L’Association des études ethniques critiques adopte le boycott académique d’Israël

Boycott, Désinvestissement, et Sanctions (BDS)

L’Association des études ethniques critiques (Critical Ethnic Studies Association – CESA) approuve le mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) et honore l’appel de la société civile palestinienne avec son vote d’une résolution en faveur du boycott universitaire des institutions universitaires israéliennes.

Nous reconnaissons que les conditions du colonialisme et de l’apartheid en Israël/Palestine ne se séparent pas de notre activité intellectuelle et politique à l’intérieur comme à l’extérieur du complexe industriel universitaire, et que l’appel aux Boycott, Désinvestissement et Sanctions est un appel qui concerne des organisations comme la nôtre.

Poursuivez votre lecture avec le texte de notre résolution et le récit de l’activité et de l’engagement de la CESA concernant le BDS.

Résolution de l’Association des études ethniques critiques pour le boycott universitaire des institutions universitaires israéliennes

Considérant que l’Association des études ethniques critiques est une organisation qui a pour but de développer l’accès à l’érudition, à l’instauration d’institutions et à un militantisme qui soit animé par l’esprit de décolonisation, antiraciste, et celui des autres mouvements mondiaux de libération qui ont permis la création d’Études ethniques et qui continuent de faire connaître ses projets politiques et intellectuels, et de stimuler un engagement critique concernant la suprématie blanche, le colonialisme de peuplement, le capitalisme, l’hétéro-patriarchie, le militarisme, l’occupation, l’indigénéité, le néocolonialisme, la migration et l’anti-négritude, afin d’étendre les paramètres conceptuels et les capacités transformatrices des études ethniques ;

et

considérant que les communautés arabes et musulmanes, asiatiques, noires, indigènes, latino@ (latino-américaines) et LGBTQ (lesbien, gay, bisexuel, transgenre ou queer), ainsi que les universitaires, ont été soumis à un profilage, à une surveillance et à une violence d’État qui ont circonscrit leur liberté d’expression politique, particulièrement en ce qui concerne les droits des êtres humains en Palestine et dans l’État d’Israël ;

et

considérant que l’Association des études ethniques critiques cherche à encourager les connaissances sur le colonialisme, le racisme, l’hétéro-patriarchie et l’opposition binaire coloniale entre les sexes, lesquels créent les conditions d’une migration, d’un déplacement, d’un nettoyage ethnique ou d’un transfert, et d’une éradication des peuples, ainsi que celles de la vie des personnes dans les zones de guerre et d’occupation ;

et

considérant que l’Association des études ethniques critiques cherche à promouvoir une critique de l’empire états-unien, une opposition aux occupations militaires états-uniennes dans le monde arabe et au soutien états-unien au colonialisme de peuplement, à l’occupation et au racisme israéliens ;

et

considérant que l’Association des études ethniques critiques cherche à promouvoir la critique et l’abolition des colonialismes de peuplement, en solidarité avec les peuples indigènes du monde entier ;

et

considérant que les universités et écoles palestiniennes ont été régulièrement forcées de fermer en raison d’actions liées à l’occupation israélienne, ou qu’elles ont été détruites par des raids de l’armée d’Israël et par son expansion, et que les étudiants, militants, et universitaires palestiniens sont confrontés à des restrictions dans leurs déplacements et voyages, réduisant leur capacité à être présents et à travailler dans les universités, à se rendre à des conférences et à étudier à l’étranger, ce qui par conséquent entrave leur droit à l’enseignement ;

et

considérant que l’État d’Israël se livre à des pratiques continues de dépossession, de transfert de population, de colonisation illégale, et d’incarcération politique, dans le contexte d’une occupation de colonialisme de peuplement et du blocus de Gaza, toujours en cours ;

et

considérant que l’État d’Israël se livre à une discrimination systématique tant contre les citoyens palestiniens que contre les travailleurs migrants et les réfugiés de couleur ;

et

considérant que l’État israélien et les universités israéliennes imposent directement et indirectement des restrictions dans l’enseignement, l’érudition et la participation aux activités de campus aux étudiants palestiniens en Israël ;

et

considérant qu’Israël impose de graves restrictions aux universitaires et étudiants étrangers qui veulent assister à des conférences et faire des recherches en Palestine, de même qu’aux universitaires et étudiants d’origine arabe-palestinienne qui souhaitent venir en Palestine et dans l’État d’Israël ;

et

considérant que les institutions israéliennes de l’enseignement supérieur n’ont pas condamné, ni pris de mesures pour s’y opposer, l’occupation et la discrimination raciale à l’encontre des Palestiniens en Israël, mais qu’au contraire, elles se sont rendues complices directement et indirectement de la poursuite systématique de l’occupation et de la politique et des pratiques qui discriminent les étudiants et universitaires palestiniens en Palestine et Israël ;

et

considérant que les institutions universitaires israéliennes sont profondément complices des violations par Israël du droit international et des droits de l’homme, et de son déni du droit à l’enseignement et à la liberté universitaire des Palestiniens, en plus de leurs droits fondamentaux tels que garantis par la législation internationale ;

et

considérant que l’Association des études ethniques critiques met l’accent sur la façon dont une oppression systématisée suscite une multitude de pratiques résistant à ces systèmes, et qu’elle reconnait le mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions en tant que tel, comme une pratique de solidarité et de résistance ;

et

considérant que l’Association des études ethniques critiques soutient la recherche et le débat ouvert sur ces questions, sans censure, ni intimidation, ni harcèlement, et qu’elle cherche à promouvoir les échanges universitaires, la collaboration et les chances pour les étudiants et universitaires partout dans le monde ;

il est décidé que l’Association des études ethniques critiques approuve et honore l’appel de la société civile palestinienne pour un boycott des institutions universitaires israéliennes ;

il est décidé également que l’Association des études ethniques critiques soutient les droits protégés des étudiants et universitaires dans le monde à se lancer dans la recherche et le débat public à propos de la Palestine et de l’État d’Israël et dans le soutien au mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS).