L’AFRIQUE DU SUD ET L’HONNEUR DE L’HUMANITÉ
C’est l’Afrique du Sud, un pays certes important sur le continent africain, mais qui reste fragile trente ans après la fin du régime raciste de l’apartheid, qui a osé saisir la justice internationale pour mettre fin au génocide en cours. Ce n’est ni la France, qui se rêve toujours en « pays des droits de l’homme », ni la Grande-Bretagne, qui a une responsabilité historique dans la situation des Palestiniens, ni les États-Unis, qui continuent à se voir comme « la plus grande démocratie du monde », ni même les pays scandinaves, qui sont souvent présentés comme moteurs en matière de progrès humains. C’est l’Afrique du Sud – et l’Afrique du Sud seule, au nom de son histoire – qui a entrepris de documenter les crimes de l’armée israélienne et les intentions génocidaires des dirigeants de l’État hébreu, qui les a compilés dans un rapport et qui les a présentés devant les juges de la CIJ, au cours d’une audience historique. L’une des avocat·es mandaté·es par Pretoria, Adila Hassim, a d’ailleurs été très claire dès le début de son intervention : « Cette affaire souligne ce qui constitue l’essence de notre humanité commune. »