Les étudiants disent que l’université de Manchester est complice du meurtre de Palestiniens

Des étudiants de l’université de Manchester au Royaume-Uni ont fait irruption mercredi dans un conseil d’administration pour demander que les administrateurs désinvestissent de Caterpillar, une entreprise impliquée dans les crimes….

Des étudiants de l’université de Manchester au Royaume-Uni ont fait irruption mercredi dans un conseil d’administration pour demander que les administrateurs désinvestissent de Caterpillar, une entreprise impliquée dans les crimes de guerre israéliens contre les Palestiniens.

Dans une vidéo devenue virale (elle a déjà eu près de 14000 vues), les manifestants objectent à ce que leurs frais d’inscription soient investis dans la compagnie.

Caterpillar fournit de nombreux bulldozers que l’armée israélienne utilise fréquemment pour démolir des maisons palestiniennes, à la fois en Cisjordanie et dans l’Israël actuel.

Dans la vidéo, une manifestante dit qu’ils ont demandé au conseil de désinvestir de Caterpillar depuis trois ans : « ils sont responsables de la démolition de foyers palestiniens », dit-elle. Elle demande au conseil d’administration de s’engager immédiatement à désinvestir.

Mais l’un d’eux réplique en accusant les étudiants d’avoir « envahi » la pièce et dit que « nous sommes déjà conscients du problème. Nous devons gérer cela selon nos propres procédures », affirmant que ce serait « examiné ».
Mais il a refusé de donner une réponse immédiate.

Les étudiants ont dit plus tard dans une déclaration que cette réunion avait été annoncée comme une réunion permettant de « rencontrer les administrateurs ».

Hypocrisie

Sur la vidéo, Michael Crick, un autre membre du conseil, sermonne les manifestants pour avoir « l’insolence de demander une réponse » .

Mais il est vite réduit honteusement au silence quand l’un des manifestants étudiants lui rétorque : « Vous avez l’insolence d’investir dans une compagnie complice de crimes de guerre ».

Il est ironique que Crick soit aussi un célèbre journaliste de télévision sur Channel 4 News, avec un style de journalisme bien connu pour son insistance, comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous.

La réponse de Crick était « condescendante et hypocrite », a dit à The Electronic Intifada Emilia Micunovic, présidente de la campagne BDS étudiante.

Sur leur page Facebook, les étudiants impliqués dans la campagne de boycott, désinvestissement et sanctions à l’université ont expliqué que « les militants BDS ont fait irruption dans la réunion du conseil d’administration pour les forcer à écouter ».

Ils ont déclaré que le conseil est complice de l’apartheid israélien.

« Nous sommes fondamentalement en désaccord avec l’idée que ‘passer par les canaux appropriés’ est la tactique correcte », expliquent-ils. « Nous avons travaillé via ces canaux depuis plus de trois ans. Ils n’ont pas écouté ».

A la fin de la vidéo, les militants sortent, promettant de revenir chaque année jusqu’à ce que l’université désinvestisse.

Des étudiants du groupe People and Planet (Les gens et la planète) ont aussi présenté des requêtes à la réunion, rapporte le Mancunion, le magazine d’information étudiant. Le groupe a insisté pour que l’université désinvestisse des combustibles fossiles.

Alliances

BDS et les groupes militants sur le changement climatique comme People and Planet ont collaboré de plus en plus sur les campus britanniques l’année dernière.

En novembre, Leeds est devenu la première université britannique à désinvestir de l’apartheid israélien, dans le cadre d’une nouvelle pression des militants pour la solidarité avec la Palestine.

Cédant aux requêtes prolongées de BDS, l’université a désinvesti de trois compagnies impliquées dans le commerce israélien des armes.

Les responsables de la communication à l’université ont ensuite minimisé le lien à l’apartheid israélien, affirmant que le désinvestissement faisait partie de leur « stratégie active pour le climat ».

Mais — tout en déclarant leur solidarité avec la campagne palestinienne BDS — People and Planet à Leeds a contesté cela, soulignant que l’université investit encore lourdement dans les combustibles fossiles.

En violation de leur propre « politique d’investissement socialement responsable », l’université de Manchester demeure investie dans Caterpillar à hauteur de plus de 630000 dollars, disent les militants.

L’université de Manchester et Michael Crick ont tous deux été invités à commenter.