Une revue scientifique refuse de normaliser l’université Ariel basée dans une colonie israélienne illégale

La revue de chimie Molecules se prononce contre un faux libellé géographique. George P. Smith, lauréat du prix Nobel de chimie, et Malcolm H. Levitt, membre de la Royal Society,….

  • La revue de chimie Molecules se prononce contre un faux libellé géographique.
  • George P. Smith, lauréat du prix Nobel de chimie, et Malcolm H. Levitt, membre de la Royal Society, félicitent le journal pour sa décision basée sur des principes.

La revue scientifique Molecules a pris des mesures pour éviter la normalisation de l’université Ariel, une institution universitaire israélienne située, en violation du droit international, dans une colonie israélienne illégale en territoire palestinien occupé.

Molecules a annoncé récemment la parution d’un numéro spécial avec une rédactrice invitée de l’université Ariel, dont l’affiliation était indiquée de manière erronée comme « Université Ariel, 65 rue Ramat HaGolan, Ariel, Israël ».

Des universitaires soutenant l’appel d’organismes faisant autorité de l’enseignement supérieur palestinien à ne pas reconnaître l’université Ariel ont fait part à Molecules de leurs inquiétudes à propos de cette information trompeuse.

Dans une lettre aux rédacteurs, ils ont incité la revue à indiquer « correctement et factuellement » l’affiliation de la professeure comme « Université Ariel, colonie israélienne illégale d’Ariel, Territoire palestinien occupé ».

Molecules a demandé à la rédactrice invitée de corriger son affiliation, ce qu’elle a refusé de faire. En conséquence, Molecules a été contraint d’annuler le numéro spécial, qui a maintenant été retiré de son site web.

George P. Smith, lauréat du prix Nobel de chimie en 2018 et membre du conseil consultatif de la campagne pour la non-reconnaissance de l’université Ariel, a salué la nouvelle :

« Tout ce que nous demandions dans la pétition originelle était que Madame la professeure Levine corrige l’adresse de son université pour respecter le droit international : Ariel est une colonie juive israélienne en territoire palestinien occupé, pas une ville en Israël. Malheureusement, elle a refusé, choisissant de fait la propagande pro-occupation plutôt que sa propre liberté académique et l’intérêt plus large d’une communauté scientifique mondiale à la publication illimitée des idées et des résultats scientifiques. Les éditeurs de Molecules doivent être félicités pour avoir adopté la seule ligne de conduite responsable dans ces circonstances ».

Malcolm H Levitt, membre de la Royal Society et de la Royal Society of Chemistry, a déclaré :

« C’est une mesure sage et excellente de la part de Molecules que de demander à la rédactrice invitée de l’université Ariel de corriger son affiliation pour en adopter une qui soit reconnue selon le droit international et de supprimer le numéro spécial lorsqu’elle a refusé de le faire. Il faut espérer que beaucoup d’autres revues universitaires feront de même. »

Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale considère comme crime de guerre l’établissement de colonies en territoire occupé. En 2016, le conseil de sécurité des Nations Unies a reconfirmé l’illégalité de l’entreprise de colonisation d’Israël, affirmant qu’elle « n’a aucune validité légale et constitue une violation flagrante selon le droit international ».

Dans un avis juridique, John Dugard, universitaire sud-africain renommé de droit international, a noté que l’université Ariel « fait partie d’une entreprise illégale et criminelle selon le droit international » et que le Statut de Rome maintient que ceux aidant, encourageant ou portant assistance d’une façon ou d’une autre dans la perpétration de crimes prévus dans le Statut « seront pénalement responsables ».

MDPI, la maison d’édition de Molecules, inclut plus de 260 revues universitaires dans son portefeuille. Molecules était la première revue de MDPI.

En 2018, plus de la moitié des orateurs invités se sont retirés d’un colloque scientifique à l’université Ariel à la suite d’appels d’universitaires palestiniens et internationaux. Des scientifiques éminents ont publié une lettre dans le Guardian affirmant que la science ne devrait pas être utilisée « pour normaliser l’occupation [par Israël] des territoires palestiniens ».

La Société sociologique israélienne, l’Association anthropologique israélienne, l’Association européenne d’anthropologie sociale et les branches du Syndicat britannique des universités et collèges d’Exeter, de Leeds, d’Open University, d’Aberdeen, de Brunel et de Brighton se sont toutes engagées à ne pas collaborer avec l’université Ariel.

Plusieurs organes de presse ont corrigé des reportages sur l’université Ariel qui l’indiquait à tort comme située en Israël.