Environ 1,9 millions de Palestiniens, soit à peu près 90% de la population de Gaza, ont été déplacés au moins une fois depuis octobre 2023, souvent après avoir perdu des membres de leur famille et l’essentiel de leurs biens. On estime qu’à la fin de la première année de l’attaque, les habitants de Gaza ont été déplacés en moyenne six fois.
“Il n’y a pas de demi-mesures. Rafah, Deir al-Balah, Nuseirat – annihilation complète. ‘Tu effaceras le souvenir d’Amalek de sous les cieux’ – il n’y a plus de place au paradis ».
Bezalel Smotrich, ministre des finances d‘Israël avril 2024
Introduction
Depuis octobre 2023, le régime israélien exerce un génocide dans la bande de Gaza. Il a tué des dizaines de milliers de gens, blessé des centaines de milliers de plus, détruit des maisons et des infrastructures vitales et affamé la plupart de la population – tout cela faisant partie d’une attaque systématique et coordonnée visant à anéantir tous les aspects de la vie dans la bande de Gaza (pour plus de détails, voir le rapport de B’Tselem Notre Génocide , juillet 2025).
À la date d’octobre 2025, selon les données publiées par le ministère de la santé de Gaza, le nombre de personnes tuées directement par l’attaque de la bande de Gaza est estimé à 68 519, dont une majorité de civils n’ayant pas pris part aux hostilités ; le nombre de blessés est estimé à 170 382. Plusieurs études parues au cours de l’offensive montrent que ces données sont une sous-estimation significative du nombre de morts et il y a des raisons de croire que le nombre réel de blessures résultant de l’agression israélienne est bien plus élevé. Aucune évaluation de ce type n’a été effectuée concernant les blessés, mais étant donné l’effondrement du système de santé de Gaza et des limitation similaires, ces deux séries sont susceptibles d’avoir été sous-estimées .
La crise créée par Israël ayant entraîné un énorme déplacement est une composante centrale du génocide qu’il perpétue dans la bande de Gaza. Au cours de ces deux années, Israël a régulièrement ordonné aux habitants de Gaza de se déraciner. Environ 1,9 millions de Palestiniens, soit à peu près 90% de la population de Gaza, ont été déplacés au moins une fois depuis octobre 2023, souvent après avoir perdu des membres de leur famille et l’essentiel de leurs biens. On estime qu’à la fin de la première année de l’attaque, les habitants de Gaza ont été déplacés en moyenne six fois. Le déplacement qu’Israël leur a imposé les a privés de leur humanité et de leur dignité et les a obligés à errer pendant des mois d’un camp de déplacement à un autre dans une lutte quotidienne pour la survie.
Après avoir ordonné à des gens de fuir leurs maisons, Israël a concentré les personnes déplacées dans des zones de plus en plus réduites où les conditions de vie étaient impossibles. Bien que présentées par Israël comme de zones sûres, l’armée israélienne les bombardait systématiquement et procédait à des tirs. Sans aucune possibilité réelle de trouver un abri offrant protection contre les attaques israéliennes, ni accès sécurisé à de la nourriture, de l’eau et des services de base, les habitants de Gaza ont vite appris que nulle part dans la bande de Gaza il n’y avait de sécurité.
Comme il est montré dans les sections suivantes du rapport, le déplacement permanent a nui à la santé physique et mentale des habitants de Gaza, à leurs groupes familiaux et au tissu social de cette population. Étant données les conséquences prévisibles, ce déplacement peut être compris comme un moyen central pour Israël de détruire la société palestinienne à Gaza en tant que groupe, en d’autres termes, un moyen de commettre un génocide contre les Palestiniens de la bande de Gaza (pour plus d’éléments, voir « Qu’est-ce que le Génocide ? » dans Notre Génocide, juillet 2025).
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