Madame, Monsieur, Vous êtes candidat aux élections européennes. Les signataires représentent l’association AURDIP, association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine. Vous n’ignorez pas les drames que….
Madame, Monsieur,
Vous êtes candidat aux élections européennes.
Les signataires représentent l’association AURDIP, association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine.
Vous n’ignorez pas les drames que suscite dans cette région la politique de l’Etat d’Israel, c’est à dire la poursuite de la colonisation des territoires occupés, le blocus cruel de la bande de Gaza, les bombardements des populations civiles qui ont eu lieu au mois de janvier, pour ne citer que quelques unes des exactions les plus flagrantes, certaines récentes, d’autres anciennes.
Vous savez que si le passé est sanglant, l’avenir s’annonce encore pire avec un gouvernement qui surenchérit dans l’agressivité, nargue le droit international et les décisions de l’ONU, menace la paix du monde, y compris, peut-être, si on devait en croire un ministre connu pour ses propos racistes et extrémistes, par l’utilisation de bombes nucléaires contre d’autres pays de la région.
Dans ce contexte, les positions actuelles des autorités européennes nous apparaissent comme particulièrement inquiétantes.
Contrairement à l’administration américaine, qui semble disposée à peser dans le sens d’un respect minimal des décisions de l’ONU : arrêt de la colonisation, engagement pour un état palestinien indépendant et souverain, plusieurs gouvernements européens se prononcent pour un « rehaussement » de l’accord d’association entre l’Union Européenne et Israël, et ceci sans poser le moindre préalable, alors que l’article 2 de cet accord stipule que « les relations entre les parties, de même que toutes les dispositions du présent accord, se fondent sur le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques, qui inspire leurs politiques internes et internationales et qui constitue un élément essentiel du présent accord ».
Déjà en avril 2002, le parlement européen, constatant le non-respect de ces droits et de ces principes avait appelé à la suspension de l’accord d’association entre l’Union Européenne et Israël. Il nous semble qu’aujourd’hui la situation n’est pas moins grave, loin de la. Au nom de beaucoup de citoyens et électeurs européens favorables à la justice et à la paix, nous vous demandons de vous prononcer publiquement sur ce point : êtes vous favorables à suspendre la coopération, notamment économique, scientifique, technique et militaire, tant que l’Etat d’Israel ne respectera pas le droit international ?
Dans cette attente, nous vous prions d’agréer l’expression de nos sentiments les meilleurs ;
Le 26 mai 2009
Viviane Baladi, directeur de recherches au CNRS
Sonia Dayan-Herzbrun, professeur a l´Université Paris-7 (Denis Diderot)
Ivar Ekeland, ancien président de l’Université Paris-Dauphine
Michael Harris, professeur a l´Université Paris-7 (Denis Diderot)
Rabah Tahraoui, professeur a l’Université de Rouen
Gérard Toulouse, de l’Académie des Sciences