La France exclut les entreprises israéliennes de l’un des principaux salons d’armement

Aucune entreprise de l’État hébreu ne sera présente au salon Eurosatory, qui se tiendra du 17 au 21 juin près de Paris, « par décision des autorités gouvernementales », a indiqué son organisateur.

Deux semaines avant la tenue du salon Eurosatory, l’un des plus grands rendez-vous de l’armement en France et dans le monde, le gouvernement français a décidé d’en exclure les entreprises israéliennes. « Par décision des autorités gouvernementales, il n’y aura aucun stand de l’industrie de défense israélienne sur le salon Eurosatory 2024 », a expliqué à l’AFP l’organisateur de la manifestation, Coges Events.

Eurosatory est un salon international bisannuel au cours duquel les entreprises de défense et de sécurité présentent leur matériel et accueillent plusieurs dizaines de milliers de visiteurs.

« Les conditions ne sont plus réunies pour recevoir les entreprises israéliennes sur le salon français, dans un contexte où le président de la République appelle à ce que les opérations israéliennes cessent à Rafah », a indiqué le ministère des Armées à BFMTV. Le bombardement d’un camp de déplacés à Rafah dans la bande de Gaza dans la nuit du 26 au 27 mai a suscité l’indignation d’une grande partie de la communauté internationale.

74 entreprises concernées

Ces entreprises israéliennes représentent 74 des plus de 2 000 exposants inscrits à ce salon qui aura lieu à partir du 17 juin au parc d’exposition de Paris Nord Villepinte. Parmi ces 74, « une dizaine présentant des armements » était attendue, d’après le président de Coges Events, Charles Beaudouin qui s’est exprimé à l’AFP. Depuis quelques semaines, plusieurs associations pacifistes et pro-Palestine réclamaient l’exclusion d’Israël du salon Eurosatory.

Selon le député LFI Thomas Portes, il s’agit « d’une victoire ». Sur X, ce dernier appelle à « imposer à la France de décréter un embargo sur les armes à destination d’Israël ». D’après le ministre des Armées Sébastien Lecornu, les exportations de composants vers Israël en 2022 ont représenté 15 millions d’euros, soit « 0,2 % des exportations globales ».