Le 29 novembre 2022, Al-Haq a publié le rapport fondateur de sa coalition intitulé : ‘ L’apartheid israélien : outil du sionisme et du colonialisme ‘. Les principales organisations de la société….
Le 29 novembre 2022, Al-Haq a publié le rapport fondateur de sa coalition intitulé : ‘ L’apartheid israélien : outil du sionisme et du colonialisme ‘. Les principales organisations de la société civile palestinienne, Al-Haq la Loi au service de l’Homme (Al-Haq), Addameer Association de soutien aux prisonniers et des droits humains Addameer), Al Mezan Centre pour les droits humains (Al Mezan), Le Centre d’action communautaire de l’Université Al-Quds (CAC), le Centre d’aide juridique et des droits humains à Jérusalem (JLAC), l’Initiative palestinienne pour la promotion du dialogue mondial et de la démocratie (MIFTAH), le Centre palestinien des droits de l’homme (PCHR) et la Coalition civique pour les droits des Palestiniens à Jérusalem (CCPRJ), analysent dans ce rapport le régime colonial d’apartheid israélien imposé au peuple palestinien.
Il est important de noter que le rapport est la première publication palestinienne majeure qui développe le concept d’apartheid dans le contexte international actuel. Il considère l’apartheid comme un élément structurel qui contribue à renforcer le colonialisme sioniste de peuplement des deux côtés de la ligne verte et contre le peuple palestinien dans son ensemble. En outre, le rapport illustre la double exigence de mettre fin au colonialisme de peuplement d’Israël et de réaliser le droit des Palestiniens à l’autodétermination. Le rapport associe des voix et des analyses palestiniennes claires aux appels internationaux plus larges demandant la fin du régime d’apartheid israélien. La société civile palestinienne demande la décolonisation et le démantèlement du colonialisme de peuplement et du régime d’apartheid d’Israël, la réalisation du droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination, systématiquement bafoué depuis le mandat britannique, et le droit au retour des réfugiés et exilés de la diaspora.
Ce rapport sans précédent sur l’apartheid est le fruit de quatre années de recherche et de plaidoyer de la coalition des organisations palestiniennes de défense des droits humains. Au cours de cette période, et grâce aux efforts de cette coalition, la communauté internationale a de plus en plus reconnu la réalité d’oppression du régime d’apartheid d’Israël. Si Al-Haq est conforté par la reconnaissance croissante de l’apartheid israélien dans le monde, nous constatons que le colonialisme sioniste de peuplement et sa logique de transferts de population et d’élimination sont absents des analyses et rapports récents sur l’apartheid des organisations israéliennes et internationales de défense des droits de l’homme telles que Yesh Din, B’Tselem, Human Rights Watch et Amnesty International. C’est cette lacune que le présent rapport cherche à combler.
Ce rapport vise à compléter le discours actuel sur l’apartheid et à plaider en faveur de la reconnaissance des pratiques coloniales d’Israël, passées et présentes, et de son utilisation persistante de politiques coloniales de peuplement à l’encontre du peuple palestinien, en reconnaissant le lien entre la lutte palestinienne pour l’autodétermination et le mouvement mondial plus large de libération des populations autochtones contre le colonialisme et d’autres formes associées de racisme structurel et institutionnalisé.
Depuis 1948, les Palestiniens subissent une Nakba (catastrophe) continue : déplacement forcé, vie de réfugié et d’exil ; le déni de leur droit au retour en Palestine ; et un processus continu de domination, d’occupation par une puissance étrangère, d’annexion, de transfert de population et de colonisation de peuplement. C’est dans le contexte de ces violations historiques et continues qu’Al-Haq analyse l’apartheid en tant qu’outil du projet sioniste de colonisation de peuplement, plutôt que de l’isoler des faits contextuels. Le rapport explore tous les aspects du régime raciste institutionnalisé d’Israël, y compris l’histoire de sa formation, avant et pendant le début de la Nakba en 1948 ; la base légale du maintien de l’apartheid dans les lois fondamentales constitutionnelles d’Israël, d’autres règlements et les ordres militaires ; et l’importance de mettre en œuvre l’autodétermination promise de longue date au peuple palestinien, mouvement mondial de libération des peuples autochtones contre le colonialisme et d’autres formes associées de racisme structurel et institutionnalisé.
Parmi les nombreuses conclusions de ce rapport, l’une des principales est que toute qualification de la situation en Palestine comme un ‘conflit’ ignore la réalité de la situation. La dynamique de rapport de force asymétrique, l’occupation prolongée et illimitée, la nature abusive de cette occupation, ainsi que le transfert et les expulsions constantes de la population au mépris total du droit international montrent que les politiques d’Israël sont plus qu’un régime d’apartheid et s’apparentent à une politique coloniale de peuplement au XXIe siècle, avec l’intention de déplacer et d’éradiquer le peuple palestinien de sa patrie.
Nous considérons qu’il n’y aura pas de solution à la situation tant que la communauté internationale continuera à ignorer les violations systématiques des droits humain et le régime d’apartheid colonial d’Israël et, par-là, à soutenir le projet illégal de colonisation de peuplement sioniste au détriment de la libération palestinienne. Ce rapport appelle la communauté internationale, les Nations unies, les États et les communautés du monde entier à agir contre le régime colonial d’apartheid israélien par le biais d’une série de recommandations, notamment :
- Pour que les États tiers prennent des mesures en vue de décoloniser complétement la Palestine. Cela doit impliquer le démantèlement de toutes les structures de domination, d’exploitation et d’oppression et la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris le droit à l’autodétermination et au retour dans leurs foyers, leurs terres et leurs propriétés ;
- Les États tiers à reconnaître et à condamner, y compris par le biais d’organisations régionales et internationales, les lois, les politiques et les pratiques discriminatoires d’Israël qui ont instauré de manière cumulée, et continuent de maintenir, un régime d’apartheid d’oppression et de domination raciale systémique, sur le peuple palestinien dans son ensemble ;
- Coopérer pour mettre fin à la situation illégale créée par le régime israélien d’apartheid et de colonisation de peuplement en appliquant des sanctions économiques au niveau national et multilatéral, en rompant les liens diplomatiques, culturels et commerciaux avec Israël comme l’exige le droit international et en suspendant les accords commerciaux et de coopération existants avec Israël, y compris les accords nationaux et régionaux ;
- Que les États membres de l’Assemblée générale des Nations Unies adoptent une résolution visant à reconstituer le Comité spécial des Nations Unies contre l’apartheid et le Centre des Nations Unies contre l’apartheid afin d’examiner la perpétration par les autorités israéliennes du crime contre l’humanité qu’est l’apartheid contre le peuple palestinien dans son ensemble, et de donner à ces organes les moyens de poursuivre de manière proactive le démantèlement du régime israélien d’apartheid et de colonisation de peuplement.
- Que le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale accélère l’enquête en cours sur la situation en Palestine sans retard injustifié, notamment sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, y compris, entre autres, les crimes d’apartheid, de transfert de population, d’appropriation et de destruction de biens, de pillage, de persécution, d’homicide volontaire, de meurtre et de torture perpétrés sur le territoire palestinien.
Ressources additionnelles:
* Voir notre fiche d’information ici.
* Voir l’infographie Visualiser la Palestine intitulée Diviser et dominer ici.