Source : ArabLit Quarterly

Une faim qui défait les mots

Je ne me suis jamais mis à écrire en tant qu’écrivain. Mon intention n’a jamais été de me définir par une profession ou une identité littéraire. J’ai écrit simplement parce que l’écriture était l’air nécessaire à ma vie. C’était un moyen de façonner ma journée, d’organiser les émotions qui me submergeaient, de faire émerger un espace éphémère de calme au sein d’un chaos infini. Écrire n’était pas une fenêtre sur le monde – c’était une fenêtre sur moi. Et quand j‘ai acquis les mots, j’ai eu l’impression que j’avais trouvé un ami sur cette inhumaine planète : quelqu’un qui écoutait sans fuir, qui donnait l’impression qu’on pouvait momentanément échapper au monde.