Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a mis en garde, mardi 12 août, l’État hébreu et la Russie contre une éventuelle inscription de leurs armées respectives sur la liste des groupes et structures responsables de viols et d’autres formes de violences sexuelles liés à des conflits.
Dans son rapport annuel au Conseil de sécurité des Nations unies sur les violences sexuelles liées aux conflits, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a averti, le 12 août, Israël et la Russie que leurs armées pourraient figurer l’année prochaine parmi les structures “vraisemblablement soupçonnées de commettre […] des viols ou d’autres formes de violences sexuelles” dans les zones de guerre respectives que sont Gaza et l’Ukraine.
Dans sa mise en gade adressée spécifiquement à Israël, le secrétaire général s’est dit “gravement préoccupé par des informations crédibles faisant état de violations commises par les forces armées et de sécurité israéliennes” contre des Palestiniens détenus dans plusieurs prisons ou centres de détention.
Il a ainsi exhorté l’État hébreu à prendre “les mesures nécessaires pour garantir la cessation immédiate de tous les actes de violence sexuelle”, rapporte le site de la chaîne américaine CNN.
“Violences génitales dégradantes”
Israël gère plusieurs prisons ou centres de détention, dont la tristement célèbre base militaire de Sde Teiman, dans le désert du Néguev, ainsi que Megiddo et Gilboa, près de la Cisjordanie, et Etzion, à Jérusalem, parmi d’autres.
“Des cas documentés par les Nations unies font état de pratiques de violences sexuelles, telles que des violences génitales, des mises à nu forcées prolongées et des fouilles à nu répétées, menées de manière abusive et dégradante”, a écrit António Guterres dans son rapport.
L’été dernier, l’État hébreu a transféré des centaines de détenus palestiniens de Sde Teiman vers d’autres lieux à la suite d’une pétition d’associations de défense des droits humains demandant sa fermeture, rappelle CNN. Quatre mille Palestiniens y seraient passés depuis le début de la guerre à Gaza, dans des conditions très dures, selon divers témoignages recueillis par The New York Times dans le cadre d’une enquête publiée en juin 2024.
Dans un rapport publié deux mois plus tard par l’ONG israélienne B’Tselem sous le titre “Bienvenue en enfer”, l’organisation a aussi recueilli des témoignages révélant des cas d’abus physiques et moraux contre des détenus palestiniens.
Enfin, en mars dernier, une commission de l’ONU a révélé que l’État hébreu avait “recours de plus en plus à la violence sexuelle” contre les Palestiniens, “dans le cadre d’une action plus vaste visant à saper leur droit à l’autodétermination”, rappelle CNN.
L’armée israélienne a rejeté à plusieurs reprises les allégations d’abus systématiques.