Elle est scandalisée. Sans aucun avertissement et sans explication, la banque de la docteure rennaise Catherine Le Scolan-Quéré a décidé de fermer ses comptes bancaires et ceux de son mari. Seule raison pour la médecin : des virements pour aider la famille d’un danseur palestinien blessé à Gaza, et rapatrié en France.

« Ce n’est pas parce que l’on aide une famille de Gazaouis qui se trouvent sous les bombes que nous sommes des terroristes », s’indigne la Dr Catherine Le Scolan-Quéré. Domiciliée à Rennes, cette praticienne libérale a eu une très mauvaise surprise samedi dernier. « Mon mari et moi avons reçu, chacun, une lettre recommandée de notre banque, le Crédit mutuel de Bretagne. » À la lecture, ils en sont tombés des nues : « Nous avons eu le plaisir de détenir vos comptes. Malheureusement nous sommes contraints de le/les clôturer à compter du 5 décembre 2025. » Aucune explication ni motif pouvant expliquer cette décision unilatérale, ni le moindre contact avec la banque auparavant.
« Non-respect des exigences réglementaires »
« Mon mari est client au CMB depuis plus de 40 ans, et moi depuis plus de 23 ans. Nous n’avons jamais eu le moindre problème de gestion de comptes », assure la Dr Catherine Le Scolan-Quéré, qui reste dans l’incompréhension totale.
Ils décident, dès le samedi de se rendre dans leur agence pour demander des explications. En vain. « On a juste rencontré une conseillère qui nous a trouvés trop intrusifs et nous a dit qu’elle ne pouvait rien nous dire. »
Contacté par Ouest-France, le CMB, reste très évasif : « C’est un non-respect des exigences réglementaires qui a conduit à la fermeture des comptes. » Quel non-respect, et de quelles exigences réglementaires ? Le CMB refuse de préciser.
De l’argent envoyé à Gaza
Très en colère, la Dr Catherine Le Scolan-Quéré a peur de deviner pourquoi… « La seule chose qui pourrait expliquer cette injustifiable clôture de comptes est peut-être le fait que nous sommes titulaires, depuis environ un an et demi, d’une cagnotte destinée à aider Bashar Al Belbeisi, un jeune danseur gravement blessé, et évacué légalement de Gaza à Rennes », où il a pu être hospitalisé.
« Nous avons procédé à un virement de 2 500 € le 16 septembre dernier pour que la famille de Bashar, toujours en Palestine, puisse acheter une tente pour fuir Gaza city. Cette cagnotte a aussi surtout pour but de les aider à démarrer une vie en France si nous réussissons à les faire venir, et retrouver leur fils blessé. »
D’où sa question ? « Est-ce que les banques françaises vont se mettre à clôturer tous les comptes des associations ou des citoyens qui soutiennent les Gazaouis ? »
- A lire aussi : Une question d’humanité : le lien entre un pharmacien blessé à Gaza et une médecin française « C’est le message alarmant que le docteur Catherine Le Scolan-Quéré a reçu en juin 2025 alors qu’elle accomplissait son travail habituel en Bretagne. Il s’agissait de son ami, Bashar Al-Belbeisi, un pharmacien de Gaza âgé de 25 ans. Un mois plus tard, exactement, le 31 juillet, Bashar a été l’un des cinq patients évacués de Gaza vers la France pour raisons médicales. Il est soigné dans un hôpital de Rennes, dans l’ouest de la France, où les médecins tentent de sauver sa jambe. »