Nomination d’une scientifique israélienne empêchée pour avoir soutenu le refus de servir en Cisjordanie

Des responsables de l’université réagissent à la décision du ministre des Sciences Ofir Akunis de bloquer la nomination de la professeure Yael Amitai à un comité scientifique israélo-germanique, décision qui pourrait nuire à la réputation universitaire internationale d’Israël.

Le ministre des Sciences et Technologies Ofir Akunis a bloqué la nomination de la chercheuse de pointe sur le cerveau, Prof. Yael Amitai, à un comité scientifique israélo-germanique, disant que c’était parce que, un an auparavant, elle avait signé une pétition pour soutenir les soldats qui refusaient de servir en Cisjordanie occupée.

Une source impliquée dans ce domaine a mis en garde contre les dommages professionnels potentiels pour Amitai qui dirige le Collège Inter-facultés des Sciences du Cerveau à l’université Ben Gurion dans le Negev, ajoutant qu’une intervention politique dans la recherche en Israël pourrait causer des dommages et faire du tort au statut d’Israël aux yeux des fondations étrangères.

Directeur du Forum des Dirigeants d’Université et Président de l’université de Tel Aviv, le Prof. Joseph Klafter a écrit à Akunis, le mettant en garde sur les dommages potentiels pour les intérêts israéliens. La décision d’Akunis a d’abord été reportée après le week-end par Israel Hayom.

Le conseiller en communication d’Akunis, Chad Yehezkeli, a dit que le ministre « a décidé de ne pas signer l’avis de nomination de Mme. Amitai en tant que représentante à la Fondation germano-israélienne pour la Recherche Scientifique, non pas à cause de ses opinions mais parce que, dans le passé, elle avait signé une pétition encourageant un projet de refus aux Forces de Défense Israéliennes.

Le ministre des Sciences pense inapproprié que quelqu’un qui encourage ce refus puisse représenter Israël dans des forums internationaux ». Akunis s’est par ailleurs vanté de sa décision dans un post sur Facebook.

Après être passée par les procédures d’admission du comité, elle a commencé à examiner les demandes de subvention. Quelques heures plus tard, dit-elle, elle a reçu un appel téléphonique urgent du ministère des Sciences lui disant d’arrêter d’examiner les documents pare que son adhésion au comité n’avait pas été approuvée.

Quelques jours plus tard, après s’être enquise d’une réponse afin de pouvoir examiner les documents avant la prochaine réunion du comité, on lui a dit qu’Akunis ne voulait pas approuver sa nomination.

Le Forum des Dirigeants d’Université a demandé au Premier ministre Benjamin Netanyahu d’intervenir et d’approuver la nomination d’Amitai.

« C’est une situation embarrassante pour l’Etat d’Israël, dans laquelle le ministre en charge des sciences n’aura ne cesse de se glorifier auprès de ses partisans politiques, tout en sacrifiant sur l’autel de la politique les intérêts de l’État d’ Israël et le statut de l’université israélienne dans son ensemble, mettant en danger les millions d’euros supposés aller aux chercheurs et scientifiques israéliens », a dit la requête.

Des responsables d’université, qui ont demandé à ne pas être identifiés, ont accusé Akunis de mettre en danger le standing académique international d’Israël. « C’est une preuve supplémentaire des tentatives du gouvernement pour se servir de son large pouvoir pour introduire la politique dans la recherche et l’académie », a dit un responsable.

« Il s’agit du rejet de la nomination juste et méritée d’une éminente chercheuse experte dans son domaine, directrice d’un département de l’université, simplement parce que le ministre souhaite gagner quelques points politiques dans son parti, sans même du tout chercher à connaître la chercheuse ou même simplement lui parler. Il est choquant que, pour un soutien à court terme dans le comité central d’un parti, des ministres du gouvernement soient prêts à agir ouvertement contre les intérêts nationaux de l’État d’Israël. »

Les responsables ont accusé le ministre de faire de la publicité à cette histoire pour engranger des points à droite aux dépens de dommages ultérieurs pour le statut international de l’université d’Israël.

La Fondation Germano-israélienne pour la Recherche Scientifique a répondu que la question de la nomination de représentants était sous l’autorité exclusive d’Akunis. Le bureau du ministre n’a pas répondu aux questions concernant les dommages possibles de cette décision sur l’université israélienne.