Lettre de l’AURDIP à l’Union syndicale des magistrats concernant sa participation au 64ème congrès annuel de l’Union internationale des magistrats à Tel Aviv

Suite à la participation de l’Union syndicale des magistrats au 64ème congrès annuel de l’Union internationale des magistrats à Tel Aviv, l’AURDIP a écrit la lettre suivante à sa présidente Mme Céline Parisot.

Mme Céline Parisot,
Présidente de l’Union syndicale des magistrats

Madame la Présidente,

Nous avons appris que l’Union internationale des magistrats tiendra son 64ème congrès annuel à Tel Aviv, en Israël, du 18 au 22 septembre 2022 et que l’Union syndicale des magistrats y participera. 

Nous regrettons vivement qu’une association comme la vôtre, qui défend l’état de droit, la justice et les droits de l’homme, ait choisi de tenir une réunion de cette nature en Israël.

Il est pourtant bien connu des juristes et des personnes de bonne volonté qu’Israël viole, à travers l’occupation des territoires palestiniens, de nombreuses règles du droit international, ce qui lui a été si souvent rappelé par le conseil de sécurité et l’assemblée générale des nations unies. Ces violations se font depuis des décennies avec la participation active de la justice israélienne.

En effet, les tribunaux israéliens valident quotidiennement les règles et les effets du système inique de l’occupation, devenu au fil du temps un régime d’apartheid comme l’ont analysé les organisations Amnesty International, Human Rights Watch et B’Tselem..

Sur le plan civil, ils valident les expropriations de terres opérées par l’armée israélienne et les groupes de colons israéliens, et rejettent systématiquement les recours des propriétaires palestiniens. Sur le plan pénal, les tribunaux israéliens assurent une impunité totale aux soldats et aux colons israéliens, auteurs de fréquents actes de violence, tandis qu’ils répriment par des décisions iniques et disproportionnées toute acte de résistance des Palestiniens.

De telles pratiques sont totalement contraires aux normes internationales reconnues en matière judiciaire.

Dès lors, tenir votre congrès en Israël constitue une forme d’aveuglement face à un système judiciaire profondément injuste et pourra être perçu en Israël comme une forme de soutien à la perpétuation de pratiques iniques.

Nous vous remercions pour l’attention que vous voudrez bien porter à notre courrier et nous espérons vivement que vous ne participerez plus à des réunions en Israël.

Ivar Ekeland
Président de l’Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine AURDIP