Au cours des derniers mois, les forces militaires israéliennes sont entrées dans des universités palestiniennes, ont tiré à balles réelles, lancé des gaz lacrymogènes et blessé des étudiants. À l’université….
Au cours des derniers mois, les forces militaires israéliennes sont entrées dans des universités palestiniennes, ont tiré à balles réelles, lancé des gaz lacrymogènes et blessé des étudiants. À l’université technique de Palestine —université Kadoorie à Tulkarem en Cisjordanie, l’armée israélienne a pris d’assaut le campus et blessé neuf étudiants palestiniens. Les soldats israéliens sont aussi entrés à l’université de Birzeit le 11 janvier et fermé les portes de ce centre important de l’enseignement supérieur palestinien. Les soldats sont allés de porte en porte dans les dortoirs, harcelant les étudiants avant d’enlever Aseed al-Banna, membre du conseil étudiant. Le syndicat de l’union des universités palestiniennes a dénoncé ces incursions et ces assauts continus contre le droit à l’éducation. Voilà l’environnement dans lequel les étudiants et les universitaires palestiniens doivent travailler lorsqu’ils cherchent à étudier et à enseigner sous occupation israélienne.
De plus, à l’automne 2015, de nombreux jeunes étudiants ont été tués, arrêtés, kidnappés, placés en détention administrative (indéfinie) et torturés par les soldats et les colons israéliens. Des Palestiniens en Cisjordanie, à Gaza, à Jérusalem et en Israël ont été sujets à un assaut brutal d’Israël impliquant des assassinats extrajudiciaires par des soldats, des lynchages par des colons, des incendies criminels qui ont tué des nourrissons et des familles et un harcèlement raciste quotidien. Ce ne sont que les derniers incidents violents perpétrés par l’état israélien qui mène impunément des guerres et continue à isoler et à assiéger les Palestiniens.
Au milieu de tout cela, l’université hébraïque de Jérusalem héberge une autre conférence internationale sur l’histoire orale en décembre 2016.
Nous appelons les historiens oralistes à refuser de soumettre des propositions d’exposés ou d’assister à la conférence. Le faire serait franchir le piquet de grève international et violer l’appel de la société civile palestinienne au Boycott, Désinvestissement et Sanctions. Au contraire, en tant qu’universitaires, nous devons exprimer notre opposition de principe à l’occupation, à l’apartheid et à la colonisation.
Même si toutes les universités israéliennes sont profondément complices des politiques coloniales et racistes de l’état, l’université hébraïque de Jérusalem est particulièrement remarquable :
- Son campus sur le Mont Scopus est construit sur des terres palestiniennes confisquées illégalement par Israël en 1968. L’annexion unilatérale par Israël de Jérusalem-Est occupée et l’application du droit national israélien sur cette zone sont des violations de la 4e convention de Genève et ont été dénoncées à maintes reprises par le Conseil de sécurité des Nations-Unies.
- Elle maintient des liens étroits avec l’industrie militaire israélienne, qui est accusée de crimes de guerre contre des civils palestiniens ; elle offre des privilèges particuliers aux soldats israéliens et au personnel de la sécurité ; et elle collabore avec l’armée israélienne dans l’entraînement des officiers et des recrues.
- Elle discrimine les Palestiniens, y compris ceux qui sont citoyens d’Israël dans plusieurs domaines, en ne fournissant pas de services d’enseignement aux résidents de Jérusalem contrairement à ceux fournis aux groupes juifs ; et en n’offrant aucun cours en arabe.
- Elle refuse la liberté d’expression et de protestation à ses rares étudiants palestiniens.
Si boycotter cette conférence à l’université hébraïque de Jérusalem est une affirmation claire de leur leur responsabilité, il y a plus. Refuser de soumettre une proposition ou d’assister à la conférence prouve sa solidarité avec les collègues palestiniens à qui est refusée la liberté académique. C’est aussi une condamnation du déni systématique par Israël du droit des Palestiniens à l’éducation et à la liberté de mouvement[[Les universités palestiniennes sous l’occupation, rapport d’une délégation de la Plateforme européenne pour le boycott académique et culturel d’Israël (EPACBI) qui a visité sept universités et académies palestiniennes en avril 2015; Impediments to education in the Occupied Palestinian Territories, a publication of the Palestine-Israel Working Group of Historians Against the War (HAW) September 2015]].
Signé par: les affiliations sont mentionnées uniquement à des fins d’identification
- Nahla Abdo, Professor, Department of Sociology and Anthropology, Carleton University, Canada
- Faiha Abdulhadi, Founder and Director, Al-Rowat for Studies and Research, Ramallah, Palestine
- Rabab Abdulhadi, Senior Scholar, Arab and Muslim Ethnicities and Diasporas Studies, Assoc.Professor, Race and Resistance Studies, San San Francisco State University, USA
- María Magdalena Pérez Alfaro, Profesora de la Facultad de Ciencias Políticas y Sociales, La Escuela Nacional de Antropología e Historia, México
- Diana Allan, Assistant Professor of Anthropology and International Development Studies, McGill University, Montreal, Canada.
- Andrea Andújar, Historiadora, CONICET/IIEGE-UBA, Argentina
- Robert Austin, Visiting Scholar, Centre for Peace & Conflict Studies, The University of Sydney, Australia
- David Beorlegui, Doctoral candidate, University of The Basque Country, Spain; Vice-President, International Oral History Association (IOHA)
- Joanna Bornat, Emeritus Professor The Open University, UK
- Kaye Briegel, Emerita, Department of History, California State University, Long Beach, USA
- Martha Beatriz Cahuich Campos, Profesora Investigadora de Tiempo Completo, Instituto Nacional de Antropología e Historia, México
- Elise Chenier, Department of History, Simon Fraser University, Canada
- Alejandra Ciriza, Drs. en Filosofia, National Scientific and Research Council Argentina
- Linda Clarke, Center for Study of the Production of the Built Environment, University of Westminster, UK
- Susan Currie, Doctoral student, Central Queensland, University, Australia
- Lara Deeb, Department of Anthropology, Scripps College
- Philippe Denis, Professor, Sinomlando Centre for Oral History and Memory Work in Africa, University of KwaZulu-Natal, Pietermaritzburg, South Africa
- John Docker, School of Philosophical and Historical Inquiry, The UnIversity of Sydney, Australia
- Elizabeth Dore, Professor (emerita), Latin American Studies, University of Southampton, UK
- Ana Vera Estrada, Doctoria en Filologia, Instituto Cubano de Ivestigaccion Cultural Juan Marinello, Havana, Cuba
- Luiz Felipe Falcão, History, Universidade do Estado de Santa Catarina, Florianópolis, Brazil
- Sean Field, Associate Professor, Historical Studies Dept, University of Cape Town, South Africa
- Ellen Fleischmann, Professor, Department of History, University of Dayton, USA
- Sherna Berger Gluck, Director Emerita, Oral History Program, California State University, Long Beach, USA
- Itzea Goicolea-Amiano, PhD student, European University Institute, Florence, Italy
- Igor Goicovic, Departamento de Historia, Universidad de Santiago de Chile, Chile
- Gerard Necoechea Gracia, Full Professor, Escuela Nacional de Antropología e Historia, Mexico
- Sondra Hale, Research Professor and Professor Emerita, Departments of Anthropology and Gender Studies, University of California, Los Angeles, USA
- Carrie Hamilton, Reader in HIstory, Department of Humanities, University of Roehampton, London, UK
- Yuzo Itagaki, Professor Emeritus, The University of Tokyo, Japan
- Sharif Kanaana, Professor, Birzeit University, Palestine
- Rhoda Kanaaneh, Adjunct Assistant Professor, Columbia University, USA
- Amy Kesselman, Professor Emerita, Women’s Studies, SUNY New Paltz, USA
- Rubén Kotler, Universidad Nacional de Tucumán; Argentina Asociación de Historia Oral de la República Argentina
- Jon Martinez Larrea, PhD student in the University of the Basque Country, Spain
- Miren Llona, Profesora, Departamento de Historia Contemporánea, Universidad del País Vasco/Basque Country University, Spain
- Jan Lust, Universidad Autónoma de Zacatecas, Mexico
- Nur Masalha, SOAS, University of London, UK
- Mariana Mastrángelo, Doctora en Historia por la Universidad de Buenos Aires, Argentina
- Jennifer Mogannam, Doctoral candidate, Ethnic Studies, University of California, San Diego, USA
- Marcos F F Montysuma – Associate Professor, Federal University of Santa Catarina, Brazil
- Nadine Naber, Associate Professor, University of Illinois, Chicago, USA
- Premilla Nadasen, Associate Professor of History, Barnard College, USA
- Fabio Nigra, Profesor Titular Ordinario, Universidad Nacional de Chilecito y Profesor Adjunto Ordinario, Universidad de Buenos Aires, Argentina
- Maria Laura Ortiz, Profesora Universidad Nacional de Cordoba, Argentina
- Ilan Pappe, Professor of History, Director of the European Centre for Palestine Studies, Exeter University, UK
- Niurka Perez, University of Havana, Cuba
- Pablo Pozzi, History Department, University of Buenos Aires, Argentina
- Rosalie Riegle, Emerita, Saginaw Valley State University, USA
- Rosemary Sayigh, Visiting Lecturer, Center for Arab and Middle East Studies, American University of Beirut, Lebanon
- Leonardo Schiocchet, Independent scholar, Brazil
- Sarah Schulman, ACT UP Oral History Project, USA
- Dorothy Sheridan, Honorary Professor of History (retired), University of Sussex, UK
- May Seikaly, Associate Professor of Modern Middle East History, Wayne State University- Detroit MI, USA
- Claudio Pérez Silva: Dr. En Estudios Americanos. Académico Escuela de Historia Universidad Academia de Humanismo Cristiano y Departamento de Historia de la Universidad de Santiago de Chile
- Andor Skotnes, Professor of History,The Sage Colleges, Troy, New York, USA
- Judith Stevenson, Director, Peace and Social Justice Program, Assistant Professor, Department of Human Development, California State University, Long Beach, USA
- Jorge Ramos Tolosa, Assistant Professor/Lecturer, University of Valencia, Spain
- Sharon Utakis, Professor of English, Bronx Community College, CUNY, USA
- Rola Abu Zeid-O’Neill, Researcher on Memory and Gender, University College, Cork, Ireland
[NOTE: Si vous êtes un historien oraliste — quelque soit votre discipline académique — et souhaitez ajouter votre nom, envoyez s’il vous plaît votre nom, titre et affiliation à HUconferenceboycott2016[at]gmail.com ]
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