Appel urgent pour alléger la crise humanitaire dans la bande de Gaza

Chers amis, En tant que médecins, infirmiers et autres personnels de santé, il nous est enjoint par le serment d’Hippocrate de donner des soins pour aider le malade. Mais, que….

Chers amis,

En tant que médecins, infirmiers et autres personnels de santé, il nous est enjoint par le serment d’Hippocrate de donner des soins pour aider le malade. Mais, que faire si le traitement qui sauve, dans sa forme le plus évidente – médicaments et équipement médical indispensables – est indisponible ?

C’est ce qui se passe à Gaza, où il manque actuellement un tiers des médicaments nécessaires et plus de 270 équipements médicaux indispensables pour opérer. Des dizaines de milliers de malades en sont victimes, particulièrement ceux atteints de mucoviscidose, de cancer, et les bébés ayant des problèmes de développement.

Jeudi dernier, une délégation de cinq de nos médecins est entrée dans la bande de Gaza pour fournir 300 000 NIS (nouveau shekel israélien, soit environ 75 600 €) d’équipements nécessaires, mais ils ont à peine écorné l’énorme besoin des habitants de Gaza. Nos bénévoles ont aussi effectué cinq opérations chirurgicales – d’autres étaient prévues mais elles ont été retardées par manque des moyens médicaux nécessaires. En effet, le Fentanyl, un analgésique puissant qui est aussi largement utilisé pour l’anesthésie, est sur le point de manquer.

Comme Salah Haj Yahia, directrice de la clinique mobile, l’a observé dans une mission de la délégation à Gaza, « Ce fut la visite la plus difficile depuis la guerre de 2014 – les besoins sont énormes, et cette visite a mis en avant à quel point notre capacité actuelle à répondre à ces besoins est insuffisante. Ce fut extrêmement dur pour nous de quitter Gaza, et de laisser derrière nous les médecins et les malades qui avaient demandé notre aide ».

Cette crise est la conséquence directe d’une combinaison de facteurs, dont le blocus de dix années imposé à Gaza, et plus récemment, les luttes intestines entre le Hamas et l’Autorité palestinienne, et la décision de cette dernière de réduire radicalement le budget octroyé à Gaza pour le fonctionnement de ses 13 hôpitaux publics et 54 centres de premiers secours. Depuis avril, alors que le budget alloué représentait 4 millions de dollars (3,5 millions d’€), il est réduit maintenant à un demi-million de dollars. Aujourd’hui, nous publions également que l’Autorité palestinienne a réduit à presque rien la couverture financière pour les malades requérant des soins à l’extérieur de Gaza, empêchant ainsi beaucoup d’entre eux d’être soignés.

À cause de cette lutte pour le pouvoir, toutes les étagères dans les entrepôts centraux sont maintenant vides.

Les personnes les plus touchées sont :

– les malades de cancer, pour lesquels 90 % des médicaments normalement utilisés sont indisponibles ;
– 240 bébés ayant des déficiences en enzymes qui ont absolument besoin de lait thérapeutique, lequel est lui aussi indisponible, et sans lequel ils souffriront de problèmes de développement longtemps dans leur vie ;
– 321 personnes atteintes de mucoviscidose qui ne peuvent recevoir le traitement journalier qui leur est nécessaire à cause de graves pénuries en pilules Creon, en antibiotiques Zinnat et en vitamines A et D. Avec l’aggravation des pénuries, ces malades sont incapables d’utiliser les appareils d’inhalation pour réguler leur respiration, et ce, à cause des coupures d’électricité.

Nous vous demandons de nous aider à soulager cette crise en envoyant de nouvelles délégations humanitaires, en faisant pression sur les responsables pour trouver des solutions, et en s’assurant que cette crise ne tombe pas dans l’oubli afin que les malades à Gaza ne soient pas tenus en otage dans ces luttes politiques intestines.

Pour soutenir cette tâche cruciale et sauver des vies à Gaza, merci de cliquer ici.

Sincèrement vôtre, impatient de continuer à travailler ensemble en dépit des difficultés,

Professeur Nadav Davidovitch, membre du conseil d’administration de PHRI (Physicians for Human Rights/Israel – Médecins pour les droits de l’homme /Israël)