Les institutions financières européennes investissent des milliards dans des entreprises d’armement qui vendent des armes à Israël

Un nouveau rapport publié par un groupe de 19 organisations de la société civile et syndicats – dont la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) – révèle que des milliards d’euros d’investissements européens servent à la vente d’armes à Israël.

20 juin 2024. Le rapport Les entreprises qui arment Israël et leurs financiers (disponible en anglais) révèle que les institutions financières européennes ont accordé 36,1 milliards d’euros de prêts et de souscription, et détiennent 26 milliards d’euros d’actions et d’obligations dans des entreprises qui vendent des armes à Israël. Dans le contexte actuel, la vente d’armes à Israël expose les investisseur·ses au risque que leurs activités puissent faciliter de graves violations du droit international humanitaire, voire des crimes contre l’humanité et génocide à Gaza.

De 2019 à 2023, six des plus grands producteurs d’armes au monde – Boeing, General Dynamics, Leonardo, Lockheed Martin, RTX et Rolls-Royce – ont vendu des armes ou des systèmes d’armes à Israël. La banque française BNP Paribas est de loin le principal bailleur de fonds des entreprises qui ont vendu des armes à Israël, avec 5,7 milliards d’euros de prêts et de garanties depuis 2021. Parmi les autres grand·es investisseur·ses identifié·es par le rapport figurent les banques Crédit Agricole, Deutsche Bank, Barclays et UBS, ainsi que le fonds de pension du gouvernement norvégien GFPG et la compagnie d’assurance Allianz.

« Les standards internationaux exigent que les institutions financières s’assurent de ne pas soutenir des entreprises qui contribuent aux violations des droits humains », souligne Gaëlle Dusepulchre, Directrice adjointe du bureau Entreprises, droits humains et environnement de la FIDH.

Des recherches antérieures menées par Pax, l’un des co-auteur·es du rapport, ont montré que les six entreprises d’armement identifiées dans le rapport ont fourni des armes à des États impliqués dans des violations des droits humains ou du droit humanitaire international, y compris en Israël.

L’action militaire du gouvernement israélien contre Gaza a déjà tué plus de 37 000 Palestinien·nes et largement détruit la bande de Gaza. Les organisations internationales de défense des droits humains et les représentant·es des Nations unies ont souligné la catastrophe humanitaire et les graves violations du droit humanitaire international en cours.

La cour d’appel néerlandaise a fait référence au risque de telles violations pour justifier sa décision, en février 2024, selon laquelle les Pays-Bas doivent cesser d’exporter des pièces d’avions de chasse F-35 vers Israël. En outre, en janvier 2024, la Cour internationale de justice a ordonné à Israël de prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir un génocide à Gaza.