Les universités israéliennes fournissent au Shin Bet des données sur les diplômés

Le service de sécurité utilise les informations pour contacter de possibles nouvelles recrues.

Les universités israéliennes transmettent au service de sécurité Shin Bet les listes de leurs étudiants diplômés, avec leurs numéros d’identification et leurs coordonnées pour que l’agence de renseignement les utilise dans sa recherche de recrutement d’agents.

Il y a plusieurs mois, un certain nombre de militants sociaux, ainsi que des milliers d’autres citoyens, ont reçu une lettre du Shin Bet leur disant que, « selon les données en (leur) possession », ils ont été jugés qualifiés pour divers postes dans les opérations de renseignement du Shin Bet. Ce qui a conduit le député Tamar Zandberg (Meretz) a adressé une lettre au Premier ministre Benjamin Netanyahu, dont le cabinet a en charge l’agence, lui demandant « Pourquoi des informations sont-elles collectées sur des citoyens israéliens qui ne sont pas soupçonnés d’activités liées à la sécurité ? Ces informations sont-elles collectées sur tous les citoyens, ou parlons-nous de personnes spécifiques, comme les militants sociaux ? Quelles sont les informations collectées, et comment le sont-elles ? »

La semaine dernière, Zandberg a reçu une réponse de Perah Lerner, chargé de la liaison entre le Premier ministre et la Knesseqt, qui dit : « Le Shin Bet démarche auprès d’une grande variété de candidats potentiels dans l’ensemble du spectre de la société israélienne. Il va sans dire que le Shin Bet ne surveille, ni ne collecte d’informations sur les militants sociaux, ni sur tout autre population en tant que telle, pour recruter des gens dans ses rangs. »

Lerner dit également que le Shin Bet obtient des informations auprès des universités israéliennes. Une source, venant d’une université, a déclaré à Ha’aretz que le Shin Bet avait déposé une demande officielle pour obtenir les listes des étudiants diplômés de l’institution. Ces informations comprennent les noms, les numéros d’identification, et les coordonnées des diplômés, mais aucune information sur les qualités.

Le Shin Bet, comme le Mossad, la police israélienne et les renseignements militaires, est dispensé des règlements qui régissent la confidentialité des informations personnelles, stipulées dans la loi Protection de la vie privée, de sorte que les universités n’ont d’autre choix que de remettre les informations demandées. La loi autorise le Shin Bet à « recevoir des informations aux fins de l’accomplissement de sa mission », dans lesquelles il inclut apparemment celles qui l’aideront à recruter.

Le Shin Bet a déclaré en réponse : « Pour exercer sa responsabilité selon la loi, le Shin Bet travaille au recrutement de personnes de qualité dans ses rangs. Dans ce contexte, le service approche diverses institutions universitaires pour rechercher des informations ».