Solidarité féministe avec le mouvement palestinien Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS). Position de l’Institut Simone-De Beauvoir

Le 17 février 2016, les représentantes des étudiantes, professeures, employées, « Fellows » et associées de recherche de l’Institut Simone-De Beauvoir (ISdB) ont voté leur soutien unanime à la résolution….

Le 17 février 2016, les représentantes des étudiantes, professeures, employées, « Fellows » et associées de recherche de l’Institut Simone-De Beauvoir (ISdB) ont voté leur soutien unanime à la résolution suivante sur l’appel palestinien à appuyer le mouvement boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) :

En tant que chercheures féministes, enseignantes et intellectuelles publiques, nous reconnaissons l’interconnexion des forces systémiques d’oppression. Dans l’esprit de cette perspective, nous ne pouvons pas fermer les yeux devant l’injustice et la violence, incluant la violence sexuelle et de genre, perpétrées contre les Palestiniennes et les Palestiniens et les autres Arabes en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, à l’intérieur d’Israël et du plateau du Golan, et dans le déplacement colonial de centaines de milliers de Palestiniens et Palestiniennes durant la nakba de 1948. Le traitement discriminatoire, l’exclusion, le siège militaire et l’apartheid imposés par Israël à ses propres citoyennes et citoyens palestiniens et à celles et ceux résidant dans les territoires occupés constituent des manquements flagrants à la loi internationale, aux résolutions de l’ONU et aux droits de la personne. En ce moment présent, nos vis-à-vis en Palestine font face à des violations quotidiennes de leurs droits fondamentaux, incluant leurs droits académiques à la liberté d’expression, à se réunir, à s’associer et à circuler librement. Pendant ce temps, les institutions israéliennes de haut savoir n’ont pas remis en question mais plutôt légitimé les politiques oppressives et les violations des droits de la part d’Israël. Ces violations, qui ont un impact sérieux sur la vie quotidienne et les conditions de travail des chercheures et chercheurs, étudiantes et étudiants palestiniens et de la société dans son ensemble, sont rendues possibles par l’argent des taxes et le soutien tacite des puissances occidentales, ce qui fait de chaque contribuable au Canada et en Occident un ou une complice dans la perpétration de ces injustices. En tant que membres de l’ISdB engagées envers la justice, la dignité, l’égalité et la paix, nous affirmons notre opposition aux injustices historiques et actuelles en Palestine, que nous voyons comme faisant partie des multiples oppressions que nous étudions et que nous enseignons. Nous affirmons aussi l’engagement de l’ISdB en faveur des droits de la personne, entre autres ceux de justice et de liberté pour toutes et tous, ce qui inclut la liberté académique. L’ISdB a une longue tradition d’accueil des féministes engagées envers la paix. Au fil des ans, l’ISdB a organisé ou commandité plusieurs activités BDS ou en lien avec la semaine contre l’apartheid israélien. En conséquence, compte tenu des principes énumérés ci-haut et en continuité avec l’histoire de l’ISdB et avec ses engagements présents, il est résolu que l’ISdB endosse l’appel de la société civile palestinienne pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS) des entités économiques, militaires, académiques et culturelles et des projets parrainés par l’État d’Israël. De cette façon, nous joignons un grand nombre d’associations académiques et d’organisations qui ont adopté des résolutions semblables au cours des dernières années.

Nous ajoutons nos voix à celles et ceux qui ont déclaré leur soutien pour le mouvement BDS parce que nous croyons que le boycott, le désinvestissement et les sanctions sont les moyens non-violents les plus efficaces pour atteindre la justice et la paix dans cette région. L’ISdB reconnait que le dossier BDS soulève plusieurs questions, et suscite de vifs débats. En tant qu’éducatrices et étudiantes féministes, nous promouvons le dialogue ouvert et une approche éducative pour la compréhension de la question.

Institut Simone-De Beauvoir
Université Concordia, Montréal, Québec

13 avril 2016