Tulkarm : étudier au milieu d’un champ de bataille

Nous avons récemment relaté les démêlés de l’université technique Kadoorie de Tulkarm avec ses encombrants voisins de l’armée israélienne, qui ont installé un stand de tir juste à côté de….

Nous avons récemment relaté les démêlés de l’université technique Kadoorie de Tulkarm avec ses encombrants voisins de l’armée israélienne, qui ont installé un stand de tir juste à côté de ses installations, ce qui met quotidiennement en danger la vie du personnel comme des étudiants, et provoque des heurts incessants auxquels manifestement les Israéliens ne veulent pas trouver de solution.

Depuis le mois d’octobre, le campus – dont l’existence remonte à 1930 – a subi d’incessantes incursions militaires, des tirs de gaz lacrymogènes, des tirs avec des balles enrobées de caoutchouc et même des tirs à belles réelles. En six semaines, environ 350 étudiants ont été blessés par l’armée israélienne.

Ben White fait état sur son site web de données émanant de l’OCHA (Office for the Coordination of Humanitarian Affairs) de l’ONU selon lesquelles 726 Palestiniens (étudiants et non-étudiants) ont été blessés sur le site de l’université entre le 1er octobre et le 30 novembre. Parmi eux, 48 ont été blessés par des tirs à balles réelles et 126 par des tirs avec des balles enrobées de caoutchouc. Plus de 20 étudiants ont été arrêtés par les forces israéliennes, ont cinq ont été victimes d’une véritable embuscade sur le campus. A la date du 22 novembre, les autorités de l’université ont été contraintes d’évacuer le campus à au moins 10 reprises en raison de la présence des gaz lacrymogènes ou d’une puanteur insupportable causée par la dispersion sur le site d’eau putride par les Israéliens.

Voici une collection de vidéos qui donnent une idée de ce qu’est devenue la vie sur ce campus universitaire palestinien, transformé en champ de bataille par l’armée d’occupation. On y trouvera une réponse aux arguments de ceux qui s’opposent au boycott académique d’Israël en invoquant qu’il est “contraire au principe d’universalité de la culture et de la science” (citation du site web du CCLJ) et aux traditions universitaires. Voilà en réalité la conception de la “liberté académique” que défend très concrètement Israël quand il s’agit d’imposer son joug aux Palestiniens :