L’ambassadeur américain Tom Nides dit que les Palestiniens n’ont pas besoin de droits, ils ont juste besoin ‘d’argent’

L’ambassadeur américain en Israël Tom Nides a fait un podcast avec David Axelrod la semaine dernière et il a été plus sincère que jamais – et ce qui en ressort….

L’ambassadeur américain en Israël Tom Nides a fait un podcast avec David Axelrod la semaine dernière et il a été plus sincère que jamais – et ce qui en ressort est étonnant : Israël est maintenant « en feu » et les Palestiniens n’ont pas l’égalité des droits. Mais les Palestiniens n’ont pas besoin de droits, ils ont juste besoin « d’argent ».

Et qu’est-ce qui l’empêche de dormir la nuit ? Quelle est sa « plus grande peur » ? Israël a « perdu son récit » sur les campus universitaires aux États-Unis, y compris parmi les jeunes Juifs !

Ainsi, les Palestiniens sont tués à droite et à gauche parce qu’ils résistent à l’occupation, et l’inquiétude et la peur de l’ambassadeur, c’est que le récit pro-israélien ne soit pas bien rapporté sur les campus. Que ceux qui soutiennent Israël aient peur de s’exprimer !

Je ne pense pas que vous puissiez avoir une meilleure démonstration du rôle narcissique du lobby israélien que dans l’échange Axelrod-Nides du 16 février. Nides est un type smpa, un homme d’affaires de Duluth affable, dont les connexions familiales dans la communauté juive officielle a propulsé sa carrière dans le Parti Démocrate, jusqu’à un poste de grande confiance offert par Joe Biden. Et qu’est-ce qui lui importe réellement ? Promouvoir Israël sur les campus !

Il n’est en réalité qu’un hacker pro-israélien, mais Axelrod aussi : Ces deux puissants initiés dans la soixantaine se font la courte échelle pour démontrer leur attachement émotionnel à Israël en tant que démocratie supposée, tout en omettant les assassinats de Palestiniens. Le plus dérangeant peut-être dans cette performance, c’est quand Nides se vante d’aller à toutes les shivas pour chaque Israélien tué par des « terroristes », et puis déplore que d’innocents Palestiniens soient tués eux aussi – et rien au sujet de leurs funérailles, parce qu’il ne s’y rend pas.

Ce racisme anti-palestinien est profondément ancré chez nos politiques, mais le fait que Nides s’en vante devrait être embarrassant. Et c’est un « libéral » ! Qui nous dit que les Palestiniens veulent « de l’argent » par des droits.

Écoutons ce que Nides et Axelrod ont à dire.

Nides critique Netanyahou parce qu’il pousse en avant des projets pour dépouiller le système judiciaire de ses pouvoirs et pour légaliser les colonies. « Nous disons au Premier ministre, comme je le dis à mes gosses : Activez les freins, ralentissez… Vous allez trop vite. » Cela a fait les gros titres des nouvelles.

Axelrod dit que la critique par un ambassadeur et le président Biden aussi est « tout à fait inhabituelle ».

Nides s’extasie devant la démocratie israélienne et explique à quel point cette perception est importante pour le travail de commercialisation et la défense d’Israël par les États-Unis.

Tout d’abord, c’est une vibrante démocratie, comme le prouvent les dizaines de milliers de personnes qui manifestent tous les samedis… La réalité, c’est que 72 % des gens de ce pays ont voté pour la cinquième fois en deux ans. C’est incroyable. Nous ne pouvons que rêver de cela en Amérique…

Au bout du compte, les États-Unis ne seront pas en position de dire et d’imposer à Israël comment ils choisissent d’avoir leur Cour Suprême… Pour parler clairement, la seule chose qui lie nos pays, c’est un sens de la démocratie, un sens des institutions démocratiques.

C’est ainsi que nous défendons Israël à l’ONU, c’est ainsi que nous défendons les valeurs que nous partageons.

Et les États-Unis ne cesseront jamais de défendre Israël. Biden le dit. Nides :

Ecoutez, le plus important, c’est que cette relation entre les États-Unis et Israël est indissoluble, c’est la directive que j’ai reçue du président lorsque j’ai pris ce poste… Comme vous le savez, David… Biden tient énormément à Israël. Il croit dans son cœur et dans son âme, dans ses hishkes, comme nous Juifs le dirions… Il dirait : Vous n’avez pas besoin d’être un Juif pour être un Sioniste. »

« Nous Juifs », c’est un signal ; les deux hommes se détendent. Axelrod et Nides échangent leur bonne foi sioniste et leur « fierté » mutuelle « à l’égard d’Israël ». Axelrod, 68 ans, ancien premier conseiller de Barack Obama, dit qu’il a grandi à New York dans un famille d’immigrants – et qu’ils ont rassemblé de l’argent pour envoyer leurs grands parents en Israël. « Quelque chose que ma famille et moi avons toujours regardé avec orgueil, c’était cette vibrante démocratie… une démocratie florissante dans une partie du monde qui n’a vraiment jamais vu de démocratie. » Et est-ce que cela ne ferait pas du tort à « l’âme d’Israël » si le système judiciaire perdait son indépendance ?

« Je me soucie profondément d’Israël », dit Nides. Il est allé pour la première fois en Israël à la fin des années 1970 alors qu’il avait 15 ans. Et à l’heure actuelle, les Juifs américains s’inquiètent de ce que les changements de Netanyahou puissent saper la « démocratie » israélienne. « Les Juifs américains, et pas seulement les Juifs libéraux réformés comme moi, mais les Juifs modérés et conservateurs sont tout aussi inquiets. »

(Pour votre information, Peter Beinart a fait exploser l’idée d’une démocratie juive dans le New York Times->https://www.nytimes.com/2023/02/19/opinion/israel-democracy-protests.html] de cette semaine. « [Vous ne Pouvez pas Sauver la Démocratie dans un État Juif. » Tous les Juifs américains ne sont pas muets et vendus.)

Axelrod demande si Nides s’inquiète de cet « effilochement » du soutien juif américain si Israël prend une tournure non démocratique, si la politique expansionniste d’Israël se poursuit (comme elle l’a fait depuis 56 ans) ? Voilà ce qui empêche Nides de dormir la nuit :

Ce qui m’inquiète vraiment, David, ce qui m’empêche de dormir la nuit, c’est ce qui se passe sur les campus universitaires. Voilà ce qui m’inquiète vraiment… Si tu te lèves et que tu es un gamin juif ou un gamin non juif et que tu parles d’Israël, c’est très difficile. Nous avons perdu le récit des campus universitaires et nous devons nous concentrer là-dessus… J’ai fait une cassette pour Hillel… J’ai dit, Écoutez les gars, nous avons perdu ce récit. Vous pouvez être des gens pro-Israël et pro-Palestiniens ! D’une certaine façon, nous avons raté ce récit sur les campus universitaires. Vous pouvez discuter en disant je m’intéresse au peuple palestinien et je m’intéresse à Israël. Pas de problème, il n’y a rien de mal là-dedans !

Axelrod se lance : Vous pouvez être opposé au terrorisme et à la brutalité qu’ont connue les Israéliens et être critique quand les droits de l’homme des Palestiniens sont restreints. » Restreints – charmant euphémisme !

Nides avoue sa plus grande crainte :

Ce qui me préoccupe plus que tout, c’est la prochaine génération – Tu vois ? La prochaine génération de gosses qui seront sur les campus universitaires et dans les écoles supérieures. Là est ma plus grande crainte : Oui, Israël doit faire des progrès en communication. Il doit communiquer de telle sorte que les jeunes gens croient qu’Israël est un pays démocratique, qu’il protège les droits de la population.

Les deux initiés discutent de la solution à deux États. « A ce stade, cela ressemble à une phrase vide de sens », dit Axelrod ; et Nides dit : c’est une « perspective », mais l’argent est plus important pour les Palestiniens.

Écoute, je ne rêve pas, je ne suis pas un rêveur… C’est pourquoi je me concentre sur les choses qui font la différence, les gars. Tous les jours, je me lève et j’essaie de faire des choses qui aident le peuple palestinien. C’est l’argent… Comme tu t’en souviens, sous l’administration Trump, ils ont coupé tous les financements pour les Palestiniens. C’est réel, c’est matériel. C’est quelque chose qui fait vraiment la différence…

Les gens ne s’intéressent pas à la politique, mais à l’argent : « Le citoyen lambda ne se réveille pas… en disant Oh, où est ma solution à deux États. Non, il se réveille et dit : Où vais-je trouver du travail, puis-je gagner ma vie, puis-je m’acheter une voiture. Çà c’est la réalité. » Beaucoup de gens comme les Trump/Kushner croient à la « paix économique », pas aux droits.

Nides dit pour se défendre qu’il passe la majeure partie de son temps à essayer d’obtenir des choses matérielles pour les Palestiniens.

Alors que nous poursuivons ce genre d’idée d’une solution à deux États…, je passe 60 % de mon temps à essayer d’aider le peuple palestinien. D’accord ? Je passe mon temps à essayer d’obtenir que le pont Allenby soit ouvert 24 H./24 et 7jours/7… J’insiste agressivement pour obtenir un accord sur la 4G afin que les Palestiniens aient la 4G, pas la 2G, sur leurs téléphones… Il s’agit de faire des choses pour le peuple palestinien. Ils disent, oh Tom, c’est de l’incrémentalisme… Je m’en moque. Éducation, soins de santé… Le Palestinien lambda se réveille tous les jours, exactement comme l’Israélien lambda, et tout ce qu’ils veulent, c’est la sécurité et un travail et la liberté et des opportunités, rien de plus compliqué que ça…

Nides pense que Netanyahou fera marche arrière pour des raisons économiques : « La seule chose qui retient l’attention du premier ministre, comme cela devrait, c’est l’impact économique que cela peut avoir… Je pense, peut-être que je rêve, peut-être, mais je pense que des têtes plus froides prévaudront. » (Exactement ce que fait BDS quand il cible l’apartheid.)

Nides dit deux fois qu’Israël est en feu. « Comme je l’ai dit 100 fois au premier ministre, nous ne pouvons passer du temps à des choses qui nous importent ensemble, si votre arrière-cour est en feu. » Et quand le ministre de la Police, Itamar Ben Gvir, est monté sur le Noble Sanctuaire – « à mon avis pour semer le trouble… c’est à mon avis le genre d’absurdité qui met le feu aux poudres. »

Ne t’inquiète pas, quoi qu’Israël fasse, les États-Unis le défendront :

Juste pour qu’il n’y ait pas de malentendu à ce sujet. Nous avons fait revenir Israël, et sur la sécurité et à l’ONU.

Nides se vante alors d’être allé « à chaque shiva de chaque famille de chaque Israélien tué par un terroriste depuis un an et demi… Je comprends la menace qui pèse sur Israël.

Et que penses-tu de tous les Palestiniens tués ? Axelrod fait référence à « l’usage excessif de la force en Cisjordanie ».

Cela me brise le cœur – ça me brise le cœur quand un Palestinien innocent se fait tuer, mais ça me brise certainement le cœur quand un Juif innocent sort d’une synagogue et se fait faucher par un terroriste… C’est terrible.

Ces Palestiniens n’ont pas de droits, mais ne parle pas de leur donner des droits parce que cela mettrait fin au rêve sioniste. Nides :

Finalement, la raison pour laquelle je soutiens une solution à deux États – elle maintient Israël en tant qu’État juif démocratique. Jusqu’à ce que quelqu’un vienne me voir et me dise Eh Tom j’ai une idée nouvelle que tu puisses avoir un seul État et conserver un État juif et démocratique – formidable, montre moi ça. Ce n’est pas possible et, jusqu’à ce que quelqu’un nous montre comment avoir 3 millions de personnes qui vivent en Cisjordanie obtenir les mêmes droits que 9 millions de personnes qui vivent en Israël, que vous puissiez le réaliser, alors parlons en. Mais malheureusement, ce n’est pas le cas. Mais c’est pourquoi c’est important de garder en vie la perspective d’une solution à deux États.

Donc : je suis contre l’égalité des droits. Et 2 millions de personnes à Gaza ne font pas partie de mes préoccupations. Et je suis un libéral. Et Joe Biden a besoin du lobby israélien.