Un jeune Palestinien de 13 ans est mort après avoir été frappé par balles dans le dos et laissé se vider de son sang

Amr Ali Ahmad Qabha, 13 ans, a été tué par balles le 18 juillet vers 18 H.30 dans le village palestinien de Ya’bad, au sud de Jénine dans le nord de la Cisjordanie occupée, d’après les renseignements rassemblés par Défense des Enfants International – Palestine (DCIP). Deux véhicules militaires venant de la colonie et base militaire de Mevo Dotan sont entrés dans le village et ont pris position dans sa partie nord, où plusieurs soldats sont sortis de leurs véhicules près de la Société des Amis des Patients.

Amr, qui déambulait sur une route près de l’Association, s’est approché sans le savoir du groupe de soldats israéliens postés là. A cause du virage de la route, les soldats ne l’ont tout d’abord pas vu et lui n’a pas eu conscience de leur présence. Alors qu’Amr rebroussait chemin et essayait de se mettre à l’abri, les soldats ont ouvert le feu sur lui à balles réelles d’une distance de 10 mètres (33 pieds) et il a été frappé de 7 balles : trois balles dans le dos, une dans le cou, une dans le ventre, une en haut de la cuisse droite, et une dans l’aine.

« L’impunité systémique crée un contexte ultra permissif dans lequel les forces israéliennes ne connaissent aucune limite et tirent couramment pour tuer les enfants palestiniens dans des circonstances où n’existe aucun risque vital imminent », a dit Ayed Abu Eqtaish, directeur du programme de responsabilité à DCIP. « Les assassinats illégaux d’enfants palestiniens sont devenus la norme, alors que les forces israéliennes sont de plus en plus autorisées à utiliser une force létale intentionnelle dans des situations qui ne le justifient pas. Bref, il s’agit de crimes de guerre sans conséquence. »

Amr est tombé par terre alors que les soldats israéliens s’avançaient vers lui, empêchant quiconque de l’approcher, y compris le personnel médical et les ambulanciers. Alors que les nouvelles des blessures d’Amr se répandaient rapidement dans le village, son père s’est précipité directement sur le site. Malgré les cris et les tirs de semonce des soldats, il est parvenu à atteindre Amr et à le prendre dans ses bras.

D’après le père, Amr était encore en vie à ce moment là, agitant la main pour demander un secours médical, alors qu’il était incapable de parler. Les soldats israéliens ont menotté le père dans le dos, l’ont roué de coups et l’ont obligé à s’asseoir à côté de son fils qui perdait son sang.

Les soldats ont poursuivi la détention et du père et du fils, bloquant l’accès aux ambulances pendant environ 40 minutes. Ce n’est que lorsque les soldats ont été certains qu’Amr était mort qu’ils ont permis à l’ambulance d’approcher et de le transporter au Centre d’Urgence du Gouvernement pour le transférer ensuite à l’Hôpital Gouvernemental de Jénine où il a été déclaré mort à son arrivée.

Les forces israéliennes ont tué 33 enfants palestiniens en 2025 en Cisjordanie occupée, d’après les renseignements rassemblés par DCIP.

207 enfants palestiniens ont été tués par les forces israéliennes et les colons en Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre 2023, d’après les renseignements rassemblés par DCIP.

Les forces israéliennes ont délibérément et systématiquement empêché le personnel médical et les ambulanciers d’atteindre les enfants palestiniens blessés, d’après les renseignements rassemblés par DCIP.

Les forces israéliennes ordonnent aux infirmiers et aux ambulanciers palestiniens de quitter la scène sous la menace d’une arme, de tirs à balles réelles sur quiconque offre son aide et bloquent les routes et arrêtent le personnel des ambulances. Dans certains cas, les forces israéliennes encerclent un enfant qui se vide de son sang, empêchant tout soin médical.

Ces actes de cruauté laissent les enfants palestiniens, blessés par les tirs israéliens, se vider de leur sang sur le sol, seuls et en souffrance, dans l’intention de s’assurer de leur mort.

En empêchant l’aide médicale et les ambulanciers d’atteindre un enfant blessé, Israël viole l’Article 6 de la Convention sur les Droits de l’Enfant car elle consacre le droit inhérent à la vie de chaque enfant. Les États parties à ce traité, tel Israël, ont le devoir d’assurer, autant que possible, la survie et le développement d’un enfant. L’acte décisif qui consiste à empêcher l’aide médicale d’atteindre un enfant frappé à balles réelles semble indiquer une intention de s’assurer autant que possible de la mort de cet enfant.

  • Photo : Amr Ali Ahmad Qabha, 13 ans, a été tué par balles hier par les forces israéliennes dans le nord de la Cisjordanie occupée. Photo : Avec l‘aimable autorisation de la famille Qabha