L’Université d’Helsinki annule son contrat avec G4S à cause de son soutien à des prisons israéliennes

L’Université d’Helsinki, en Finlande, a annulé son contrat de gardiennage et sécurité avec G4S à cause de son implication dans le système carcéral israélien. Les organisations palestiniennes ont lancé une….

L’Université d’Helsinki, en Finlande, a annulé son contrat de gardiennage et sécurité avec G4S à cause de son implication dans le système carcéral israélien.

Les organisations palestiniennes ont lancé une campagne de boycott et de désinvestissement contre G4S en 2012 parce que la société britannique fournit des équipements et des prestations de sécurité aux prisons israéliennes où des milliers de Palestiniens sont détenus.

Les détentions sans procès et la pratique de la torture, notamment sur des enfants, sont largement répandues dans le système carcéral israélien.

La décision de l’Université d’Helsinki fait suite à une campagne soutenue par des syndicats représentant ses universitaires et ses étudiants.

En avril 2014, une pétition a été remise à l’administration de l’université pour lui demander de laisser tomber G4S.

Peu après, le directeur de l’université, Jukka Kola, a dit sur Twitter que le contrat avec G4S serait revu.

Du fait de l’annulation, les prestations de sécurité de l’université seront assurées par la société finlandaise Turvatiimi.

« Nous saluons la décision prise par l’université. Nous sommes ravis d’avoir été rejoints par une si grande partie de la communauté de l’Université d’Helsinki dans notre opposition au rôle de G4S dans les violations des droits de l’homme commises par Israël », a déclaré Teivo Teivainen, un des universitaires à avoir lancé la campagne.

« Des crimes de guerre à une échelle industrielle »

La décision de l’Université d’Helsinki s’ajoute à une liste de plus en plus longue de campagnes universitaires contre G4S.

Ces dernières années, en Norvège, les universités de Bergen et d’Oslo ont toutes deux annulé des contrats avec G4S. En 2013, au Royaume-Uni, le King’s College de Londres et l’Université de Southampton ont choisi de ne pas attribuer à G4S de gros contrats de gardiennage et sécurité suite aux campagnes vigoureuses des étudiants.

Au début de cette année, le syndicat étudiant de l’University College de Londres a voté pour mettre un terme au contrat de G4S pour les prestations de gardiennage et sécurité de ses locaux.

Des représentants du syndicat étudiant de l’Université d’Essex ont confirmé dernièrement avoir mis un terme à un contrat avec G4S.

“Il est très clair dans l’esprit des étudiants d’Essex que nous ne souhaitons pas que notre institution universitaire soit liée à une organisation qui non seulement fournit un dispositif qui contribue à des crimes de guerre à une échelle industrielle, mais qui en plus en tire profit », m’a dit Adrià Porta Caballé, qui dirige les campagnes avec le syndicat étudiant.

Des syndicats étudiants des universités de Kent, Durham, Edimbourg et Dundee ont également voté pour la fin des contrats avec G4S.

Maintenir la pression

Le mois dernier, BDS Afrique du Sud a annoncé que plus de vingt entreprises se sont engagées à mettre fin aux contrats de gardiennage et sécurité de G4S.

A travers le monde, des entreprises, des syndicats, des universités et des associations caritatives ont désormais annulé les contrats qu’ils avaient avec G4S à cause de leur implication dans le système carcéral israélien.

Aux Etats-Unis, la Fondation Bill Gates et l’Eglise méthodiste unie se sont toutes deux désengagées de G4S suite au militantisme du mouvement BDS.

Ces dernières pertes de gros contrats dans les universités vont certainement faire trembler les patrons de G4S alors qu’une manifestation est prévue à la réunion des actionnaires de la société du 4 juin.

L’appel à la manifestation a été lancé par des militants pour la solidarité avec la Palestine et diverses associations qui militent contre la participation de G4S aux structures de détention et de logement pour réfugiés au Royaume-Uni.

L’année dernière, à la réunion de ses actionnaires, G4S a annoncé « ne pas avoir l’intention » de renouveler ses contrats avec l’Administration pénitentiaire israélienne à leur date d’expiration, en 2017.

Mais comme l’explique une nouvelle brochure publiée par Addameer, une association qui milite pour les droits des prisonniers palestiniens, la campagne contre G4S ne doit pas s’arrêter.

“G4S n’a pas déclaré son engagement par écrit et continue de tirer profit du système carcéral abominable d’Israël », dit la brochure. « On ne peut se fier à la parole d’une entreprise qui viole gravement les droits de l’homme et ses promesses de mettre fin à ce comportement criminel un jour ne veut pas dire que G4S échappe à sa responsabilité. La pression doit être maintenue jusqu’à ce que G4S cesse totalement sa collaboration avec l’Administration pénitentiaire israélienne et son implication dans tous les aspects du régime d’apartheid d’Israël. »