Des artistes mettent en lumière le cas d’un poète palestinien emprisonné par l’Arabie Saoudite

Des artistes et des écrivains du monde entier ont publié mardi des poèmes, des dessins et d’autres œuvres sur les réseaux sociaux, pour attirer l’attention sur Ashraf Fayadh, un poète….

Des artistes et des écrivains du monde entier ont publié mardi des poèmes, des dessins et d’autres œuvres sur les réseaux sociaux, pour attirer l’attention sur Ashraf Fayadh, un poète palestinien qui a été condamné à huit ans de prison et à 800 coups de fouet pour une supposée apostasie en Arabie Saoudite.

Avec le hashtag #FreeAshraf, des artistes, dont l’auteur de bandes dessinées Ganzeer, la palsticienne Joy Garnett et la poétesse Rachel Rose ont rendu hommage à Fayadh sur Twitter et sur Instagram.

Fayadh, artiste connu et conservateur en Arabie Saoudite, a été arrêté une première fois en 2013 dans un café de la ville d’Abha où il réside, dans le sud.

Libéré le lendemain, il a été de nouveau arrêté en janvier 2014, avec une liste d’accusations de blasphème, comme la diffusion d’un livre de ses poèmes, supposé encourager l’athéisme.

Fayadh est un réfugié palestinien de deuxième génération, ce qui est un thème central de sa poésie.

Fayadh, qui est âgé de 35 ans, a été condamné à mort en novembre 2015. Mais, une indignation mondiale a abouti à ce qu’un panel de juges commue sa peine, en février.

Fayadh maintient que son arrestation est due à un conflit personnel avec Shaheen bin Abou Mismar, l’homme qui l’a en premier accusé d’apostasie.

« J’ai peur d’être oublié »

En mars, le Guardian a publié un mot écrit de la prison par Fayadh à son ami où il disait qu’il « était en bonne santé et restait positif mais se sentait seul ».

Il a dit à son ami : « j’ai peur d’être oublié ».

Marcia Lynx Qualey, rédactrice du site web arablit.org, et Mona Kareem, poétesse, journaliste et traductrice, ont organisé une « Journée de la créativité » le jour du soixante cinquième anniversaire de la signature de la Convention des réfugiés en 1951.

Qualey a dit à l’Electronic Intifada qu’elle espère que la Journée de la Créativité contribuera à « braquer les projecteurs sur un cas qui pourrait facilement tomber dans l’oubli et où la vigilance pourrait aider Ashraf à ne pas être réduit à des conditions de détention encore pires ».

« La meilleure issue serait certes que la vigilance, de même que les efforts de ses avocats et le soutien qu’il reçoit en Arabie Saoudite, fassent qu’il obtienne la grâce royale et soit expulsé d’Arabie Saoudite » a dit Qualey.

L’avocat de Fayadh est en attente de la possibilité de faire appel et de demander la libération sous caution. Selon Kareem, l’audience en appel initialement prévue a été annulée.

Peur d’un poète

Ganzeer, alias Mohamed Fahmi, résidant de Los Angeles en Californie, a dit à l’Electronic Intifada qu’il contribuerait à la Journée de la Créativité par un portrait de Fayadh, parce que « le cas d’Ashraf nécessite un soulèvement général ».

« Cela ne montre pas seulement le grave autoritarisme qui caractérise le régime de l’Arabie Saoudite » dit Ganzeer, « mais aussi sa faiblesse. Avoir à ce point peur des opinions d’un poète qu’il faille a voir recours à de telles mesures ! »

Ganzeer a aussi blâmé le Conseil des Droits Humains des Nations Unies dont l’Arabie saoudite est membre.

Qualey et Kareem ont aussi fait connaître les poèmes de Fayadh traduits de l’arabe en anglais et des poèmes d’autres auteurs inspirés par Fayadh.

Kareem traduit en ce moment en anglais un livre de poésie de Fayadh.