Des parlementaires australiens exhortent à la fin des sévices israéliens sur les enfants palestiniens

Un parlementaire australien sur cinq interpelle Israël pour qu’il mette fin à ses sévices systématiques sur les enfants palestiniens. « Israël est le seul pays au monde à poursuivre automatiquement….

Un parlementaire australien sur cinq interpelle Israël pour qu’il mette fin à ses sévices systématiques sur les enfants palestiniens.

« Israël est le seul pays au monde à poursuivre automatiquement les enfants en justice devant des tribunaux militaires. Et seulement les enfants palestiniens », affirment des dizaines de membres de la Chambre des représentants et du Sénat australiens, dans une lettre diffusée lundi par l’Australia Palestine Advocacy Network (Réseau australien Défense Palestine).

« Ce sont jusqu’à 700 enfants palestiniens qui, chaque année, sont arrêtés par l’armée israélienne, et ce nombre est en augmentation », ajoutent les 49 parlementaires, citant des rapports des Nations-Unies selon lesquels ces mauvais traitements sur les enfants palestiniens sont « généralisés, systématiques et institutionnalisés ».

Les parlementaires demandent à Israël de se plier à ses obligations en vertu de la Convention des Nations-Unies relative aux Droits de l’enfant, et « de ne pas arrêter ni placer en détention les enfants palestiniens à moins d’un ultime ressort, et, s’ils sont détenus, d’instaurer immédiatement des protections pour ces enfants, notamment afin de donner priorité à leur sécurité et à leur intérêt supérieur, et qu’il leur soit permis d’avoir un procès équitable ».

Un débat qui grandit

La lettre s’intègre dans un débat qui grandit sur les violations des droits humains par Israël. Plus tôt ce mois-ci, Maria Vamvakinou, membre du principal parti d’opposition, le Parti travailliste, a déposé une motion demandant à l’Australie « d’exprimer ses inquiétudes auprès du gouvernement israélien sur le traitement des enfants palestiniens ».

Alors que le parlement n’a pas encore voté la mesure, un certain nombre de parlementaires ont pris la parole pour appeler Israël à mettre fin à ses sévices sur les enfants palestiniens :

« C’est pour nous un grand encouragement de voir cette question trouver un écho chez les membres du parlement en Australie », a déclaré Beth Miller, de l’organisation des droits humains DCI–Palestine (Defense for Children International – Défense internationale de l’enfant – section Palestine) à The Electronic Intifada. « La situation sur le terrain pour les enfants palestiniens est de plus en plus désespérée. C’est un signe encourageant que plus de dirigeants soient prêts à prendre des mesures audacieuses pour que la justice soit rendue et les responsabilités établies ».

Un succès international

Cette initiative en Australie est le fruit d’une coopération internationale entre défenseurs des droits palestiniens.

Au cours de l’été, des membres de l’APAN – Australia Palestine Advocacy Network (Réseau australien Défense Palestine) – ont pris contact avec la campagne No Way to Treat a Child (Ce n’est pas une façon de traiter un enfant) à propos de ses succès à obtenir un soutien du Congrès des États-Unis pour les droits des enfants palestiniens.

Sous l’égide d’American Friends Service Committee (AFSC – le Comité américain de service des Amis) et de DCI-Palestine, la campagne No Way to Treat a Child a fait des adeptes dans un domaine politique notoirement difficile pour ceux qui œuvrent afin qu’Israël ait à rendre compte de ses violations.

« Nous avons été ravis que des organisateurs en Australie aient entendu parler de notre plaidoyer auprès des membres du Congrès des États-Unis en faveur des enfants palestiniens en détention militaire israélienne », a déclaré Jennifer Bing, de l’AFSC, à The Electronic Intifada. « Nous avons reçu plus courriels et eu des échanges sur Skype pour partager des stratégies et dialoguer de façon efficace avec ceux qui restent souvent silencieux sur les droits humains palestiniens ».

En juin, 20 parlementaires états-uniens ont exhorté le Président Barack Obama à envoyer un « signe clair » aux enfants palestiniens leur disant que leur vie a un prix.

Dans une lettre, à l’initiative de Betty McCollum, une élue du Minnesota à la Chambre des représentants, des législateurs conseillaient instamment au Président de nommer un envoyé spécial afin de protéger les droits des enfants palestiniens sous l’occupation israélienne.

Un an plus tôt, 19 législateurs états-uniens ont demandé au secrétaire d’État John Kerry de « donner priorité aux droits humains des enfants palestiniens » dans les relations avec Israël.

Même si Obama n’a pas réagi à la requête des législateurs, et même si, en début de cette année, il a accordé sans condition à Israël le plus important paquet d’aides militaires de l’histoire US, la volonté des législateurs de prendre une telle position est le signe d’une ouverture et contestation plus fortes en faveur des droits palestiniens au sein du Parti démocrate.

Parmi les signataires de la lettre à Obama, il y a Keith Ellison, un élu du Minnesota à la Chambre, et principal candidat à la présidence du plus important organe de direction du parti, le Comité national démocrate.