Paris, 14 octobre 2025. Derrière la lutte contre la haine, une tendance à la répression des voix dissidentes. Intitulé « Criminalisation et contrôle du récit : la solidarité avec la Palestine en….

Paris, 14 octobre 2025. Derrière la lutte contre la haine, une tendance à la répression des voix dissidentes. Intitulé « Criminalisation et contrôle du récit : la solidarité avec la Palestine en ligne de mire », le rapport documente comment dans l’ensemble des pays étudiés, les dynamiques observées depuis le 7 octobre 2023 ont exacerbé des tendances structurelles préexistantes : rétrécissement continu de l’espace civique, affaiblissement des garanties démocratiques, banalisation de l’islamophobie et institutionnalisation du profilage racial.
Sous couvert de protection de l’ordre public, de lutte contre l’antisémitisme ou de défense de la sécurité nationale, les autorités ont recouru à des mesures d’exception – interdictions de manifester, arrestations arbitraires, répression du milieu universitaire, censure médiatique et menaces législatives ; souvent en violation directe des obligations internationales en matière de droits humains. Ces dérives ont produit un effet dissuasif massif sur la liberté d’expression et le débat public, fragilisant encore davantage la participation démocratique et la voix des minorités.
« Cette tendance, selon Yosra Frawes, Responsable du bureau Maghreb et Moyen Orient de la FIDH, témoigne d’un glissement préoccupant vers la normalisation de mesures d’exception dans le traitement des voix dissidentes ».
« Les États doivent garantir à chacun et chacune le droit de s’exprimer et de se mobiliser pacifiquement, pour toutes les causes. La défense des droits humains ne devrait pas être limitée par des sensibilités politiques », déclare Alice Mogwe, présidente de la FIDH.
La FIDH souligne que la confusion croissante entre antisémitisme et critique légitime des politiques menées par l’État d’Israël constitue l’un des ressorts majeurs de cette répression. En assimilant la dénonciation de violations du droit international à un discours de haine, plusieurs gouvernements délégitiment les voix critiques et créent un climat de peur. Dans les pays étudiés, des militant·es, journalistes, universitaires ou élu·es ont été inquiété·es pour avoir exprimé des positions pacifiques en faveur des droits des Palestinien·nes.
Un appel à la responsabilité des États
La FIDH rappelle que la lutte contre le racisme et l’antisémitisme est une obligation fondamentale du droit international, mais qu’elle ne saurait être détournée pour justifier des restrictions arbitraires de libertés. Elle appelle les États concernés à garantir la protection effective des libertés, à prévenir toute instrumentalisation politique des dispositifs de lutte contre la haine et à assurer la sécurité des défenseur·es des droits humains.
Ce rapport repose sur une analyse rigoureuse de sources ouvertes, de rapports d’organismes internationaux et de témoignages directs recueillis auprès de personnes concernées. Il a été élaboré en collaboration avec plusieurs organisations membres et partenaires de la FIDH, dont la Ligue des droits de l’Homme (France), le Center for Constitutional Rights (États-Unis) et le Committee for the Administration of Justice (Irlande du Nord).
Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
Ligue des droits de l’Homme
Center for Constitutional Rights
Committee for the Administration of Justice