Alerte urgente : le crime d’affamement de masse à Gaza augmente – une action internationale immédiate est nécessaire pour sauver des vies et empêcher un effondrement total

La Commission indépendante pour les droits humains [Independent Commission for Human Rights, ICHR], le réseau des ONG palestiniennes [Palestinian NGO Network, PNGO] et le Conseil des organisations palestiniennes pour les droits humains [Palestinian Human Rights Organizations Council, PHROC] alertent de manière urgente sur la détérioration rapide des conditions humaines et sanitaires dans la Bande de Gaza. La famine a maintenant atteint un nouveau stade critique, posant une menace imminente de morts en masse, si la communauté internationale n’intervient pas sans délai.

Le silence continu devant cette politique délibérée d’affamement constitue une complicité avec elle. Sauver des vies à Gaza n’est plus une question de solidarité — c’est un impératif juridique et moral. La famine systématisée imposée par les autorités israéliennes contre plus de 2 millions de Palestiniens reflète une politique délibérée et coordonnée connue sous le nom d’« ingénierie de la famine »— l’utilisation de la faim comme arme de guerre, pression politique et contrôle.

Selon les rapports sur le terrain et les données de la Classification intégrée des phases de la sécurité alimentaire [Integrated Food Security Phase Classification, IPC] et du Réseau des systèmes d’alerte précoces sur la famine [Famine Early Warning Systems Network, FEWS NET], Gaza est maintenant entré en phase 5 (catastrophe/famine)— le niveau le plus sévère— où tous les mécanismes de survie s’effondrent. Les morts de faim et de malnutrition augmentent, avec une privation quasi-totale de nourriture, d’eau et de médicaments. Au moins 111 Palestiniens, dont 76 enfants, sont morts de faim et de malnutrition, et 1021 autres ont été tués en essayant d’accéder à de la nourriture ou à l’aide humanitaire. Plus de 6500 personnes ont été blessés dans des circonstances analogues.

Cette famine n’est plus seulement limitée aux enfants, aux femmes enceintes et aux personnes âgées — elle s’étend aux adultes en âge de travailler, y compris aux travailleurs de santé, au personnel de la défense civile et aux journalistes, élargissant l’étendue de la crise.

Cette réalité catastrophique est un résultat direct de politiques israéliennes délibérées, en particulier de la fermeture complète des frontières depuis le 2 mars 2025, de l’obstruction à l’entrée d’aide humanitaire, des attaques répétées contre les travailleurs humanitaires et les centres de distribution, et du soutien au pillage et au « chaos organisé » qui met en danger les civils. Ces actions continuent malgré les décisions exécutoires à la fois de la Cour internationale de justice (CIJ) et de la Cour pénale internationale (CPI) obligeant Israël à faciliter l’accès à l’aide humanitaire et à protéger les civils.

 De telles violations continues représentent un grave défi à la justice internationale et constituent pour la communauté internationale un test juridique et éthique urgent. Un an après l’opinion consultative de la CIJ sur l’illégalité de l’occupation et après l’accusation de génocide déposée par l’Afrique du Sud, Israël continue à défier le droit international — dynamisé par la complicité meurtrière et l’inaction de la communauté internationale.

L’échec du Conseil de sécurité des Nations Unies, du système onusien et des Hautes Parties contractantes des Conventions de Genève à agir de manière significative représente un abandon profond de leur devoir de protéger les civils.

________________________________________

À la lumière de ce qui précède, nous appelons la communauté internationale à prendre les mesures urgentes suivantes :

  • Faire pression sur Israël pour ouvrir immédiatement et sans conditions tous les passages à la frontière afin d’assurer un flot sûr et régulier d’aide humanitaire vitale— dont la nourriture, l’eau, les médicaments et le combustible — sous la supervision des Nations Unies et d’organismes locaux/internationaux de confiance.
  • Exhorter le gouvernement égyptien à remplir ses responsabilités juridiques et humanitaires en laissant ouvert de manière permanente le passage de Rafah, facilitant l’entrée des patients et de l’aide humanitaire, et à exercer une pression diplomatique sur Israël pour lever le siège immédiatement.
  • Appeler les États arabes et islamiques à mettre en œuvre les résolutions des récents sommets arabes et islamiques en prenant des mesures immédiates et coordonnées pour briser le siège et livrer de l’aide humanitaire — par une pression diplomatique, un soutien financier, médical et logistique et la participation aux efforts de responsabilisation internationale.
  • Établir une enquête internationale indépendante sur l’utilisation de la famine comme méthode de guerre à Gaza, et renvoyer ceux qui en sont responsables devant la Cour pénale internationale, en incitant le procureur à étendre les investigations en cours sur les crimes de guerre et le génocide.
  • Activer tous les mécanismes internationaux de responsabilisation, dont la pression juridique et diplomatique, les sanctions individuelles et la juridiction internationale, contre les responsables israéliens impliqués dans l’affamement et le ciblage systématique des civils.
  • Mettre fin immédiatement au prétendu « Mécanisme humanitaire pour Gaza » qui est devenu un piège meurtrier pour les civils affamés. Le remplacer par un mécanisme d’aide humanitaire transparent et supervisé internationalement qui garantisse une distribution sûre et équitable de l’assistance.
  • Appeler les organisations de la société civile et les institutions nationales des droits humains dans le monde entier à faire pression sur leurs gouvernements pour prendre des positions de principe, lancer des campagnes mondiales de solidarité, documenter les violations et mettre en évidence que la famine est une violation grave du droit international.
  • Faire rendre des comptes à la communauté internationale et aux Nations Unies pour leur échec à empêcher la famine et à protéger les civils. Invoquer et appliquer sans délai la Responsabilité à protéger (R2P), en la traitant comme une obligation juridique et morale contraignante, et non comme une option politique.

________________________________________

La famine à Gaza est une atrocité créée par l’homme et évitable. Le temps des déclarations est passé — une action immédiate est requise pour sauver des vies et restaurer la dignité. L’histoire ne sera pas tendre pour ceux qui ont choisi de se taire.