Israël tue cinq journalistes, plus de 100 civils en une nuit, alors que ‘les Charriots de Gédéon’ démarrent à Gaza

L’armée israélienne a intensifié ses attaques sur les hôpitaux dans le cadre de la nouvelle opération dont le but est de déplacer la totalité de la population de Gaza.

Au moins cinq journalistes palestiniens et des dizaines de civils ont été tués par Israël au cours de la nuit à Gaza, alors que Tel Aviv a intensifié ses frappes aériennes sur les tentes qui abritent des personnes déplacées et a accru ses attaques sur les hôpitaux de la Bande.

Le carnage commence après qu’Israël ait annoncé le début d’une nouvelle opération à Gaza – appelée les Charriots de Gédéon.

En quelques heures, les journalistes Abdul Rahman al-Abadilah, Aziz al-Hajjar, Ahmed al-Zainati, Khaled Abu Seif, et Nour Qandil ont été tué-e-s par des frappes aériennes israéliennes dans diverses parties de la Bande de Gaza, ainsi que des membres de leurs familles.

D’après Quds News Network (QNN) [Réseau d’Information de Jérusalem], Hajjar, sa femme et leurs enfants ont été tés en même temps. QNN rapporte également que Qandil, son mari et leur bébé ont été tués ensemble.

Dans la région côtière d’Al-Mawasi au sud de Gaza, plus de 40 Palestiniens ont été tués dans une série de frappes aériennes israéliennes qui ciblaient les tentes et les bâtiments qui abritaient des civils déplacés. Des images déchirantes dans les hôpitaux de corps d’enfants, dont certains carbonisés au point de ne pouvoir les reconnaître, ont envahi les réseaux sociaux à la suite de l’attaque à l’aube du 18 mai. La zone d’Al-Mawasi, précédemment considérée comme une « zone sûre », a été sans cesse bombardée depuis le début de la guerre.

Alors que le bombardement continue, les hôpitaux qui fonctionnent à peine se démènent pour s’occuper des Palestiniens blessés qui continuent d’arriver à leurs portes.

Au moins dix frappes israéliennes ont atteint le voisinage de l’hôpital Al-Awda au nord de Gaza, détruisant de grandes parties de l’établissement, d’après le directeur de l’hôpital, Mohammad Salha, qui a décrit la situation comme « extrêmement grave » et a dit qu’on avait dû arrêter les opérations à cause de l’incapacité des équipes médicales d’atteindre le site.

L’hôpital Indonésien dans le nord s’est lui aussi trouvé sous un bombardement continu depuis les premières heures de dimanche. Le directeur de l’hôpital, Marwan Sultan, a dit que les troupes israéliennes ont encerclé l’hôpital, ajoutant que les soldats et les drones quadcopter tirent sur tout ce qui bouge dans ou autour de l’hôpital, y compris l’Unité de Soins Intensifs (USI).

« Un état de panique et de confusion règne parmi les patients, les blessés et le personnel médical, entravant gravement la délivrance de soins médicaux d’urgence… Le siège de l’hôpital empêche l’arrivée des blessés, dans un contexte d’escalade des massacres. L’occupation intensifie sa campagne systématique de ciblage des hôpitaux qu’elle met de force hors de service », a dit le ministère de la Santé de Gaza.

Au moins 125 personnes ont été tuées depuis l’aube, d’après Al-Jazeera.

Des pourparlers indirects en vue d’un cessez-le-feu ont lieu au Qatar. Cependant, Reuters rapporte qu’ « il n’y a eu aucune avancée », deux jours après que les médias israéliens aient dit qu’aucun progrès n’avait eu lieu dans les négociations.

Cependant, Israël continue d’assiéger la totalité de Gaza et d’empêcher l’entrée de l’aide humanitaire désespérément nécessaire.

Le responsable du Hamas, Bassem Naim, a dit le 17 mai que l’envoyé des États-Unis, Steve Witkoff, avait abandonné l’accord impliquant la libération du captif américano-israélien Edan Alexander. D’après Naim, l’envoyé s’était engagé à ce qu’Israël lève le blocus après la libération d’Alexander.

« Cet accord avait été présenté par Witkoff lui-même. [Les États-Unis] n’ont pas violé l’accord, ils l’ont jeté à la poubelle », a-t-il dit.

Avec l’opération Charriots de Gédéon, on s’attend à voir l’armée israélienne déplacer la totalité de la population de Gaza, la confiner dans un petit bout de terre au sud, et occuper de grandes parties de la Bande. D’après plusieurs rapports des médias israéliens, le projet prévoit la prise de la totalité de Gaza et le déplacement de la population vers une zone située entre le Corridor de Philadelphie et le nouvel axe de Morag.

En coopération avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou, le président des États-Unis Donald Trump travaille, paraît-il, à un projet de nettoyage ethnique d’un million de Palestiniens, les ‘transférant’ de Gaza en Libye. En contrepartie, les États-Unis débloqueraient les milliards de dollars de fonds gelés pour les autorités libyennes.

Samedi, Trump a démenti les récents rapports disant qu‘il y avait eu rupture entre lui et le premier ministre israélien.

« Non, regardez, il est dans une situation difficile. Il faut se souvenir, il y a eu le 7 octobre que tout le monde oublie. Ce fut une des journées les plus violentes de l’histoire mondiale, pas Moyen Orientale, mondiale, quand vous regardez les enregistrements. Bibi, c’est un homme en colère, et il y a de quoi à cause du 7 octobre, et cela l’a vraiment choqué, mais par ailleurs, il a été en quelque sorte aidé parce que je pense qu’il s’est battu avec acharnement et courage », a dit Trump.