Blackout complet à Gaza : Israël impose un désastre humanitaire aux Palestiniens de la bande de Gaza

Le ciblage délibéré de civils est un crime de guerre

Voici le cinquième jour de l’offensive d’Israël contre Gaza, suivant les horribles massacres commis par des militants palestiniens dans le sud d’Israël et le lancement indiscriminé de milliers de roquettes sur des lieux de vie de civils dans tout le pays, actions qui équivalent à des crimes de guerre. Le nombre de morts, de personnes manquantes et de blessés et l’étendue des destructions augmente. À présent, Israël attaque Gaza à une échelle inconnue jusqu’alors, dans une pluie de destruction sur la bande de Gaza, dont il est difficile de voir comment la population se remettra. Un usage de la force indiscriminé et disproportionné contre des civils, des attaques de maisons d’habitation et d’équipements civils sont interdits et représentent de graves violations du droit international humanitaire.

À l’heure qu’il est, la centrale électrique de Gaza a cessé de fonctionner par manque de carburant, ce qui veut dire que le réseau électrique de Gaza ne fournit plus d’énergie et que le territoire a été plongé dans une panne totale d’électricité. Cela présage d’un désastre humanitaire sans précèdent.

Selon le Ministère palestinien de la santé, à 14h30 (heure de Jérusalem) le nombre de morts a atteint 1 055 et plus de 5 000 personnes ont été blessées. Environ 60% des blessés sont des femmes et des enfants. Selon les Nations Unies  , les bombardements ont causé des dommages extensifs à des maisons d’habitation et à des infrastructures civiles vitales à Gaza, dont des hôpitaux et d’autres services médicaux. Le nombre de morts et de blessés et l’étendue des destructions continue à s’élever. La fourniture de médicaments, d’équipement médical et d’autres biens vitaux s’épuise rapidement.

Le 9 octobre, le ministre israélien de la défense, Yoav Galant, a fait l’annonce suivante : « J’ai donné l’ordre d’un siège complet de la bande de Gaza. Il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas de carburant, tout est fermé. Nous nous battons contre des animaux humains et nous agirons en conséquence ». Au soir du 7 octobre, le ministre de l’énergie et de l’équipement, Israël Katz, a annoncé  une décision d’arrêter de fournir de l’électricité à la bande de Gaza, qui passait par 10 lignes d’approvisionnement endommagées pendant la journée de samedi, apparemment par des tirs de roquettes. Le lundi 9 octobre, il a annoncé  que la fourniture d’eau achetée à Israël par l’Autorité Palestinienne pour Gaza serait immédiatement coupée également.

Hier, l’Égypte a fermé le passage de Salah a-Din entre Gaza et l’Égypte à l’entrée de marchandises à cause des bombardements israéliens. Même s’il devait rouvrir et que la livraison de carburant reprenne, le volume en serait sans doute insuffisant pour faire fonctionner la centrale, les ambulances et des génératrices, utilisées dans toutes la bande de Gaza pour faire face à la baisse chronique d’énergie y compris dans les hôpitaux, dans les infrastructures d’eau et sanitaires ainsi que dans les logements.

Le service de l’eau des municipalités côtières (CMWU) a averti que la coupure par Israël de sa fourniture directe d’eau aggrave fortement la pénurie d’eau disponible pour la population, affectant aussi la qualité de l’eau dans le réseau de distribution. Le manque d’électricité et la pénurie de carburant avaient déjà conduit à faire cesser les opérations dans de nombreuses usines de désalinisation ainsi que dans les unités de traitement des eaux usées, avant ce blackout. Les conséquences sont un manque d’eau potable pour la population, l’impossibilité d’avoir de l’eau au robinet et de pomper et de traiter les eaux usées loin des habitations. Des eaux usées non traitées sont versées dans la mer du fait du manque de possibilité de faire marcher les équipements de traitement, créant des menaces pour l’avenir de la santé et de l’environnement.

La décision d’Israël de couper complètement la fourniture d’eau, de nourriture, de carburant, d’électricité et d’autres biens à Gaza, dans le contexte d’une crise humanitaire en cours  dans la bande de Gaza, elle-même causée en bonne part par les 16 années de blocus de Gaza par Israël et les décennies de restrictions de déplacements qui l’ont précédée, de même que ses attaques répétées contre la bande de Gaza.

Pourtant les actions de ces derniers jours représentent une perversité d’une profondeur inconnue jusqu’alors, un mépris total pour la population civile et des actes cruels, illégaux de représailles.

Nous appelons les personnes de conscience et la communauté internationale au sens large à intervenir immédiatement et à exiger qu’Israël respecte le droit international, s’abstienne de viser des civils et restaure la fourniture d’eau et d’électricité. Un accès humanitaire doit être facilité sans délai. Les acteurs palestiniens doivent aussi respecter le droit international, y compris dans leur traitement des otages.

Traduction SF pour l’AURDIP