Pression politique comme médicament

120 médecins flamands (actualisé depuis à 140) appellent à un embargo économique et militaire contre Israël et rejoignent l’appel international qui a été publié cette semaine dans la revue The Lancet

Plus de 1,8 millions de personnes vivent dans la bande de Gaza, dont une moitié d’enfants. Depuis 2007, Israël a hermétiquement fermé les frontières territoriales, aérienne et navales de Gaza, ce qui en fait la plus grande prison a ciel ouvert du monde. Des roquettes sont régulièrement tirées à partir de cette prison a ciel ouvert par des groupes qui s’opposent a l’occupation. Ces roquettes ne causent que peu de dégâts matériels ou humains, en partie grâce a l’efficacité du système de défense aérienne mis en place par Israël.

Depuis le 8 Juillet, Israël bombarde la bande de Gaza. C’est la troisième grande campagne de bombardement en six ans. Au moins 630 Palestiniens ont été tués et plus de 4000 blessés. Une victime sur trois a moins de 18 ans. Des milliers de maisons, mosquées, écoles et des ports ont été détruits. Un centre de rééducation hospitalier et une centrale d’ambulance ont également été réduits en cendres. L’attaque d’hôpitaux est sans précédent, c’est clairement un crime de guerre. Gaza n’a nulle part où se cacher: aucun endroit n’est assez sûr pour s’y réfugier.

Les hôpitaux sont combles. Le transport des blessés reste difficile, car l’essence pour les ambulance se fait rare. Les médecins et les infirmières travaillent jour et nuit mais ne bénéficient que de très peu d’électricité, de médicaments et n’ont aps assez de matériel médical. Que le travail du personnel médical soit rendu aussi difficile est une vraie honte.

Comment rester neutre ?

Les médecines essayent de rester aussi neutres que possible car ils sont convaincus que chaque vie a la même valeur. Mais un conflit dans lequel plus de 95 pour cent des victimes sont du même côté n’est pas une guerre. C’est un massacre. Un massacre dans lequel des enfants innocents n’ont nulle part où aller, où ils sont tués par des bombes lancées de terre, de mer et de l’air, n’est pas une guerre. C’est une expédition punitive. Et on n’achète pas d’oranges à des pays qui se sont rendus coupables de massacres et d’expéditions punitives; on n’y va pas en vacances, on ne leur vend pas d’armes et on je joue pas au foot avec eux dans des compétitions de la UEFA.

Comme l’a déclaré Mads Gilbert, un médecin norvégien qui travaille acuellement à l’hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza : « En tant que médecins, pour une fois, nous ne demandons aucun bandage ni seringue. Ne nous envoyez pas d’équipes médicale. La plus importante intervention médicale que vous puissiez faire c’est mettre Israël sous pression afin d’arrêter les bombardements ainsi que le blocus”.

Le silence de nos responsables politiques belges

En tant que médecins, nous appelons nos responsables politiques à condamner très vigoureusement Israël pour les crimes contre l’humanité qu’il est enntrain de commettre à Gaza et de faire suivre cette condamnation d’un embargo militaire et économique.

Nous rejoignons l’appel de nos collèges internationaux qui a été publié cette semaine dans l’éminente revue médicale The Lancet, pour une condamnation sans appel de la violence à Gaza.

Les négociations gouvernementales ont sans aucun doute leurs importance dans cette période estivale, mais elles ne peuvent pas être des alibis pour rester passifs face à l’injustice dans le reste du monde. Nous sommes déçus et indignés par le silence assourdissant de nos politiques sur la crise humanitaire dans la bande de Gaza.

Ne pas sanctionner le massacre qui est en cours à Gaza est moralement répréhensible. Israël ne saurait attendre un point aveugle de notre conscience.