationalité, leur ethnie, leur genre, ou leur religion) ou leur opinion”.

Les activités d’une personne peuvent être boycottées, cependant, quand « un individu représente l’État d’Israël ou une institution israélienne complice (comme un doyen, un recteur, un président) ou est délégué ou recruté pour participer aux efforts faits par Israël afin d’améliorer son image ».

Il y a aussi d’autres circonstances, comme le détaillent les directives. Les directives de PACBI « ont pour objectif d’aider les universitaires et les organismes universitaires consciencieux dans le monde entier à être en harmonie avec l’appel palestinien pour le boycott, comme une contribution pour défendre le droit international et faire avancer le combat pour la liberté, la justice et l’égalité ».

Pacbi incite “les universitaires, les associations et syndicats universitaires et les institutions universitaires, ainsi que d’autres, dans le monde entier, partout où ceci est possible et pertinent, de boycotter et/ou de travailler à l’annulation ou à la résiliation d’événements, d’activités, d’accords ou de projets impliquant les institutions universitaires israéliennes ou qui promeuvent sinon la normalisation d’Israël dans le monde académique global, blanchissent les violations israéliennes du droit international et des droits palestiniens, ou violent les directives de BDS”.

Normalisation et “couverture”

Beaucoup de Palestiniens rejettent des initiatives dont ils disent qu’elles constituent une [tentative de] normalisation. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Voici la définition donnée par PACBI :

Des activités ou des projets universitaires impliquant des Palestiniens et/ou d’autres Arabes d’un côté et des Israéliens de l’autre (que ce soit bi- ou multilatéral) et qui sont fondés sur la fausse prémisse d’une symétrie ou d’une parité entre oppresseurs et oppressés, ou l’affirmation que colonisateurs et colonisés sont tous deux également responsables du « conflit », sont des formes de normalisation malhonnêtes intellectuellement et moralement répréhensibles qui doivent être boycottées.

Loin de remettre en cause le statu quo injuste, de tels projets contribuent à le faire perdurer. Des exemples incluent les événements, les projets ou les publications qui sont conçus explicitement pour rapprocher Palestiniens ou Arabes et Israéliens afin qu’ils puissent présenter leurs narratifs ou leurs perspectives respectifs ou qu’ils travaillent à une réconciliation sans s’attaquer aux racines de l’injustice et aux exigences de la justice”.

La directive donne des exemples de formes d’activité jointe qui sont ou ne sont pas de la normalisation et met aussi en garde contre les actions de “couverture” :

Les universitaires internationaux qui insistent pour franchir les « piquets de grève » de BDS en poursuivant des activités avec des institutions israéliennes qui peuvent être boycottées et en rendant ensuite visite à des institutions ou à des groupes palestiniens pour « équilibrer », violent la directive de boycott et contribuent à donner une fausse perception de symétrie entre l’oppresseur colonial et les colonisés. Le BNC (y inclus PACBI) rejette cette tentative sous le terme de “couverture” et n’accueille pas favorablement de telles visites à des institutions palestiniennes”.

La directive mise à jour du PACBI pour le boycott culturel se trouve à cette adresse.

La directive complète pour le boycott académique se trouve ici.