Israël tue, la France émue
Avocate historique de la Cour pénale internationale, la France a autorisé, dans la nuit du 6 au 7 avril 2025, l’avion de M. Netanyahou, pourtant sous mandat d’arrêt, à survoler son territoire pour se rendre à Washington.
Fondé en 1954 par Hubert Beuve-Méry, [Le Monde diplomatique->https://www.monde-diplomatique.fr/] porte la marque d’une époque où tout paraît possible : les empires coloniaux vacillent, le tiers-monde s’assemble à Bandung pour opposer son unité aux grandes puissances de l’époque, les pensées émancipatrices s’épanouissent. Bientôt, elles soulèveront les populations, au Nord comme au Sud.
Avocate historique de la Cour pénale internationale, la France a autorisé, dans la nuit du 6 au 7 avril 2025, l’avion de M. Netanyahou, pourtant sous mandat d’arrêt, à survoler son territoire pour se rendre à Washington.
L’occupation des territoires palestiniens est illégale et constitue une politique pouvant être qualifiée d’apartheid, a estimé la Cour internationale de justice (CIJ) (lire « La justice internationale accable Tel-Aviv ») à l’heure où Gaza, sa population et ses infrastructures, notamment éducatives, sont systématiquement détruites par l’intervention israélienne (lire « Anéantir l’éducation »). Conscients d’être dans le collimateur de l’extrême droite, qui participe à la coalition gouvernementale, les citoyens arabes d’Israël, particulièrement marginalisés, font profil bas (lire « “Nous ne sommes pas traités comme des citoyens” »). Quant à la majorité juive de la société, traumatisée par l’attaque du 7 octobre, elle oscille entre désir d’effacer les Palestiniens et crainte pour l’avenir du pays (lire « La société israélienne entre hubris et désespoir »). Dans ce contexte, chaque jour qui passe aggrave le calvaire des Gazaouis et rapproche l’ensemble de la région du précipice (lire « La guerre la plus longue »).
Depuis le 7 octobre dernier, les grands médias veillent à l’alignement des planètes autoritaires en France. Leur soutien inconditionnel à Israël s’accompagne de leur diffamation des opinions dissidentes, de leur mise en cause des libertés publiques et de leur chasse aux immigrés. Jusqu’où ira cette guerre idéologique ? Au service de qui ?
Le documentaire sur le lobby israélien aux États-Unis, dont Le Monde diplomatique signalait en septembre l’interdiction — destinée à favoriser l’amélioration des relations entre Doha et Tel-Aviv —, sera finalement….