Communiqué de l’AURDIP suite à la censure du débat à l’Université Paris 1

Communiqué de l’AURDIP (27 mars 2015) – Dans le cadre du « Israeli Apartheid Week », un débat était prévu jeudi 26 mars à l’Université Paris 1, avec trois intervenants….

Communiqué de l’AURDIP (27 mars 2015) – Dans le cadre du « Israeli Apartheid Week », un débat était prévu jeudi 26 mars à l’Université Paris 1, avec trois intervenants : Farid Esack, Professeur à l’Université de Johannesburg, militant anti-apartheid et président de la campagne BDS Afrique du Sud, Bilal Afandi militant palestinien et Ivar Ekeland, ancien Président de l’Université Paris-Dauphine et Président de l’Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP).

La présidence de l’université n’a informé les étudiants organisateurs de l’interdiction de cette conférence que le 24 mars. Les étudiants ont parlementé toute la journée du jeudi 26 mars avec l’administration de l’université, en vain: celle-ci a maintenu son interdiction.

Le débat prévu a eu finalement lieu à 18h devant les grilles de l’université, entre les vigiles qui barraient l’entrée et un cordon de police qui séparait les participants d’un petit groupe de provocateurs brandissant un drapeau israélien.

Les conférenciers prévus ont pris la parole devant une cinquantaine de personnes. La réunion a été interrompue à 19h à la demande de la police. Le responsable du centre Tolbiac de l’Université Paris 1 était présent.

L’AURDIP s’élève à nouveau contre la censure, pratiquée cette fois par l’Université Paris 1. Elle s’étonne qu’au moment où l’administration américaine elle-même commence à évoquer le sujet de l’apartheid israélien, une université française empêche un débat sur ce thème.

L’AURDIP s’associe à l’appel ci-joint adressé aux universités françaises. Elle leur demande de résister aux pressions visant à interdire à l’universitaire et militant anti-apartheid sud-africain Farid Esack de s’exprimer sur la Palestine.


Nous appelons les universités françaises à ne pas succomber à la pression d’interdire le militant anti-apartheid et universitaire Farid Esack de parler sur la Palestine.

Nous venons d’apprendre que diverses universités françaises sont soumises à une pression pour refuser au professeur Farid Esack, une figure majeure de la lutte sud africaine pour la libération, chef de file pour l’égalité des genres et l’un des plus éminents universitaires internationaux sur le pluralisme religieux, de s’exprimer sur leur campus sur la question de la Palestine. Nous prenons acte que les objections soulevées contre sa présence sur le terrain sont qu’il serait présumé anti-sémite et épouserait la violence.

Le professeur Esack, dans toutes ses publications et discours, a montré un engagement remarquable pour les principes de justice et de lutte contre toutes formes de racisme – y compris l’anti-sémitisme, le sexisme, l’exploitation économique et l’homophobie. Son engagement dans la lutte pour la justice en faveur du peuple Palestinien n’est que la suite logique d’une vie d’engagement pour la justice. Il s’est systématiquement opposé à l’anti-sémitisme dans toutes ses manifestations et a été un point d’ancrage pour le pluralisme et la non-violence.

En tant qu’universitaires, militants sociaux, politiciens et autres membres de la société civile, nous pouvons partager ou non toutes les positions du professeur Esack sur tout. C’est la nature de notre travail. Cependant, nous protestons contre toutes tentatives qui visent à faire taire cette voix en faveur de la Justice.

Nous demandons immédiatement que le Professeur Esack soit autorisé à s’exprimer lors des évènements qui ont lieu en France.

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