Le 31 mars dernier, une enseignante de physique-chimie a été suspendue. Quelques jours auparavant, celle-ci avait en effet décidé d’organiser une minute de silence en hommage aux victimes de Gaza.
Voilà plusieurs semaines que la décision du rectorat de Dijon a été actée, mais dans les couloirs de ce lycée de Sens (Yonne), l’émoi reste vif. Le 31 mars dernier, une enseignante de physique-chimie a été suspendue. Quelques jours auparavant, celle-ci avait en effet décidé d’organiser une minute de silence en hommage aux victimes de Gaza.
En pratique, les faits se sont déroulés le 26 mars dernier, alors que l’armée israélienne venait tout juste de rompre un cessez-le-feu acté avec la Palestine. L’enseignante a donc souhaité organiser cet hommage en dehors de son cours, alors que la sonnerie avait retenti. À la fin du mois, la sanction est finalement tombée : « Le rectorat nous a laissé entendre que cela n’aurait pas posé de problème si la collègue avait été professeure d’histoire, et que cet hommage intervenait dans le cadre d’un cours sur le sujet, réagit Cyrille Bernizet, élu CGT éducation de l’académie de Dijon, contactée par nos confrères de 20 Minutes. Mais cela n’a pas été fait de manière partisane. C’était un hommage aux victimes civiles ».
Une mesure jugée « insensée » par les syndicats
Dans un communiqué commun, les syndicats Sud, CGT Éducation et FO de l’Yonne ont jugé la mesure comme « insensée ». « Cet hommage ne relève en aucune manière d’une rupture avec son devoir de neutralité », ponctuent ces derniers. D’autant plus grave selon les partenaires sociaux que le Sénat a reconnu le 13 février dernier que les enseignants ont la « liberté pédagogique d’aborder le sort des victimes du conflit israélo-palestinien et notamment des otages français et des victimes du 7 octobre, pour leur rendre hommage afin d’entretenir leur mémoire ».
L’enseignante concernée fait aujourd’hui l’objet d’une procédure disciplinaire : celle-ci pourrait déboucher sur un conseil de discipline, un avertissement ou un blâme. Contacté par nos confrères, le rectorat lui, affirme que « le respect de la neutralité est un devoir pour les fonctionnaires, inscrit dans leur statut, et tout manquement à cette obligation déclenche une procédure disciplinaire ».