Al Mezan alerte : Deux millions de Palestiniens sous la menace d’épidémies meurtrières et de maladies infectieuses

Gaza, 1 septembre 2025 – Le génocide en cours à Gaza, par Israël, continue de manière incontrôlée puisque la communauté internationale n’agit pas. En plus des dizaines d’assassinats quotidiens par l’armée israélienne et de la famine d’origine humaine, les vies de deux millions de Palestiniens courent des risques supplémentaires d’épidémies et de maladies infectieuses.

Selon le ministère palestinien de la Santé (MOH), une nouvelle maladie contagieuse se répand dans la population. Zaher al-Wahidi, le directeur de l’unité d’information au MOH, a rapporté que les services d’urgence de différents hôpitaux de Gaza —particulièrement de l’hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza et de l’hôpital Al-Aqsa à Deir al-Balah—ont reçu des milliers de cas de personnes infectées par un virus inconnu. Les symptômes ressemblent à ceux de la grippe saisonnière et reflètent fidèlement le COVID-19, avec des patients souffrant de fièvre élevée, de douleurs articulaires, de nez qui coulent, de toux et de diarrhée. Cependant, le MOH n’a pas réussi à identifier le virus en l’absence d’un équipement de diagnostic essentiel, comme des tests PCR ou même des tests rapides.

La pénurie sévère de fournitures médicales — des médicaments au matériel de base nécessaire pour administrer des traitements ou au combustible essentiel pour maintenir en fonctionnement les établissements — a laissé le système local de soins dans un état perpétuel d’effondrement, accélérant probablement l’extension de la maladie, au risque d’une épidémie meurtrière. La surpopulation sévère dans les tentes, le manque de fournitures d’hygiène et les conditions sanitaires inadéquates, combinés avec l’affaiblissement des systèmes immunitaires dû à la malnutrition, ont créé un environnement propice à l’expansion rapide des maladies infectieuses, selon l’Organisation mondiale de la Santé. Le Réseau de santé rapporte aussi que, depuis mai 2025, les cas de méningite ont atteint le nombre de 1043, et les soupçons de cas de syndrome de Guillain-Barré (GBS) le nombre de 94, résultant en 10 décès. Le traitement pour ce syndrome demeure inaccessible à cause du siège d’Israël.

M.Z., un habitant de la ville de Gaza, a dit à Al Mezan : « Depuis environ une semaine, ma famille et moi souffrons d’une forte fièvre, de douleurs osseuses sévères et d’une forte congestion, tandis que mes enfants ont des diarrhées persistantes. Je me suis senti complètement impuissant quand j’ai j’ai cherché dans toutes les pharmacies et dans tous les sites de soins un médicament pour mon fils de quatre ans sans trouver quoi que ce soit. En désespoir de cause, j’ai été forcé de lui donner la moitié d’un comprimé conçu pour des adultes. C’est inimaginable qu’un enfant puisse tomber malade et soit privé des médicaments les plus basiques, comme un médicament pour réduire la fièvre ou un anti-douleur. Ce qui rend cela pire, c’est que la faim a déjà eu des conséquences dévastatrices sur nos corps — particulièrement pour mes enfants. »

Les hôpitaux de tout Gaza sont confrontés à des problèmes immenses pour fournir les soins les plus élémentaires. Le MOH a appelé à un renforcement urgent des banques de sang. L’occupation des lits est à 300% des capacités normales, forçant les patients à rester sur le sol et dans les couloirs, rendant presque impossible d’administrer des soins médicaux corrects dans des circonstances où les fournitures médicales sont déjà sévèrement réduites.

La destruction et l’effondrement des services de base comme l’infrastructure sanitaire ont intensifié encore la crise sanitaire dans Gaza. La municipalité de Gaza a alerté sur l’aggravation du désastre sanitaire et environnemental causée par l’accumulation de quantités massives d’ordures, qui alimente l’expansion de la maladie et des rongeurs. Le manque d’eau pure, résultant de la destruction des aqueducs et des usines de désalinisation, a déjà causé une augmentation des maladies, comme la gale et la diarrhée aqueuse aiguë. Depuis juin 2024, Israël n’a accepté qu’une sur dix des demandes soumises par Médecins Sans Frontières (MSF) pour importer du matériel essentiel à la désalinisation de l’eau. Ces risques sanitaires sont létaux et sont encore aggravés par la contamination venant des bombes israéliennes et des milliers de tonnes d’explosifs, qui ont laissé des résidus dangereux dans le sol et dans l’air.

Des familles déplacées rapportent qu’elles ne peuvent plus satisfaire leurs besoins d’hygiène les plus basiques à cause de la pénurie sévère de produits d’hygiène personnelle et de désinfectants, l’expansion continue des maladies infectieuses, l’eau contaminée et l’effondrement des services sanitaires. Les Nations Unies ont elles aussi souligné que l’effondrement des approvisionnements en eau, de l’assainissement et des réseaux d’hygiène a accéléré la diffusion des maladies et fait de l’hygiène menstruelle un cauchemar pour les femmes et les jeunes filles.

Al Mezan condamne fermement le génocide en cours par Israël et le renforcement de son blocus illégal de Gaza, y compris l’interdiction d’entrée de la nourriture, des médicaments, des combustibles, des fournitures d’hygiène et d’autres produits humanitaires essentiels. Nous appelons la communauté internationale à agir immédiatement pour obliger Israël à mettre fin à son génocide en cours, pour imposer un cessez-le-feu immédiat et faire lever le siège et le blocus de Gaza. L’entrée sans entraves de l’aide humanitaire et des fournitures médicales par tous les points frontières est nécessaire de toute urgence pour fournir aux blessés et aux malades les soins médicaux vitaux, y compris l’accès à un traitement à l’étranger. Le matériel nécessaire pour la réhabilitation des hôpitaux et des services essentiels, comme l’eau, l’assainissement, l’électricité et la gestion des déchets, est également nécessaire.