Nous apprenons aujourd’hui dans un article de Blast que le directeur de Sciences Po Strasbourg “écrit à son réseau afin d’obtenir des informations qui lui serviraient à prévenir la présidence de l’université de Strasbourg contre l’historienne et anthropologue Stéphanie Latte Abdallah.
Nous apprenons aujourd’hui dans un article de Blast que le directeur de Sciences Po Strasbourg “écrit à son réseau afin d’obtenir des informations qui lui serviraient à prévenir la présidence de l’université de Strasbourg contre cette historienne et anthropologue » invitée dans le cadre d’une conférence organisée par le Master Études Européennes et Internationales et ses enseignant-es. Cette conférence, invitant la chercheuse du CNRS Stéphanie Latte Abdallah, se tient dans un cycle de conférences sur “Les sciences sociales face aux sociétés en guerre”, sur l’Ukraine et la Palestine.
Cette grave attaque contre les libertés académiques est indigne d’un universitaire et d’un directeur d’IEP. Les citations obtenues par Blast le sont tout autant. Nous y apprenons sa volonté d’obtenir des informations pour, en se cachant et instrumentalisant la présidence de l’université censurer cette conférence : « Que savez-vous à propos de Stéphanie Latte-Abdallah ? […] Si jamais vous avez des infos sur cette chercheuse du CNRS me permettant d’alerter la présidence de l’Unistra, je vous en serai reconnaissant. »
Alors que le génocide à Gaza demande à ce que les responsables soient poursuivis et jugés, voici ce que le directeur écrit à propos d’une chercheuse reconnue : “en faisant des recherches, je viens de voir qu’elle n’a que le mot génocide à la bouche….”
Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Droit, en tant que directeur et directeur adjoint essaye de censurer tout discours sur la Palestine dans son école. En septembre, il a menacé les étudiant-es de sanctions disciplinaires pour s’être insurgé contre l’arrêt illégal par Israël de la flottille pour la paix, il s’acharnait aussi seul à vouloir inviter Eric Danon, ancien ambassadeur de France en Israël à intervenir au forum pour la paix malgré ses sorties tel que “50 000 ou 60 000 morts [à Gaza] c’est éthique.” qui avaient légitimement choqué les étudiant-es et personnels de l’IEP.
En tant que directeur adjoint l’année dernière, il aurait été le premier à s’organiser pour faire échouer le comité d’examen du partenariat avec Reichman, et à vouloir influencer les élections étudiantes à ce comité. C’est lui aussi qui aurait mis fin aux négociations entre le comité Palestine de Sciences Po Strasbourg et la direction en les invectivant, et aurait soutenu les interventions des CRS contre les étudiant-es et personnels de l’école.
Le directeur, malgré les tentatives d’illusions à vouloir “l’apaisement” est le premier par son comportement et ses actions à continuer à alimenter les tensions dans l’IEP. Cette attaque claire et écrite contre les libertés académiques, qu’il avait pourtant promis de défendre lors de son discours de candidature et une nouvelle fois à son premier CA, ne peut que nous pousser à demander sa démission immédiate.
L’Alternative Étudiante Strasbourg,
Syndicat étudiant majoritaire de l’Unistra.
