Ceci n’est pas un appel à l’aide — c’est l’avertissement final

(Ramallah – Gaza : 27 juillet 2025) La Société du Croissant Rouge-Palestine (Palestine Red Crescent Society, PRCS) émet une alerte urgente sur les conditions humanitaires catastrophiques, et en détérioration rapide, dans la Bande de Gaza. L’occupation israélienne continue à maintenir une politique de famine systématique, mise en œuvre grâce à un blocus suffoquant et à de sévères restrictions sur l’entrée de l’aide humanitaire.

Les données officielles indiquent que 127 personnes — dont 85 enfants — sont mortes de faim et de malnutrition sévère depuis le début de la guerre. Ce bilan horrible est le signe clair d’un effondrement humanitaire en accélération. La vie à Gaza est devenue presque invivable, les civils se voyant refuser l’accès aux nécessités les plus fondamentales : la nourriture, l’eau et les médicaments.

Depuis la fin de mai, la situation s’est aggravée dramatiquement avec l’introduction d’un nouveau mécanisme de distribution d’aide humanitaire géré par la prétendue « Fondation humanitaire pour Gaza » qui a remplacé le système humanitaire qui fonctionnait précédemment. Selon le ministère de la Santé de Gaza, plus de 1000 personnes ont été tuées alors qu’elles attendaient dans des queues mises en place pour l’aide humanitaire, en tentant désespérément d’obtenir de la nourriture.

Plus de deux millions de personnes sont maintenant confrontées à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire. des milliers de familles n’ont pas eu un seul repas depuis des jours. Les hôpitaux sont débordés par les cas de malnutrition sévère, d’amaigrissement et d’évanouissement — particulièrement parmi les enfants, les femmes enceintes, les mères allaitantes et les personnes âgées.

Les laits maternisés ne sont pas disponibles et l’alimentation au sein est rendue presque impossible à cause de la malnutrition des mères, ce qui met les vies des bébés en grave danger. Le manque de suppléments nutritionnels et de médicaments vitaux bloque encore davantage les travailleurs de santé, qui continuent à servir leurs communautés, bien qu’ils soient eux-mêmes confrontés à la faim et aux privations.

La Société du Croissant rouge-Palestine affirme que cet affamement délibéré des civils constitue un crime de guerre et une violation grave de la Quatrième Convention de Genève, en particulier :

• de l’Article 54, qui interdit l’affamement des civils comme méthode de guerre ;
• de l’Article 55, qui oblige la puissance occupante à livrer de la nourriture et des fournitures médicales à la population sous occupation.

La Société du Croissant rouge-Palestine appelle de manière urgente la communauté internationale et toutes les Hautes Parties contractantes des Conventions de Genève à prendre des mesures immédiates et concrètes pour arrêter ce crime :

• en mettant en place un cessez-le-feu immédiat et permanent ;

• en ouvrant tous les passages vers Gaza afin de permettre l’entrée sans restriction de l’aide humanitaire ;
• en assurant un accès sûr et sans entraves à la livraison de l’aide humanitaire dans toutes les régions et à toutes les populations vulnérables dans la totalité de la Bande de Gaza ;
• en protégeant les travailleurs humanitaires et les secouristes, qui doivent être capables d’opérer sans menaces ni obstructions ;
• en facilitant l’entrée terrestre de l’aide humanitaire, ce qui demeure la méthode la plus efficace et la plus équitable pour les livraisons. Les largages aériens ne fournissent qu’un secours limité, ils ne permettent pas de garantir une distribution équitable et ils ont causé des blessures à cause de chutes incontrôlées de colis.

Le silence continu de la communauté internationale et son échec à respecter ses responsabilités juridiques et morales la rendent complice de ce crime collectif.