La lutte Continue: la Campagne pour le Boycott des institutions universitaires israéliennes n’est pas découragée par le vote de l’Association Américaine d’Anthropologie

Les Anthropologues pour le boycott des institutions académiques israéliennes ont souhaité poursuivre leur campagne après qu’une résolution de boycott des institutions académiques israéliennes présentée à l’Association Anthropologique Américaine (AAA) ait….

Les Anthropologues pour le boycott des institutions académiques israéliennes ont souhaité poursuivre leur campagne après qu’une résolution de boycott des institutions académiques israéliennes présentée à l’Association Anthropologique Américaine (AAA) ait manqué de peu l’approbation, le vote ayant été en sa défaveur par 39 voix contre, soit une différence de l’épaisseur d’un papier à cigarette (2 423/ 2384, soit 50,4% contre et 49,6% pour).

Les membres de l’AAA ont été invités ce printemps à voter par mail pendant une durée de six semaines sur cette résolution, avec une participation record de 51%. Les membres présents à l’assemblée annuelle de Denver en novembre dernier avaient approuvé par 88% de votes favorables la décision de faire le référendum – lui-même historique.

La résolution en question aurait écarté toute collaboration associative entre AAA et des universités ou des centres de recherche en Israël. Elle n’aurait pas empêché des universitaires israéliens de participer à des activités de AAA ni de collaborer avec des membres d’AAA.

En dépit de ce recul, la décision de procéder à ce vote marque déjà un pas en avant historique dans l‘ouverture d’espaces de discussion du rôle des USA dans l’appui aux agressions largement répandues et systématiques d’Israël contre le peuple palestinien. Le débat des trois dernières années sur le boycott a créé dans l’AAA une croissance exponentielle de discussions sur les droits des Palestiniens, sans précédent dans l’histoire de l’association. S’y est inscrit un rapport pionnier du groupe de travail de l’AAA qui reconnaît les pratiques coloniales du gouvernement israélien. Ces éléments sont des pas importants dans la lutte contre les violations des droits humains par Israël. Parallèlement, 1 300 anthropologues ont signé une pétition dans laquelle ils s’engagent à soutenir le boycott dans leur propre pratique.

Un boycott académique est une réponse appropriée et efficace aux violations systématiques des droits des Palestiniens perpétrées par Israël depuis longtemps, dont le droit à l’éducation, parce que :

  • Le boycott est un moyen, pour l’AAA en tant qu’association basée aux États Unis, de protester contre le montant sans précédent d’aide et contre le soutien politique inconditionnel de Washington à Israël.
  • Le boycott est un moyen pour les anthropologues, du fait de la longue histoire de l’étude du colonialisme dans leur discipline, de s’exprimer publiquement contre les pratiques coloniales d’Israël en Palestine.
  • Le boycott est un moyen, pour un corps professionnel d’universitaires, de montrer leur solidarité avec leurs collègues palestiniens dont le travail et la vie sont quotidiennement entravés par la politique israélienne.

Dans les derniers mois, des organismes extérieurs ont déversé d’énormes ressources pour faire dérailler le boycott, en faisant de l’intimidation et de la désinformation. Ces groupes ont mis en œuvre des campagnes de harcèlement visant des universitaires non titulaires et des adjoints qui soutenaient le boycott ; ils ont fait du lobby auprès de présidents d’universités dans tout le pays pour interférer dans le vote ; ils ont payé des cotisations d’adhésion à AAA à des opposants au boycott ; ils ont réclamé le licenciement d’universitaires israéliens accusés de soutenir le boycott ; et au moment même où l’AAA s’engageait dans le processus de vote, ils ont lancé une procédure futile en justice contre l’Association d’Études Américaines pour son soutien au boycott en 2013.

Les Anthropologues pour le boycott des institutions académiques israéliennes vont poursuivre leur campagne pour instruire les collègues sur Israël-Palestine et pour mobiliser des anthropologues afin qu’ils agissent effectivement en soutien aux droits des Palestiniens par le boycott.