30 détenus palestiniens entament une grève de la faim collective et ouverte contre leur détention arbitraire sans inculpation ni procès.

Aujourd’hui, 30 Palestiniens en détention administrative, détenus arbitrairement dans les prisons de l’occupation israélienne, entament une grève de la faim collective ouverte contre leur détention illégale. Cette grève de la….

Aujourd’hui, 30 Palestiniens en détention administrative, détenus arbitrairement dans les prisons de l’occupation israélienne, entament une grève de la faim collective ouverte contre leur détention illégale. Cette grève de la faim collective est une réponse à la vaste escalade des autorités d’occupation israéliennes en matière de détention administrative visant les défenseurs des droits humains, les étudiants, les politiciens et les anciens prisonniers palestiniens. Elle met en évidence le recours accru des autorités d’occupation israéliennes à la détention administrative, une procédure dans laquelle les détenus sont maintenus sans inculpation ni procès sur la base d »informations secrètes’ pour une durée indéterminée. Les détenus palestiniens en grève de la faim demandent la fin de la politique de détention administrative, qui constitue une mesure arbitraire, coercitive et punitive de torture à l’encontre de centaines de Palestiniens, dont des femmes, des enfants, des personnes âgées et des militants de la société civile.

Jusqu’à présent, en 2022, les forces d’occupation israéliennes ont étendu leurs pratiques de détention administrative systématique et arbitraire. Selon les documents de l’Organisation des prisonniers palestiniens, il y a actuellement environ 780 détenus administratifs palestiniens qui croupissent indéfiniment dans les prisons de l’occupation sans inculpation ni procès, dont six enfants, deux femmes et trois membres du Conseil législatif palestinien. En fait, le nombre d’ordres de détention administrative émis en 2021 a dépassé de 40 % celui de l’année précédente. Cette augmentation illustre le recours accru des autorités d’occupation israéliennes aux arrestations arbitraires et aux ordonnances de détention administrative contre les Palestiniens engagés dans des manifestations solidaires à travers le territoire palestinien occupé pendant le soulèvement unitaire de 2021. En août 2022, le commandant militaire israélien a émis 272 ordres de détention administrative, dont 143 nouveaux ordres et 129 renouvellements.

Plus de 80 % des détenus palestiniens qui se joignent à cette grève de la faim collective ouverte pour protester contre leur détention sont eux-mêmes d’anciens prisonniers, un phénomène qui met encore plus en évidence le fait que l’occupation israélienne cible les anciens prisonniers palestiniens qui sont régulièrement libérés, arbitrairement ré-arrêtés et placés en détention administrative pendant des mois. Notamment, l’actuel détenu administratif palestinien qui se joint à la grève de la faim collective est l’ancien prisonnier Asem Al-Ka’bi, récemment libéré en avril 2021 après avoir terminé une peine de 18 ans de prison dans la prison du Naqab et ré-arrêté en détention administrative pour six mois le 24 août 2022.

L’expansion de la détention administrative par les autorités d’occupation israéliennes intervient au milieu et en parallèle de la campagne de harcèlement systématique du régime israélien d’occupation et d’apartheid contre la société civile palestinienne, dont la plus récente est la criminalisation de six organisations de la société civile palestiniennes de premier plan en octobre 2021. Salah Hamouri, avocat d’Addameer et défenseur des droits humains, a été arrêté le 7 mars 2022 et a reçu un ordre de détention administrative de trois mois, qui a été renouvelé deux fois, le 5 juin et le 5 septembre. Salah a été arrêté pour la première fois à l’âge de 16 ans et fait depuis l’objet d’un harcèlement judiciaire et administratif continu de la part des autorités d’occupation israéliennes, notamment six périodes d’emprisonnement et d’arrestations arbitraires, plusieurs interdictions de voyager, la séparation d’avec sa famille, la surveillance et l’attaque par des logiciels espions, et plus récemment, la révocation illégale de sa résidence permanente à Jérusalem et son expulsion forcée de Jérusalem.

Historiquement et à présent, les prisonniers politiques palestiniens ont entrepris des grèves de la faim individuelles et collectives pour protester contre la politique systématique et arbitraire de détention administrative des autorités d’occupation israéliennes ; en 2021, près de 60 détenus palestiniens ont entrepris individuellement de telles grèves de la faim. L’augmentation du nombre de détenus palestiniens ayant entrepris des grèves de la faim individuelles en 2022 s’est poursuivie. Tout au long de l’année, plusieurs cas exceptionnels sont apparus dans lesquels des détenus palestiniens faisant la grève de la faim ont atteint des conditions de santé critiques, y compris une menace imminente pour leur vie, notamment Ghadanfar Abu Atwan (65 jours), Kayed Fasfous (131 jours), Miqdad Al-Qawasmeh (113 jours) et Hisham Abu Hawash (141 jours).

En plus de négliger les pratiques de représailles punitives et de mauvais traitements, les tribunaux militaires israéliens rejettent régulièrement les appels soumis contre les ordres de détention administrative des prisonniers grévistes de la faim, malgré des conditions physiques évidentes, en invoquant un ‘danger’ actuel selon des ‘informations secrètes’. Au contraire, les tribunaux militaires israéliens agissent doublement pour confirmer les ordres de détention administrative renouvelés contre les prisonniers palestiniens en grève de la faim, malgré leur état de santé explicitement grave, comme le prouve le cas de Khalil Awawdeh.

La détention administrative reste la mesure la plus extrême que le droit international humanitaire (DIH), constitué des Conventions de Genève de 1949 et de leurs protocoles additionnels, autorise une puissance occupante à employer contre la population occupée. Les experts et rapporteurs spéciaux des Nations Unies ont publié plusieurs déclarations, dont la plus récente date du 21 octobre 2021, condamnant fermement les pratiques israéliennes de détention administrative en violation du droit international, qui continuent de détenir des Palestiniens ‘sans inculpation, sans procès, sans condamnation’, pour une durée indéterminée, sur la base de preuves ‘secrètes’ inaccessibles aux détenus ou à leurs avocats. Notant les grèves de la faim importantes entreprises par plusieurs détenus administratifs à l’époque, les experts de l’ONU ont exprimé une ‘crainte grave’ pour leur vie, appelant les autorités d’occupation israéliennes à ‘les libérer ou les inculper’ et à mettre fin à sa ‘pratique illégale de la détention administrative’, soulignant sa nature arbitraire ‘qui est strictement interdite par le droit international, y compris le droit international humanitaire.’

L’association Addameer de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme affirme son engagement à soutenir les prisonniers et détenus palestiniens et fait écho aux demandes des détenus grévistes de la faim de mettre fin à l’utilisation systématique et arbitraire de la détention administrative. Nous demandons instamment à la communauté internationale de faire pression sur les autorités d’occupation israéliennes pour qu’elles libèrent tous les prisonniers et détenus palestiniens placés en détention administrative, qu’elles leur accordent leur droit à la vie, le meilleur état de santé et de santé mentale possible, ainsi que toutes les garanties juridiques de base, et qu’elles mettent fin à toutes les formes de représailles contre les prisonniers en grève.

Nom Date d’arrestation Ville
1 Nidal Abu Aker (54 ans) 01/08/2022 Camp réfs. Dheisheh
2 Asem Al-Ka’bi (44 ans) 24/08/2022 Camp réfs. Balata
3 Ehab Mas’oud (50 ans) 17/10/2021 Ramallah
4 Ahmad Hajaj (44 ans) 24/08/2022 Ramallah
5 Thaer Taha (43 ans) 01/05/2022 Ramallah
6 Rami Fadayel (43 ans) 05/09/2022 Ramallah
7 Lutfe Salah (43 ans)   Bethlehem 
8 Salah Hamouri (37 ans) 07/03/2022 Jérusalem
9 Ghassan Zawahreh (40 ans) 19/08/2022 Camp réfs. Dheisheh
10 Can’an Can’an (30 ans) 03/08/2022 Hizma
11 Ashraf Abu Iram (36 ans) 07/06/2021 Ramallah
12 Ghassan Karajeh (32 ans) 11/08/2022 Ramallah
13 Saleh Abu Alia (32 ans) 04/03/2022 Ramallah
14 Awad Can’an (32 ans) 02/02/2022 Hizma
15 Laith Kasabreh (31 ans) 01/02/2022 Beit Anan
16 Saleh J’aidi (30 ans) 04/08/2022 Camp réfs. Dheisheh
17 Basel Mizher (29 ans) 12/11/2021 Camp réfs. Dheisheh
18 Majd Al-Khawaja (28 ans) 14/06/2022 Ramallah
19 Jihad Shraiteh (28 ans) 08/05/2022 Ramallah
20 Haitham Sayaj  03/11/2021 Ramallah
21 Mustafa Hasanat (29 ans) 03/02/2022 Bethlehem
22 Azmi Al-Barghouthi (23 ans) 08/05/2022 Ramallah
23 Mohammad Fuqaha (22 ans) 15/03/2022 Ramallah
24 Mohammad Abu Gazi (22 ans) 13/03/2022 Camp réfs Arroub
25 Ahmad Kharouf (22 ans) 13/06/2022 Ramallah
26 Nasrallah Al-Barghouthi (22 ans)   Ramallah
27 Tamer Hajouj (22 ans) 15/03/2022 Ramallah
28 Raghd Shamrouk 12/09/2022 Camp réfs. Dheisheh
29 Zaid Qaddoumi 16/09/2022 Beit Jala
30 Sinar Hamad (20 ans) 18/04/2022 Ramallah