Le plus grand syndicat d’étudiants d’Europe se joint au boycott d’Israël

James Haywood et Ashok Kumar | BDS Movement | 21/05/2011 | Le syndicat des Universités de Londres (ULU) a voté par dix voix contre une, pour lancer et mener une….

James Haywood et Ashok Kumar | BDS Movement | 21/05/2011 |

Le syndicat des Universités de Londres (ULU) a voté par dix voix contre une, pour lancer et mener une campagne pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS) en soutien à la Palestine. La motion exige « une recherche minutieuse sur les investissements et contrats de l’ULU » avec les sociétés coupables de « violations des droits humains des Palestiniens », comme demandé par le Comité national palestinien du Boycott (BNC).

Ashok Kumar, membre du conseil de l’université de LSE (London School of Economics), prenant la parole en faveur de la motion, a expliqué : « Nous avons des précédents de campagnes de boycott à ULU, surtout pour l’Afrique du Sud et la campagne pour le boycott de la banque Barclays qui soutenait le régime d’apartheid sud-africain. Nous devons répondre maintenant à l’appel palestinien pour une action civile pour les soutenir dans leur lutte contre le racisme. »

La motion appelle aussi les autres syndicats d’étudiants à se joindre à la campagne pour les droits humains des Palestiniens. ULU est le plus grand syndicat d’étudiants d’Europe avec plus de 130 000 adhérents d’universités dans tout Londres. Le conseil de l’ULU se compose des présidents de vingt syndicats d’étudiants représentant chacune des universités de Londres.

James Haywood, président élu du syndicat d’étudiants de l’université Goldsmiths, a déclaré : « Nous sommes ravis que cette motion ait été votée, et avec un vote aussi clair. Nous l’avons vu à travers l’histoire, les boycotts sont des tactiques non violentes cruciales pour faire vivre la liberté, et qui ciblent les institutions, non les personnes. »

Sean Rillo Raczka, nouveau vice-président de l’ULU : « Je suis satisfait que l’ULU ait voté cette politique de BDS contre Israël. Nous sommes solidaires du peuple palestinien opprimé, et en tant que vice-président pour l’année qui vient, je ferai en sorte que le syndicat des universités de Londres n’apporte aucun profit à ceux qui nient les droits humains des Palestiniens ».

Le texte de la motion votée est le suivant :

Le syndicat note :

1 – que boycotter, c’est cibler les produits, les sociétés et les institutions qui tirent profit de la violation des droits palestiniens, ou qui y sont impliqués ;

2 – que se désinvestir, c’est cibler les sociétés complices de violations des droits palestiniens, tels que stipulés à la Convention de Genève, et de s’assurer que ces investissements ou ces fonds de pension ne soient pas utilisés pour financer de telles sociétés ;

3 – qu’appeler à des sanctions, c’est demander à la communauté internationale de reconnaître les violations du droit international par Israël et d’agir en conséquence comme elle le fait pour d’autres États membres des Nations-Unies ;

4 – qu’en 2009, le Conseil pour la recherche en sciences humaines (Afrique du Sud) a publié un rapport déclarant qu’Israël pratiquait une forme d’apartheid en Cisjordanie occupée

5 – qu’Israël continue de construire un mur d’ « annexion » de huit mètres de hauteur sur une terre palestinienne à l’intérieur de la Cisjordanie occupée en 1967, violant la décision du 9 juillet 2004 de la Cour internationale de justice (la plus haute instance juridique au monde, dont les statuts stipulent que tous les membres des Nations-Unies sont partie prenante) et provoquant une séparation forcée des communautés palestiniennes les unes des autres, et l’annexion de nouvelles terres palestiniennes ;

6 – qu’à l’intérieur de la Cisjordanie occupée et de Jérusalem-Est, Israël poursuit une politique d’expansion de ses colonies de peuplement en violation flagrante de l’article 49, § 6 de la Quatrième Convention de Genève qui stipule : « la Puissance occupante ne pourra procéder à la déportation ou au transfert d’une partie de sa propre population civile dans le territoire occupé par elle » ; que la bande de Gaza continue d’être confrontée à un siège étouffant, terrestre, maritime et aérien, par Israël, et continue de souffrir des incursions militaires dans son territoire par l’armée israélienne ;

7 – que les Palestiniens vivant en Israël continuent de souffrir d’une citoyenneté de troisième classe et sont fortement discriminés dans les domaines de la santé, de l’enseignement, de la propriété foncière et dans de nombreux cas avec la totale démolition des villages « non reconnus » ;

8 – qu’il y a toujours des millions de réfugiés palestiniens à travers le monde qui sont victimes de discriminations raciales car n’étant pas autorisés à rentrer dans leurs foyers en Israël et dans les Territoires occupés, ce qui est légalement reconnu par le droit international, et notamment la résolution 194 des Nations-Unies ;

9 – que l’ULU et le NUS (syndicat national des étudiants) ont adopté nationalement, dans les années quatre-vingt, l’appel au BDS quand il fut lancé par les Sud-Africains dans leur lutte contre le racisme et l’apartheid ;

10 – que Ronnie Kasrils, ministre juif sud-africain des Renseignements a déclaré : « Les boycotts et les sanctions ont finalement aidé à libérer tant les Noirs que les Blancs en Afrique du Sud. Les Palestiniens et les Israéliens profiteront de la même manière de cette campagne non violente à laquelle appellent les Palestiniens » ;

11 – que l’appel aux BDS émane de plus de 170 organisations de la société civile palestinienne, notamment des organisations d’étudiants, ainsi que des organisations d’Israël et dans le monde ; et que la campagne repose sur la base de l’antiracisme et des droits humains pour tous.

Le syndicat estime :

1 – que les syndicats doivent travailler au soutien des droits humains du peuple palestinien et au respect du droit international ;

2 – que le BDS est une tactique efficace, qui vise à sensibiliser la société sur ces questions, à exercer des pressions économiques sur les sociétés/institutions pour qu’elles modifient leurs pratiques et des pressions politiques sur la communauté mondiale ;

3 – que les syndicats ont une responsabilité morale de prendre en compte l’appel des peuples opprimés, comme nous l’avons fait avec tant de fierté durant la campagne BDS pour la fin de l’apartheid sud-africain ;

4 – que le mouvement BDS unit les militants du monde entier qui luttent pour les droits humains, de nationalités, races, religions et croyances différentes du monde entier.

Le syndicat décide :

1 – de procéder à une recherche minutieuse dans les contacts de l’ULU avec les investisseurs et les sociétés, y compris les sous-traitants, qui pourraient être impliqués dans les violations des droits humains des Palestiniens, comme demandé par le mouvement BDS ;

2 – de faire pression sur les universités de Londres et les syndicats d’étudiants affiliés pour leurs désinvestissements d’Israël et des sociétés qui soutiennent, directement ou indirectement, l’occupation et la politique d’apartheid d’Israël ;

3 – de promouvoir les résolutions des syndicats d’étudiants qui condamnent les violations israéliennes du droit international et des droits humains, et qui approuvent le BDS sous toutes ses formes ;

4 – de soutenir activement et d’œuvrer avec les organisations de solidarité avec la Palestine tels que le Mouvement BDS, la Campagne Solidarité/Palestine, les Juifs pour la justice pour les Palestiniens, le Comité britannique pour les universités palestiniennes, le Comité israélien contre les démolitions de maisons ;

5- d’affilier l’ULU au Comité national palestinien du boycott et de s’engager dans une campagne de sensibilisation pour faire connaître l’injustice de la politique discriminatoire d’Israël contre les Palestiniens et son occupation illégale.

Motion adoptée par 10 voix contre 1 à l’ULU, le plus grand syndicat d’étudiants d’Europe, avec 20 universités et 130 000 étudiants.

Contact :

James Haywood Président élu Syndicat des étudiants de l’université Goldsmith – Londres james.haywood@goldsmithssu.org

Traduction : JPP pour CCIPPP